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Art et Culture Publié le samedi 27 avril 2013 | Le Patriote

Après plusieurs années d’absence - Le Masa revient, ce qui va changer

En décembre dernier, lors de la clôture de la saison culturelle au Palais de la culture d’Abidjan-Treichville, le ministre de la Culture et de la Francophonie l’avait révélé : le Marché des arts du spectacle africain sera de retour en 2013. Pour être franc, on attendait, à l’image de Saint-Thomas, de voir pour croire, car le come-back de cet événement avait été plusieurs fois annoncé, sans qu’on ne voie rien venir. Mais, cette fois, il semble que c’est la bonne. Et les choses semblent se préciser, pour ne pas dire s’accélérer. Première info de taille à savoir, le Masa sera bel et bien de retour. Ce n’est plus un projet, encore moins un objectif. C’est même un acquis, assure le Directeur de cabinet du ministre de la Culture et de la Francophonie, M. Fausséni Dembélé. A l’en croire, cela pourrait se faire, soit durant le dernier trimestre de 2013 ou, au pire des cas, le premier trimestre de 2014. Le ministre Bandaman et ses collaborateurs s’y attèlent. Pour eux, c’est plus qu’un défi. C’est un impératif. Car, le retour du Masa sonnera définitivement le retour de la Côte d’Ivoire dans le giron des grands événements culturels. Parce qu’il ne faut pas l’oublier, le Masa est pour le pays, ce que le Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou) est pour le Burkina Faso ou encore le Dak’Art (Biennale de l’art africain contemporain) pour le Sénégal.
Toutefois, il faut le dire tout net. La résurrection du Masa ne se fera pas à n’importe quel prix. Pour le ministre Bandaman, il ne s’agira pas d’organiser simplement une manifestation. « Il souhaite lui donner un véritable caractère populaire, faire du Masa une vraie fête » souffle M. Dembélé. C’est pourquoi, il y aura une reforme en profondeur du contenu, avec à la clé beaucoup d’innovations. L’objectif étant de susciter un réel engouement des populations autour des spectacles du Masa et de l’événement lui-même. Bien entendu, la ligne directrice du Masa, à savoir les arts vivants (théâtre, danse et musique) ne changera pas. Et pour justement relever ce challenge, un comité scientifique, piloté par le Pr Konaté Yacouba, se chargera, après plusieurs réflexions, de décliner les grands axes de ce Masa nouveau. Ce n’est pas tout, les instances du Masa seront également renouvelées probablement au cours de la réunion du Conseil d’Administration qui se tiendra en mai. Il y a donc fort à parier que la page Manou Yablaih (Directeur général du Masa depuis sa création) soient définitivement tournée. C’est vrai qu’après un si long coma, il n’est pas évident que les organes du Masa aient encore leur vitalité d’antan. D’où la volonté du ministre Bandaman d’y injecter du sang neuf. C’est en 1993 que le Masa a vu le jour, avec le concours de l’ex-ACCT ( Agence Culturelle de Coopération Technique), devenue aujourd’hui l’OIF ( Organisation Internationale de la Francophonie). La première édition s’est tenue, au mois de mars de cette année là, au Palais des congrès de l’hôtel Ivoire. Le Masa s’y tiendra alors, tous les deux ans, jusqu’en 1999. En 2001, il émigre au Palais de la culture où, Ismaël Isaac donnera un concert mémorable à la salle Ernesto Djédjé-Lougah François. Deux ans plus tard, alors que la Côte d’Ivoire est en proie à une crise militaro-politique, sans précédent, la tenue du Masa devient problématique. Le pays inspire la crainte et la méfiance aux artistes internationaux, qui ne sont plus enthousiastes à prendre la direction de la Côte d’Ivoire. Mais le gouvernement d’alors s’obstine, malgré ces écueils, à organiser en juillet 2003, la sixième édition du Masa. Le résultat est mitigé. Il n’y a pas d’affluence. Cette désillusion sonne quelque peu le glas du Masa qui s’évanouit. En 2007, les autorités de l’époque tentent de le réanimer, avec une édition dite de réconciliation et de la paix. Là, c’est un cuisant échec : difficultés d’organisation, beaucoup d’approximations, cachet des artistes impayé… Ce Masa provoque plus de mécontents qu’il ne fait d’heureux. Bref, comme on le dit si bien dans le langage populaire ivoirien, le Masa «verse sa figure par terre ». Autrement dit, c’est l’humiliation. De cette désillusion, il ne se relèvera pas jusqu’aujourd’hui. On comprend donc aisément, l’immensité de la tâche qui attend le ministre Bandaman. Il a tout intérêt à ne pas verser une seconde fois la figure du Masa par terre. Ce qu’on ne lui souhaite pas.

Y. Sangaré
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