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Région Publié le vendredi 28 juin 2013 | AIP

Monographie du département de M’Bengué

MONOGRAPHIE DU DEPARTEMENT DE M’BENGUE

I- PRESENTATION GENERALE


1-2 Situation géographique

Le département de M’BENGUE est situé au Nord de la Côte d’Ivoire dans la région du Poro dont KORHOGO est le chef-lieu. Il est limité :

- au Nord par la République du Mali
- au Sud par les sous-préfectures de NIOFOIN et de KORHOGO
- à l’est par la sous-préfecture de NIELE
- à l’ouest par la sous-préfecture de KASSERE et les départements de KOUTO et de TENGRELA.

Le département de M’BENGUE couvre une superficie de 2 600 Km2. La ville de M’BENGUE, chef-lieu du département, est située à environ 760 km d’ABIDJAN et à 75 km de KORHOGO.

M’BENGUE serait une déformation linguistique de M’binhin qui signifie « l’autre côté » ou « la joue » en Sénoufo et aurait été fondé par deux frères chasseurs (ZANGUIN et NANGUIN) venus du Mali.

1-2 Situation administrative

Le département de M’BENGUE a été créé par le décret n° 2012-611 du 07/07/2012. Ce jeune département comprend 4 sous-préfectures qui sont :
- la sous-préfecture de M’BENGUE
- la sous-préfecture de KATOGO
- la sous-préfecture de KATIALI
- la sous-préfecture de BOUGOU.
La commune de M’BENGUE est l’unique collectivité décentralisée du département.

1-3 Démographie

Le département de M’BENGUE est peuplé de Sénoufos (80 %) et de Malinkés. Compte tenu des activités minières artisanales dans le département, de nombreux ressortissants de la sous-région et des ivoiriens venus d’autres contrées sont venus s’y installer ces dernières années.

Selon le recensement général de la population et de l’habitat (RGPH) de 1998, le département de M’BENGUE compte 40 893 habitants, soit 15,7 habitants au km2. Toutefois, les projections pour l’année 2012 de l’institut national de la statistique indiquent environ 59 909 habitants.

1-4 Relief

Le relief du département de M’BENGUE est constitué de collines d’altitude variant entre 100 et 360 mètres.
Les sols sont constitués de latérites propices à la culture de coton, du maïs et du sorgho.

1-5 Végétation

La végétation dominante est la savane herbeuse ou arborée en voie de disparition sous l’action l’agriculture. La végétation reste boisée le longs des cours d’eau (partie sud du département est la plus boisée)
On compte une forêt classée dans le département, à savoir BADENOU.

1-6 Climat

Le climat est de type soudanien, sec et chaud avec deux saisons bien marquées :
- une saison pluvieuse allant de mi-juin à octobre
- une saison sèche allant de novembre à mi-juin, caractérisée par la présence de l’harmattan (décembre à février).

1-7 Hydrographie

Le département de M’BENGUE est arrosé par le Bandama, avec pour affluents le Badenou et le Badeni, et la Bagoué.

En saison de pluie, de nombreux ruisseaux (Pinda, Lokifa, Saouga, Noua) débordent et arrosent le département mais tarissent en saison sèche.

II- ACTIVITES ECONOMIQUES


2-1 Agriculture

L’agriculture tient une place prépondérante dans le département de M’BENGUE et le place parmi les premiers dans la région du Poro. Une mutation de l’agriculture de subsistance vers une agriculture de marché s’opère de plus en plus. Toutefois, les pratiques agricoles restent majoritairement artisanales, peu mécanisées. Les cultures pratiquées sont :
- les cultures de rentes : le coton (14 702, 720 Tonnes) pour la saison 2012 et l’anacarde
- les cultures vivrières : le maïs, le sorgho, le mil, l’arachide, le riz, le fonio, le niébé
- les cultures maraîchères : le gombo, l’aubergine, le piment, l’oignon, le choux, la tomate, les épinards

L’encadrement agricole est assuré par l’ANADER, le Ministère de l’Agriculture et les sociétés privées IVOIRE COTON et COIC.

Compte tenu d’ailleurs de l’importance de la culture de coton dans ce département, la société IVOIRE COTON y a installé une usine d’égrenage, la plus grande du Nord.

2-2 Elevage

L’élevage de bovin (36 212 têtes pour 479 éleveurs) est de type extensif sans pâturage avec des parcs de nuit en général sommaire. Les animaux sont conduits par les bouviers Peulhs.
L’élevage d’ovins est pratiqué de façon rudimentaire.

2-3 Pêche

Cette activité est peu développée dans le département. La pêche est pratiquée de manière traditionnelle par les pêcheurs Maliens (Bôzô). Les marchés du département sont insuffisamment approvisionnés en poissons.

2-4 Commerce

Le commerce est peu développé dans le département. Hormis le marché hebdomadaire du jeudi où la ville de M’BENGUE est suffisamment approvisionnée, les jours ordinaires, il n’y a pratiquement rien sur les étales au marché. Cette ville compte deux boulangeries, une station d’essence du reste non identifiée (elle ne porte pas le nom d’une entreprise de distribution de carburant en Côte-d’Ivoire), quelques boutiques, pas de structures bancaires, pas de grands magasins, ni de superettes.

2-5 Transport

Ce secteur d’activité est également en souffrance dans le département de M’BENGUE.

Il n’y a de compagnie de transport qui fait la liaison directe avec ABIDJAN. Les populations sont obligées de faire une escale à KORHOGO, ce qui occasionne deux jours de voyage. La route entre KORHOGO et M’ BENGUE n’est pas bitumée. Elle est dégradée et même coupée par la construction d’un pont au niveau du village de NAFOUN. La voie passant par TONGON est bien entretenue mais longue de 105 Km.

Le moyen de déplacement le plus répandu est la moto, à l’instar des autres localités du Nord de la Côte-d’Ivoire.

2-6 Mines

Le département a un sous-sol riche en or. Une entreprise australienne (OCCIDENTAL GOLD) y prospecte depuis plus de deux ans en plus de l’entreprise RANDGOLD qui exploite l’or depuis 2011 à partir de son usine de TONGON. Cette activité a un impact important dans l’économie du département notamment en créant de nombreux emplois.

A côté de cette activité formelle, cinq mines artisanales sont ouvertes dans le département.

III- EDUCATION-FORMATION

3-1 Enseignement préscolaire et primaire

Le département de M’BENGUE n’a pas d’inspection préscolaire et primaire mais un secteur de l’enseignement préscolaire et primaire dirigé par un conseiller pédagogique en dépit de la grande distance qui le sépare de KORHOGO où se trouve l’IEP.

Ce secteur de l’enseignement préscolaire et primaire compte 34 écoles avec un effectif de 5 352 élèves et 105 enseignants.

Le taux de réussite au CEPE à la session 2013 est de 43,30 % en baisse de 20 points par rapport à l’année 2012.

De nombreuses classes sont à réhabiliter ou à construire car des écoles construites depuis les années sont encore à 3 classes. En outre, aucune école du secteur n’est électrifiée.

3-2 Enseignement secondaire

L’enseignement secondaire est constitué d’un seul établissement : le collège municipal (6e à la 3e) qui a ouvert ses portes en 1989.

Ce collège, dont deux bâtiments ont été ravagés par un incendie il y a de cela quelques années, souffre d’un manque de matériels (mobiliers de bureau, table-bancs). Il n’est pas clôturé et il n’y a pas de latrines pour les élèves.

Les populations demandent son érection en lycée afin d’ouvrir le second cycle dans le département.

Pour l’année scolaire2012-2013, le collège municipal de M’BENGUE a enregistré 526 élèves pour 12 enseignants.
Le département ne compte aucun établissement secondaire technique.

IV- SANTE
En raison de son érection récente en département, M’BENGUE ne dispose pas encore d’hôpital général. La couverture sanitaire est constituée d’un centre de santé urbain au chef-lieu de département et de 08 centres de santé ruraux.

Cependant, la taille du département et son éloignement du chef-lieu de région (KORHOGO) nécessite que le centre de santé urbain soit érigé en hôpital général. En conséquence, son plateau technique pourrait être amélioré afin de faire face aux urgences et aux cas de maladies plus sérieux qui entraînent des évacuations sur le centre régional de KORHOGO.

V- SECURITE

La sécurité du département est dévolue à une brigade de gendarmerie. La police n’y est pas encore déployée.

VI- CULTURE

Comme tout pays Sénoufo, les villages du département de TENGRELA entretiennent la tradition du PORO. Le Poro est une institution initiatique, mystique et animiste qui forme les jeunes hommes à la vie et au leadership.

Les funérailles représentent des rites importants pour les Sénoufos dans le département. La période de mars à mai, après les récoltes, est marquée par l’organisation de nombreuses funérailles qui mobilisent du monde. A ces occasions, les masques et des danses de réjouissance font leur apparition au rythme des balafons. Le masque LATCHON annonce les décès et célèbre les funérailles à cet effet.

La confrérie des chasseurs traditionnels, appelée « DOZOS » fait partie également des institutions sociales et culturelles du département. Cette confrérie a une origine mandingue. C’est une institution de protection du village.

VII- TOURISME-SPORT-LOISIRS
Quelques sites les plus visités du département sont :
- l’usine d’extraction d’or de TONGON
- l’usine d’égrenage de coton de la société IVOIRE COTON
- le centre émetteur de la RTI (le centre principal du Nord).

Dans le domaine du sport, plusieurs équipes de football de quartiers de M’BENGUE existent mais une équipe représentant le département n’est encore constituée.

Il n’y a pas de loisirs véritables dans le département hormis un club de pétanque.

En matière d’hôtellerie, M’BENGUE accuse un grand retard. Il n’y a qu’un seul hôtel, vétuste. Il n’y a pas de restaurant convenable.

CONCLUSION

Le département de M’BENGUE dispose de nombreuses potentialités pour un véritable décollage économique et social. M’BENGUE compte deux grandes unités industrielles (la mine de TONGON et l’usine de coton de IVOIRE COTON) qui emploient de nombreuses personnes. En termes de culture de coton, elle arrive en deuxième position derrière le département de KORHOGO.

Toutefois, cet avantage n’a pas toujours été valorisé car les populations ont eu le sentiment d’un délaissement de l’Etat et des cadres de la région. L’or, véritable ou ‘’blanc’’ ne profite pas à tous. Pour preuve, depuis plus de 10 ans, l’eau potable était une denrée rare pour les populations et l’accès à ce département a été longtemps un véritable calvaire.

L’espoir renait néanmoins depuis car la situation s’améliore avec d’énormes travaux qui sont entrepris en ce moment dans le cadre du programme présidentiel d’urgence. L’eau coule à nouveau dans les robinets à M’BENGUE et les routes sont en voie de ré profilage.

La visite d’Etat du Président de la République dans cette contrée va à coup sûr donner un second souffle à cette population très accueillante et hospitalière.

(AIP)
tmpo/cmas
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