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International Publié le lundi 8 juillet 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Commentaire : Coup d’État en Égypte

Et si en France, l’Armée avait pris le pouvoir pour soutenir la contestation des anti-mariages pour tous, ou pourquoi rien ne peut justifier le renversement de Morsi
Mali, Centrafrique et Egypte. En Afrique les coups d’Etat continuent de prospérer. Entendons-nous d’abord sur la définition d’un coup d’Etat. Un coup d’Etat est caractérisé par l’évicition d’un pouvoir issu des élections ou plutôt un pouvoir plus ou moins légitime. Le coup d'Etat est constaté lorsqu’un pouvoir de fait, reconnu et accepté par le peuple, par la communauté internationale, est renversé par une force militaire. Un coup d’Etat est bien différent d’une révolution classique. Au Mali, en Centrafrique ce sont bel et bien des coups d’Etat. En Égypte beaucoup ont peur de prononcer le mot, mais ce qui s’est passé est bel et bien un coup d’Etat. Il n’y a pas de coup d’Etat salutaire, à l’opposé de mauvais coup d’état. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas de donner blanc seing à ATT, à Bozizé, ni à Morsi, mais il y a danger à laisser faire, à prendre acte du fait accompli pour ensuite se contenter de sanctionner. Autant la communauté internationale sait se mobiliser pour garantir la volonté exprimée par les peuples lors des élections, autant elle doit sévir et agir plus sévèrement contre les putschistes de tous les bords. Imaginez en France que les manifestations anti-mariages pour tous aient pu dégénérer en coup d’Etat. Que n’a-t-on pas entendu au cours de cette période ? Les ‘’anti-mariage pour tous’’ étaient soutenus par l’Ump et de nombreux militants d’extrême droite. Si les ‘’anti-mariage pour tous’’ ne croyaient pas en la démocratie, en la possibilité d’une alternance par les élections, ils auraient bien pu faire eux aussi appel à l’armée française pour empêcher ce qu'ils considéraient comme vendre l’âme de la France, à travers la loi sur le mariage pour tous. Si l’armée française n’avait pas une haute conscience de son rôle de sauvegarde de la démocratie, elle serait peut-être intervenue comme ces faux héros Égyptiens, qui n’ont jamais pu gagner une guerre contre Israël, mais qui savent réprimer leur peuple. Malgré la force et le poids de l’armée dans la vie sociale et politique en Israël, malgré la situation sécuritaire préoccupante d’Israël à cause de la menace de ses voisins qui mettent en cause son existence, a-t-on jamais assisté à un coup d’Etat, même si souvent ce sont des militaires reconvertis en civil qui ont remporté les élections et qui dirigent le pays ? Le Mali, la Centrafrique et l’Égypte sont de mauvais exemples. Ils méritent d’être condamnés plus lourdement. Sinon dans d’autres pays africains, la fin des coups d’Etat ce n’est pas pour demain la veille. Au Brésil, au Venezuela, et ailleurs des populations expriment leur colère, sans que cela débouche sur des coups d’Etat. Certes les pays sont différents, certes chaque pays a ses réalités, mais en Afrique la possibilité qu’un coup d’Etat soit acté et accepte dans un pays X, est une aubaine et une incitation à l’action pour des acteurs politiques d’un pays Y. Surtout si on veut faire un coup d’Etat, non pour rester au pouvoir, mais pour mettre en place une vraie transition, pour arriver à des élections, en prenant prétexte des aspirations vraies du peuple. Les forces de défense ont le devoir de protéger tout le monde, et non de s’ériger en source de droit et de légitimation, au détriment du peuple en suspendant la constitution, les institutions et en donnant le pouvoir à un président intérimaire, comme en Egypte. Et après, c’est la répression, les restrictions des libertés, une justice des vainqueurs qui ne dit pas son nom. Il est temps que cela cesse. Ici et maintenant.

Charles Kouassi
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