x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Société Publié le mardi 16 juillet 2013 | Le Patriote

Insécurité au Nord : L’Etat doit prendre ses responsabilités

Les attaques au Nord commencent à prendre des proportions inacceptables. Le samedi dernier, le préfet de Samatiguila, Patrice Gueu qui se rendait à son poste, est tombé dans une embuscade sur l’axe Samatiguila-Odienné. Il a été détroussé de ses biens par des gangsters qui ont l’habitude de braquer les usagers de cette voie. « Ils m'ont arraché tous mes appareils qui me permettent de communiquer avec le ministère de l'Intérieur », a déploré le préfet.
Après lui, M. Mamadou Diaby, adjoint au maire de Samatiguila, a également été dévalisé, sans doute, par le même groupe de « coupeurs de routes ».

Sans trop de dommage pour sa vie. Si le préfet et l’adjoint au maire de Samatiguila ont eu beaucoup de chance, cela n’a pas été le cas pour les passagers de la compagnie de transport AVS dont deux ont perdu la vie mardi dernier dans une attaque à main armée sur l’axe Bouaké-Djébonoua. Le car a été littéralement arrosé de balles par les assaillants qui malgré les cris et les pleurs des blessés et des rescapés, n’ont pas manqué de faire les poches à leurs victimes. Avant cet incident malheureux, presque dans les mêmes conditions, le cortège du patron de l’ADDR, Fidèle Sarassoro a été attaquée le 3 juillet dernier alors qu’il se rendait à Kong pour y prendre part à une réunion avec les démobilisés de la région. Au cours de l’attaque, un gendarme de sa sécurité a perdu la vie. Tandis qu’un deuxième a été grièvement blessé. Un incident qui a même incité le président de la République, Alassane Ouattara, à évoquer le problème au cours de son discours de clôture au stade municipal de Korhogo. «Chers jeunes, surtout les ex-combattants, je vous demande d’être patients. Vous êtes l’une de mes priorités. Nous avons l’obligation de vous trouver du travail et nous allons le faire. Certains d’être vous se sont transformés en coupeurs de route. De grâce abandonnez cette voie. Ça peut marcher une ou deux fois. Mais vous risquez d’être tués. Je vous demande de ne pas exposer vos vies. Nous allons trouver du travail pour chacun d’entre vous. Soyez seulement patients», avait conseillé le chef de l’Etat. Le phénomène des « coupeurs de routes » n’est certes pas nouveau. Mais le fait qu’il prend des proportions inquiétantes, surtout au Nord, ces derniers temps, interpelle les autorités. Car aujourd’hui, dans cette partie de la Côte d’Ivoire, tout comme les autorités, les opérateurs économiques et les fonctionnaires s’inquiètent de la multiplication des attaques sur les routes dans cette zone. Les autorités préfectorales essayent tant bien que mal de rassurer les populations. Mais il urge qu’à ce niveau, le gouvernement renforce les équipements des forces de sécurité locales. Dans leurs doléances, lors de la visite du chef de l’Etat dans le District des Savanes, certains élus et cadres, au cours de leurs interventions, avaient même rappelé au président de la République, ministre de la Défense la nécessité d’installer des pelotons mobiles de gendarmerie dans les différentes régions du Grand Nord pour mieux lutter avec efficacité contre le grand banditisme. L’envoi d’unités de la gendarmerie dans la région du Hambol en juin dernier a permis de mettre sous l’éteignoir un gang de jeunes peulhs qui s’amusaient à terroriser les populations et les habitants sur l’axe Katiola-Dabakala. L’avenue des hommes du général de division Gervais Kouassi ont permis de réduire de façon drastique les attaques des coupeurs de route dans cette partie de la Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, les usagers des axes Katiola-Dabakala, Katiola-Niakara ou Bouaké-Katiola essuient de moins en moins des attaques armées sur ces principaux axes. Car les unités spéciales de la gendarmerie veillent au grain. La recrudescence de la violence sur nos routes est due au renforcement de la sécurité à Abidjan. Avec l’avènement du Centre de Coordination des décisions opérationnelles (CCDO), le grand banditisme a reculé à Abidjan.

Traqués dans la capitale économique, les gangsters se sont repliés sur les grands axes du pays. Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, Hamed Bakayoko lors de son intervention dans l’émission radiotélévisée, « Parlons franchement », le 28 juin dernier, l’a si bien souligné. Les efforts du gouvernement doivent se concentrer maintenant sur les grands axes dans les villes de l’intérieur. Il faut renforcer non seulement en équipement. Mais aussi en hommes qualifiés et bien entrainés les différentes brigades de gendarmerie au Nord du pays pour enrayer le fléau des coupeurs de route qui aujourd’hui est aggravé par la prolifération des armes légères. Et surtout, comme l’a souligné le chef de l’Etat à Korhogo, par la présence dans cette zone, de nombreux jeunes oisifs qui se sont familiarisés au maniement des armes au cours de la longue crise qu’a connue la Côte d’Ivoire. L’Etat doit absolument trouver une solution à cette équation. Car la sécurité des personnes et des biens fait partie de ses devoirs régaliens.

Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Société

Toutes les vidéos Société à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ