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Politique Publié le vendredi 19 juillet 2013 | Le Patriote

La grande interview / Joël N’Guessan (Porte-parole principal) : “En refusant de demander pardon, le FPI s’est définitivement discrédité”

© Le Patriote
2è tour de la présidentielle 2010: Le porte-parole principal du candidat du RHDP, Albert Mabri Toikeusse face à la presse
Mercredi 17 novembre 2010. Abidjan. Maison du RHDP à Cocody Ste-Marie. Le porte-parole principal du candidat Alassane Ouattara, Albert Mabri Toikeusse anime une conférence de presse, entouré de son équipe composée de Maurice Kakou Guikahué, Joël N’Guessan et Mme Anne Ouloto
Grogne de la base, candidature du président Ouattara, visite au Nord, refus du FPI de demander pardon, cohésion au RHDP, etc. Voici des sujets qui vont bouillonner l’actualité en ce moment. Pour en parler, Le Patriote a rencontré récemment le porte-parole principal du RDR. Dans cet entretien, le ministre Joël N’Guessan sans faux-fuyant donne son avis sur toutes ces questions brûlantes. Même celles afférentes à sa personne. Nous vous laissons la déguster.

Le Patriote : Le FPI a répondu depuis lundi à l’appel lancé par le président de la République à Korhogo. Le FPI refuse de demander pardon aux victimes. Pis il traite le président de criminel. Que vous inspirent ces propos ?
JN : Il se trouve ici poser le contenu de la doctrine politique du FPI et surtout de l’éducation de ses dirigeants. Ils ont fait depuis toujours le choix de l’invective et de l’insulte. Souvenez-vous de ce qu’ils disaient du Père Fondateur de la Côte d’Ivoire moderne, feu le Président Félix Houphouët-Boigny. Alors nous ne sommes pas du tout surpris par cette posture. Ils oublient qu’un Président de la République est une Institution et qu’à ce titre, on a une obligation de respect et de courtoisie envers lui. Ceci étant dit, il ne faut pas tomber dans leur schéma.

LP : Le FPI dit que c’est le RDR qui a introduit la violence en politique en Côte d’Ivoire. Partagez-vous cet avis ?
JN : Vous savez nos frères du FPI font semblant d’avoir la mémoire courte. Concernant la violence en Côte d’Ivoire, l’on se souvient comme hier que c’est le FPI qui a lancé « l’Assaut Final » en février 1992. Ce sont ces mêmes dirigeants du FPI qui ont ordonné le « boycott actif » en 1995, avec comme conséquences des dizaines de morts. Ce sont les dirigeants du FPI qui ont introduit la violence à l’école par le biais de la FESCI. La suite, on la connaît : ils ont déstructuré l’école ; les étudiants ont commencé à se découper à la machette sur le campus et sur les cités universitaires. Par la suite, les cités universitaires ont été transformées en poudrières pour servir de refuges aux miliciens et autres mercenaires recrutés par le régime FPI en vue de conserver par la violence le pouvoir. Le résultat, c’est plus de 3000 morts. En fait, ils n’ont fait qu’appliquer le mot d’ordre de leur Chef actuellement incarcéré à La Haye : « 1000 morts à gauche, 1000 morts à droite, moi j’avance ». Il se trouve que la marche s’est arrêtée un 11 avril 2011. Alors que nos frères du FPI sachent que la violence est venue après leur irruption en 1990 sur la scène politique ivoirienne. Les Ivoiriens savent se souvenir.

LP : Vous avez dit en réaction dans votre déclaration qu’on pourrait songer à dissoudre le FPI ? Expliquez-nous pourquoi ?
JN : C’est simple ! Vous savez, si l’on fait un sondage sur la dissolution ou non du FPI, les Ivoiriens, dans leur grande majorité, seront favorables à la dissolution de ce parti. Parce ce qu’aujourd’hui, nous constatons tous que le FPI n’apporte aucune contribution en tant que parti politique à la vie de la nation ivoirienne. Leur existence se résume à la négation permanente des actes ignobles qu’ils ont posés. Comment comprendre, au plan de l’éthique et de la morale, que des individus qui ont planifié, organisé et mis en ?uvre l’extermination d’une partie de la population ivoirienne lors de la crise postélectorale se retrouvent à dire qu’ils n’ont rien à se reprocher. Par conséquent, ils n’ont pas à demander pardon au peuple de Côte d’Ivoire, ne serait-ce que pour leur responsabilité, avant leur éventuelle culpabilité s’il s’avère après jugement qu’ils sont coupables. Cela ne sous surprend pas. Car, vous avez observé comme moi que le jour de l’audience de confirmation des charges, leur leader Laurent GBAGBO, n’a eu aucun mot de compassion pour les nombreuses victimes de la crise postélectorale. C’est pourquoi, nous considérons qu’un parti politique qui perd son humanité, en niant les faits graves qui ont été commis sous son pouvoir, doit être purement et simplement dissous.

LP : N’avez-vous pas peur que vos propos soient perçus comme ceux d’un antidémocrate ou que le RDR, votre parti, veut instaurer une dictature ?
JN : Le RDR n’envisagera jamais instaurer une dictature. Ce qui s’est passé, en Irak, en Tunisie, en Libye et en Egypte devrait permettre de comprendre que ce qui a servi de support à un dictateur pour détruire son peuple doit tout simplement être supprimé. Qu’est devenu le parti de Hitler après se chute en 1945 ? Est-ce que la disparition du parti de Hitler en Allemagne Nazi, la disparition du parti de Saddam Hussein en Irak, la disparition du parti de Ben Ali en Tunisie, la disparition du parti de Kadhafi en Lybie et celle du parti de Moubarak en Egypte ont installé la dictature dans leurs pays respectifs. Non ! Au contraire la dissolution de leurs partis a enfin introduit la démocratie apaisée dans leurs pays.

LP : La CPI a ajourné sa décision après l’audience de confirmation des charges. Cette décision a été considérée comme une victoire et comme une porte ouverte à une future libération de l’ancien président. Une chose qui a amené les victimes à manifester contre cette décision. Que pensez-vous de toutes ces réactions ?
JN : Les réactions des milliers de victimes est légitime. Ils sont en droit d’exiger de la Justice Internationale que justice leur soit rendue.

LP : Comment jugez-vous la tournée effectuée par le président de la République dans le District des Savanes ?
JN : Ce fut une belle tournée. Elle a permis de confirmer que le Président de la République est en parfaite harmonie avec ses parents. Les retombées de sa tournée sont bénéfiques pour nos frères du Nord. Maintenant, nous les populations du Centre, l’attendons pour bénéficier aussi des retombées de ses visites d’Etat.

LP : Que répondez-vous à tous ceux qui disent qu’il y a eu un rattrapage régional en ce qui concerne les réalisations et les chantiers initiés dans cette partie de la Côte d’Ivoire ?
JN : Ecoutez ! Ce que je sais, c’est que par le passé, le Président Félix Houphouët-Boigny avait mis en ?uvre de grands projets pour le Nord de notre pays. Avec le temps ces projets ont disparu laissant les populations du Nord dans le plus grand dénuement. Il fallait donc corriger cela. C’est qui est en train d’être fait. Moi en tant que citoyen ivoirien, je me réjouis toujours qu’un bien-être soit apporté aux populations quelles que soient les régions. De toute façon, dans le programme du Président, il est prévu que toutes les régions soient visitées. Alors, à chacun son tour.

LP : Où en est-on avec les réformes tant annoncées au RDR?
JN : Les reformes auront lieu. Le Secrétaire Général l’a annoncé et la Direction du parti a déjà tout prévu. Nous demandons à nos militants d’être quelque peu patients.

LP : Attend-on la fin des élections locales partielles pour prendre des décisions après tout ce qui s’est passé au cours des régionales et des municipales ?
JN : Je vous dis que chaque chose a son temps. Soyez patients.

LP : A quand la remise en cause au RDR quand on sait qu’à la base, ça grogne beaucoup ?
JN : Je le répète chaque chose à son temps. Il ne faut pas mettre la charrue avant les b?ufs. On ne pouvait pas reformer le parti alors que nous étions engagés dans le processus électoral. Maintenant que toutes les élections sont terminées, les v?ux de nos militants seront exaucés.

LP : Comment le RDR prépare l’échéance 2015, après l’annonce de la candidature du chef de l’Etat?
JN : Permettez que je ne réponde pas cette question qui est du domaine de notre stratégie interne. Toutefois, sachez que depuis l’annonce de la candidature du Président Alassane Ouattara nous sommes sereins au niveau de la Direction du Parti. Tous les laboratoires sont au travail. Bientôt, vous verrez les résultats concrets sur le terrain.

LP : A quand la prochaine grande rencontre au RDR pour préparer cette importante échéance ?
JN : Vous le saurez bientôt.

LP : Beaucoup de militants et sympathisants ont beaucoup critiqué la direction du RDR dans ces choix lors des élections locales. Est-ce ce qui justifie le grand nombre d’indépendants élus ?
JN : Le nombre de candidats indépendants observés chez les deux principaux partis politiques, le RDR et le PDCI, prouve qu’il existe un véritable dynamisme politique démocratique au sein de nos partis. Ceci étant dit, il faut reconnaitre qu’au niveau du RDR, le fait que nous soyons au pouvoir, a suscité de nombreuses vocations politiques nouvelles. En tout état de cause, notre parti sort vainqueur de toutes les élections. C’est le plus important surtout pour la suite.

LP : D’aucuns pensent que le RDR est devenu un véritable bois sacré où rien ne se fait maintenant dans la transparence et réclament l’application des résolutions du Congrès de février 2008. Où en est-on avec la question ?
JN : Je l’ai dit plus haut. On ne peut pas reformer un parti qui est totalement engagé dans un processus électoral. Etait-il sage d’appliquer les résolutions d’un Congrès qui change l’ossature de combat du parti quand on est sur le terrain de la conquête du pouvoir ? Je n’en suis pas si sûr. Et puis, était-ce le moment de faire des réformes profondes quand le parti était engagé dans le processus électoral en ce qui concerne les législatives, les régionales et les municipales ? Je ne le crois pas. Il fallait attendre que tout cela se termine avant de mettre en place les nouvelles structures pour la prochaine bataille politique : celle de la reconduction du Président Alassane Ouattara à la prochaine élection présidentielle de 2015.

LP : De nombreux militants appellent à un changement à la tête de la direction, y compris au départ du secrétaire général après sa défaite à Séguéla. Partagez-vous cet avis ?
JN : Monsieur Amadou Soumahoro n’a pas été désigné Secrétaire Général par Intérim du RDR, parce qu’il était Maire de la Commune de Séguéla. Il l’a été, parce qu’il est non seulement un des membres fondateurs du parti. Mais surtout parce qu’il a une connaissance parfaite des hommes, des mécanismes et des modes de fonctionnement du parti fondé par feu Djéni Kobina. Alors, il ne faut pas que les gens fassent des amalgames. Jusqu’à ce jour, il a produit de bons résultats. La Direction du RDR lui a confié comme mission de nous faire gagner les différentes élections, législatives, régionales et municipales. Il a réussi cela. Aussi, je crois que tout un chacun doit apprécier à sa juste valeur les résultats qu’il nous a permis d’obtenir.

LP : Aujourd’hui, le débat est aussi au niveau de l’alliance RHDP. Le Président de la République dit qu’il est candidat à sa propre succession. Et des voix se lèvent au PDCI pour dire également que le PDCI-RDA aura un candidat en 2015. Elles vont même jusqu’à dire que le RHDP a volé en éclats. Est-ce la cohésion au sein de l’alliance des Houphouétistes n’est pas mis à mal par tous ces discours ?
JN : Ecoutez ! Laissons les uns et les autres aller de leurs discours sur le RHDP. Au moment venu, tout le monde comprendra qu’il est dangereux de briser cette alliance qui nous a permis de faire partir du pouvoir les refondateurs. Chacun saura apprécier l’impérieuse nécessité de garder la cohésion au sein du RHDP. Maintenant, en ce qui concerne une candidature du PDCI à la prochaine élection présidentielle, il ne nous appartient pas, en tant que RDR d’apprécier. C’est un débat interne qui n’est pas le notre.

LP : Le FPI a lancé un appel au PDCI de le rejoindre pour, dit-il, sauver la Côte d’Ivoire. Certains cadres du PDCI ne sont pas insensibles à ce discours. Au point que le président Bédié au dernier Bureau politique a été obligé de monter au créneau pour rappeler les uns et les autres à l’ordre. Croyez-vous qu’en 2015, un tel scénario ne puisse pas se produire ?
JN : Quand l’on écoute le discours actuel du FPI qui consiste à nier leur responsabilité dans le drame que la Côte d’Ivoire a connu, il serait surprenant que le parti de Félix Houphouët-Boigny, apôtre du Dialogue et du Pardon, puisse commettre l’erreur de s’allier à ce parti. En refusant de présenter des excuses aux milliers de parents des nombreuses victimes de la crise postélectorale, le FPI s’est définitivement discrédité. Je ne pense pas qu’un Ivoirien ou un groupement politique puisse encore accepter de s’associer à des personnes qui n’ont aucun sentiment humain pour le drame que les Ivoiriens ont vécu.

LP : Comment jugez-vous l’action du chef de l’Etat à la tête du pays?
JN : Ce n’est pas à moi qu’il faut poser cette question. Car, je suis convaincu avant même que vous posiez la question. Le pays ne s’est pas aussi bien porté de puis que le Président Alassane Ouattara est au pouvoir. En moins de deux ans, tous les indicateurs sont au vert. L’indice de sécurité est passé de 4 à 1. D’importants chantiers sont achevés ou en cours de réalisation. Les Ivoiriens ont réappris à vivre ensemble. Nous avons retrouvé notre place dans le concert des nations civilisées. Alors que dire de plus, si ce n’est que nous sommes fiers de lui.

LP : Quelle action compte menée le RDR pour aider le chef de l’Etat dans sa tâche ?
JN : Nous avons pour mission de l’accompagner et surtout d’amplifier les excellents résultats qu’il obtient pour le bonheur des Ivoiriens. Dans les semaines à venir la Direction du parti va lancer un vaste programme d’information et de sensibilisation sur les résultats de l’action du Président, mais surtout sur ce qui sera fait pour faire de notre pays une nation émergente.

LP : Justement sur ce terrain, beaucoup de gens estiment que le RDR a du mal à suivre le rythme imprimé par le gouvernement.
JN : Ce n’est pas vrai. La ligne de conduite du parti, c’est de laisser le Gouvernement travailler. Il ne s’agit pas de nous substituer au Gouvernement. Chaque fois que cela a été nécessaire, le parti a été à côté du Gouvernement pour le soutenir. Nous vivons au même rythme que le Gouvernement. Parfois même, nous devançons ce rythme. Car, notre parti est à l’avant des combats pour le progrès de notre pays. Vous en serez bientôt témoins, une fois de plus, sur le terrain.

LP : Nombreux sont vos militants qui se plaignent de ce qu’ils ont été oubliés après avoir mené la lutte pour porter le président Alassane Ouattara au pouvoir ?
JN : Nous comprenons leur impatience. Il est vrai qu’ils ont des attentes qu’ils souhaitent satisfaites immédiatement surtout après plus de 17 ans de lutte. Nous leur demandons de faire confiance au Président Alassane Ouattara. Il tient toujours ses promesses. Ils ne seront pas déçus au terme de son mandat.

LP : Quelle est la politique du RDR pour satisfaire ses militants et sympathisants à ce niveau ?
JN : Permettez que je ne dévoile pas ici le plan qui a été arrêté pour donner satisfaction à nos militants. Ils seront informés lors des prochaines tournées que la Direction du parti envisage d’entreprendre dans toutes les Délégations départementales et même dans les Délégations de l’étranger.

LP : Une dernière question qui est un peu personnel. Votre neveu, Stéphane Kipré, vous a écrit une lettre publié dans la presse où il vous traite de transhumant politique et vous demande de ne pas être le « Baoulé de service du RDR ». Que lui répondez-vous ?
JN : Vous savez, même les militants fondateurs du FPI sont tous des transhumants politiques. Car, ils ont tous une vieille carte du PDCI-RDA dans leurs cantines ou archives à la maison chez eux. Maintenant en ce qui concerne l’expression « Baoulé de service du RDR », cela traduit une fois de plus que dans ce pays des individus sont encore à des propos claniques et diviseurs. Pour le reste, pour le peu que je connais de ma culture Baoulé, j’estime qu’un véritable Baoulé (à 100% ou parfaitement imprégné de sa culture Baoulé) ne parle ni de son oncle ni de son neveu sur la place publique à plus forte raison dans la presse.

Réalisée par Jean-Claude Coulibaly
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