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Société Publié le lundi 22 juillet 2013 | Le Patriote

Enquête express/ Ramadan : Ces affaires qui affluent quand d’autres chutent

Il est 14h30. Nous sommes dans la commune de Koumassi, non loin de la zone industrielle. Assise aux abords d'une mosquée de la place, Sita Cissé s'active à allumer son feu afin de griller ses galettes et préparer de la bouille de mil pour les vendre pour la rupture du Jeûne. Ce commerce, elle l'exerce chaque mois de Ramadan et s'en tire à bon compte. «Quand le mois de jeûne arrive, je vends des womis (Ndlr : beignets de mil) et de la bouillie de mil. Car, c'est ce qui marche en cette période.

Les clients viennent faire la queue et passent des commandes sans arrêt. De telle sorte que ma fille qui est en vacances, est venue m'aider dans ma tâche », explique Sita Cissé. Son gain journalier, elle l'estime à 10000 FCFA. « Je peux vendre pour environ 30000 FCFA par jour. Je récolte beaucoup d'argent en ce mois et j'arrive à subvenir aux besoins de ma famille. À la fin du mois du Ramadan, j'arrive à assurer à mes enfants, une bonne fête, en leur achetant de nouveaux vêtements et des chaussures», confesse-t-elle. Comme Sita, Korotoum Sylla, commerçante de "gaou" (galettes à base d'haricot), affirme faire de bonnes affaires pendant ce mois. Elle, qui est passée de la vente de bananes braisées à la vente de galettes pendant ce mois. «Mes clients sont pour la plupart des jeûneurs. Ils viennent à partir de 16h et ce, jusqu'à 19h30. Je gagne entre 15000 FCFA et 20000 FCFA par jour. Nous arrivons aujourd'hui, a tiré de bons bénéfices car le prix de l'huile a un peu chuté sur le marché », souligne Korotoum. Au marché, les vendeuses de salades, pommes de terres, gingembre, tamarin et bissap (ndlr : Infusion africaine à base de fleurs d'hibiscus aussi appelée karcadet ou carcadé) font aussi de bonnes affaires. Idem pour les boulangeries qui ne désemplissent pas aux heures de ruptures du jeûne musulman. Aux abords de la grande mosquée de Koumassi, plusieurs commerces y sont installés.

Si certains étaient présents avant le mois de carême, d'autres par contre ont essaimé à la faveur de ce mois. Selon Aboubakar Moussa, vendeur de dattes, tapis et autres accessoires islamiques, les dattes sont très prisées en ce moment. «Je peux vendre 40 kilogrammes de dattes par jour. Alors qu'en dehors de ce mois, je vendais à peine 10 kg par jour », explique-t-il. A l'en croire, le kilogramme de dattes s'achète en gros dans la commune d'Adjamé entre 1300 FCFA et 1500 FCFA. Il revient ensuite les revendre à 1500 FCFA et 2000 FCFA. Quant aux chapelets, Corans et boubous, ils s'achètent comme de petits pains. Ali Maïga, un autre commerçant, nous informe avoir vendu des centaines de corans durant les autres mois de Ramadan : « Les musulmans achètent beaucoup le Coran pendant ce mois-là. Il y a aussi les boubous, les voiles, les chapelets et les parfums islamiques que nous vendons beaucoup ». Ali Maïga dit acheter ses boubous chez les grossistes à 5000 FCFA et 6000 FCFA et les revends à 5500 FCFA et 7500 FCFA. En ce qui concerne les chapelets, il dit acheter la douzaine à 3000 FCFA et les revend à 500 FCFA, l'unité. Les mendiants, assis devant les mosquées eux se font la guerre des places. Personne ne veut prendre le risque de perdre son ''territoire'' au risque de rater des pièces de monnaies pendant les heures de prière. Surtout que le nombre de mendiants a doublé, voire triplé devant les lieux de culte musulman. Cependant, un mendiant nous confesse, sous le couvert de l'anonymat, qu'il gagnait plus d'argent avant le mois de Ramadan. « Les gens ne font pas trop de sacrifices pendant ce mois Saint.

Ils nous donnent quelques petites pièces et pas plus. Nous gagnons suffisamment à manger à l'intérieur des mosquées. C'est seulement pendant la période de Zakat, que nous nous frottons les mains », confie-t-il. Un autre business qui s'est développé, celui des cadeaux-paquets. Plusieurs dames ont décidé d'en faire leur affaire au point d'en proposer à des sociétés ou même à des particuliers. « J'ai une bonne marge sur ces paquets contenant du sucre, des raisins, du lait, des jus, des fruits, etc. J'en fais sous forme de corbeille, de calebasses et autres. Et les prix oscillent entre 25 000 et 40 000 Fcfa en fonction du contenu. Je fais cela depuis trois ans, en marge de mon boulot, et ça va », explique Tatiana Gnahoré, secrétaire de Direction dans une entreprise de la place. Comme quoi, tous les moyens sont bons pour se faire de l'argent. Surtout quand la situation l'exige et lorsque l'imagination est fertile.

Soumba O.
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