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Société Publié le samedi 27 juillet 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Plateau / Déguerpissement à l’immeuble Les Harmonies : 11 familles sans domicile depuis trois jours

© L’intelligent d’Abidjan Par PRISCA
Les forces de l’ordre procèdent au déguerpissement des commerçants dans la commune d`Abobo
Lundi 15 octobre 2012. Les forces de l’ordre ont procédé au déguerpissement des commercants de la gare routière dans la commune d`Abobo.
Un détachement de policiers et de Frci a expulsé jeudi des locataires de l’immeuble ‘’Les Harmonies’’ situé à la rue du commerce au Plateau. Ils ont agi aux dires des concernés sur exécution d’un ordre d’expulsion du ministère de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat sous la conduite de maître Soumahoro Arrouna, huissier de justice. Un tour sur les lieux permet de constater des portes défoncées ou fracassés, des vitres arrachées et même des objets personnels mis à sac, tout sens dessus dessous. C’est encore la désolation chez les onze familles qui louaient des appartements dans cet immeuble convoité par la Sogepie (Société de gestion du patrimoine immobilier de l’Etat) qui avait un contrat de bail en bonne et due forme avec ces familles. Ce sont quatre familles marocaines, deux libanaises et douze familles ivoiriennes qui occupaient jusque-là ces appartements. Des occupants qualifiés d’illégaux par le ministère de la construction. «Faux», rétorquent les locataires qui brandissent leurs contrats de bail qui datent de 2005 pour certains. L’opération du jeudi 25 juillet 2013 a mis dehors onze familles qui squattaient encore hier vendredi, le sous-sol de l’immeuble avec leurs affaires, ne sachant où aller se disant surprises par la tournure des événements. Monique qui occupait un appartement au 9e étage n’en revenait pas. ‘’J’étais à Dakar quand j’ai appris la nouvelle de l’expulsion. J’étais avec ma mère gravement malade en laissant ici mon fils seul avec la nounou. J’ai demandé qu’on attende mon retour. On m’a répondu que c’est hors de question. J’ai donc pris d’urgence un avion pour rentrer sur Abidjan en laissant ma mère à son sort. Voilà ce que je dénonce, le caractère inhumain et brutal de l’acte posé par les agents commis par le ministère’’, protestait-elle presqu’en larmes. Ben K. C., un ressortissant marocain qui compte près de cinquante ans de présence en Côte d’Ivoire est désemparé.

Tanoh Kacou Guillaume, conseiller municipal au Plateau qui occupe l’appartement 61 A dénonce la manière cavalière avec laquelle l’opération a été menée. C’est lui qui révèle à la presse que les meneurs de l’opération de jeudi ont dit agir pour le compte de Dominique Ouattara dont des services doivent occuper les bureaux bientôt. Mais, la Première dame a ses défenseurs parmi les expulsés. Tous sont unanimes pour ne pas croire à cette éventualité. Joint, le service communication de la Première dame a d’ailleurs autorisé les journalistes à écrire que ni de près ni de loin, la présidente de Children of Africa n’est mêlée à une telle action. Et M. Tanoh d’expliquer comment des personnes privées sont arrivées à occuper un patrimoine de l’Etat. Selon ses explications, documents à l’appui, cet immeuble appartenait à La Nationale d’Assurance. C’est avec cette société qui a fait faillite que le gouvernement Affi N’Guessan a racheté l’immeuble. Mais pour les besoins de l’entretien, la Sogepie sous Gogui Théophile met l’immeuble en location en enjoignant les nouveaux occupants de restaurer à leurs frais les appartements. Un contrat de bail est signé entre les deux parties. Plus tard, la même Sogepie commet la Siegim (société internationale pour l’expertise et de gestion immobilière) pour la gérance de l’immeuble. Mais dans cette convention, la Direction générale des impôts (DGI) va constater en 2012, des arriérés d’impôts liés à la gestion de l’immeuble. Un préjudice d’un peu plus de 357 millions de nos francs. La DGI saisit alors le bien immobilier par un avis à tiers détenteur, afin de rentrer dans ses fonds. Et depuis novembre 2012, les locataires paient directement leurs loyers aux services des impôts. La Sogepie n’est donc pas propriétaire de l’immeuble jusqu’à apurement de son dû.

L’ambassade du Maroc saisie

L’affaire suit donc son cours mais les expulsés sont livrés à eux-mêmes car disent-ils, même leur action devant la justice ne peut aller loin. Le dossier étant techniquement bloqué. Les marocains qui se sentent spoliés et humiliés ont déjà saisi leur ambassade qui devrait saisir hier vendredi le ministre des affaires étrangères ivoirien.

S.Debailly
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