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Société Publié le samedi 27 juillet 2013 | Le Patriote

Mendiants et vendeurs ambulants aux carrefours : pourquoi leur déguerpissement est nécessaire

Dix jours. C’est le délai qu’ont les mendiants et vendeurs ambulants de quitter certains lieux publics. En l’occurrence les grands carrefours et boulevards. A peine cette décision du Gouvernement a-t-elle été prise que des personnes commencent à crier au scandale. « C’est quelle décision ça encore ! Les mendiants et les « Bana-Bana » (NDLR : vendeurs ambulants), ils font quoi de mal », s’écrient certains. « Au lieu de s’occuper des choses plus importantes, on chasse des gens qui se débrouillent pour survivre », décrient les autres. Pour ces citoyens, le Gouvernement, au lieu d’apporter des solutions aux problèmes des populations, s’érigent en père fouettard. Mais ceux qui pensent ainsi ont entièrement tort. Car un pays qui ambitionne d’avancer ne peut évoluer dans le désordre. Tous les pays qui ont atteint un certain stade de développement, y sont parvenus grâce à leur capacité d’organisation. La Chine est devenue la deuxième puissance économique mondiale grâce à la capacité de ses dirigeants à faire de la grande richesse humaine de ce pays un atout. « Quand la Chine se réveillera, le monde tremblera », prophétisait l’Empereur Napoléon Bonaparte en… 1816. Aujourd’hui, cette prophétie s’est accomplie. L’Empire du milieu s’est mis sur le chemin du développement le jour où il a compris qu’il fallait mettre au travail, dans l’ordre et la discipline, les centaines de millions d’habitants qui vivent sur son sol. L’Inde, le Brésil, le Mexique ont fait de même pour s’hisser au niveau des pays émergents. La Côte d’Ivoire est un pays qui ambition d’être émergent à l’horizon 2020. Il lui appartient donc si elle veut atteindre ses objectifs d’imiter ces grands Etats qui ont fait leur entrée avec fracas dans le cercle restreint des pays du G20. La décision du Gouvernement d’interdit l’accès des grands carrefours et des boulevards aux mendiants et vendeurs ambulants répond à quatre exigences. La première exigence est celle de la sécurité. Nul n’est sans savoir que la divagation des mendiants et des marchands ambulants pose véritable problème de sécurité à nos carrefours et feux tricolores. Combien de fois des usagers de la route ou des piétons ne se sont pas plaints pour des vols à la tire ou pour des agressions, parfois à mains armées à ces carrefours ou à ces feux? En outre, à ces temps où la menace terroriste se fait de plus en plus présente et réelle, est-il sage de laisser nos carrefours et nos feux tricolores envahir par tant de monde ? Assurément pas. Car, à cette allure, il n’est pas exclu qu’un jour des illuminés infiltrent ses hommes, ses femmes et ses enfants qui pullulent à nos grands artères pour faire un véritable carnage par des attentats suicides ciblées. La deuxième exigence est d’ordre économique. Qui ignore encore ce que la vente à la sauvette fait-il perdre à l’Etat par an? Combien sont-ils parmi les vendeurs, exerçant à nos carrefours et boulevards, qui paient la taxe sur la valeur ajoutée à l’Etat ? Ceux qui se plaignent déjà de cette décision ne savent-ils pas que l’activité des vendeurs ambulants n’est rien d’autre qu’une astuce de certains grossistes pour ne pas payer la TVA ? En prenant cette décision non seulement le Gouvernement fait rentrer de l’argent dans les caisses. Mais surtout il permettra à tous ces commerçants d’intégrer un cadre formel avec tous ses avantages s’ils tiennent vraiment à faire carrière dans ce métier. La troisième exigence peut-être perçu en termes d’image. Tout le monde le sait. Abidjan est la vitrine de la Côte d’Ivoire. Le premier visiteur étranger qui descend à l’aéroport de Port-Bouët passe nécessairement par le boulevard Valery Giscard d’Estaing. Il n’est pas intéressant pour la réputation de notre pays qu’il soit envahi au grand carrefour de Koumassi, de Marcory, au carrefour SOLIBRA de Treichville ou à l’avenue Chardy au Plateau par une horde de mendiants et de chapardeurs déguisés en vendeurs. Quelle image donnons-nous à la Perle des Lagunes lorsque ses trottoirs et ses boulevards sont encombrés par une horde de gueux et de petites frappes dont l’accoutrement parfois jure avec la décence ? Est-ce ce que les Ivoiriens souhaitent sincèrement pour leur pays ? Rien n’est moins sûr. De plus, au plan de la salubrité- et la quatrième et dernière exigence par laquelle nous allons terminer- la Côte d’Ivoire gagne. Car la décision d’interdire les mendiants et les vendeurs ambulants d’occuper de façon anarchique les carrefours et les grandes artères, permettra à nos trottoirs et chaussées d’être moins sales et pollués. Car n’oublions pas que les ordures et autres détritus que l’on voit à nos carrefours et boulevards, viennent des sachets et autres emballages jetés non seulement par ces mendiants et vendeurs. Mais aussi par des conducteurs et usagers de la route à qui ces mêmes vendeurs ont vendu de l’eau en sachet ou des articles. Ces quatre exigences suffisent à elles seules de comprendre la décision du Gouvernement. Sauf si on est dans la logique des trois singes de la gravure.

Jean-Claude Coulibaly
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