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Société Publié le mercredi 14 août 2013 | Le Patriote

Rackets dans les hôpitaux, déshumanisation des patients : Raymonde Goudou Coffie en colère

© Le Patriote Par Didier ASSOUMOU
Dr Raymonde Goudou Coffie, Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida
On peut le dire sans hésiter. Des questions d'approvisionnement en médicaments et réactifs, de réhabilitation des infrastructures et des plateaux techniques, la question des ressources humaines est celle qui donne le plus de soucis au gouvernement au niveau de la santé. De l'aveu même de la première responsable de ce département, Dr. Raymonde Goudou Coffie, les hôpitaux publics sont minés par le racket et la déshumanisation des agents qui foulent au pied les règles d'éthique et de déontologie. Mettre fin à ces pratiques «indignes de la nouvelle Côte d'Ivoire », c'est l'objectif du grand oral initié par la ministre à l'attention des directeurs des hôpitaux publics et des responsables de services. Pour l'occasion, la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, au Plateau, lieu de la rencontre, à refusé du monde. Faisant le diagnostic de son département, Dr. Raymonde Goudou a clairement indiqué que « la dimension humaine du système de santé est défaillante». Une défaillance qui revêt plusieurs aspects dont l'éducation, la formation, la compétence, l'engagement, le leadership, l'intégrité professionnelle, la moralité, l'éthique et la déontologie. « Trop de faits déplorables, regrettables, voire indignes de notre corporation nous interpellent quotidiennement. A présent, il ne se passe plus une semaine sans que la presse ne fasse écho de comportements délictueux au sein de nos établissements sanitaires », a-t-elle déclaré. Ne passant pas par quatre chemins, Dr Raymonde Goudou Coffie a indiqué « que ces situations sont en partie la conséquence d'une rupture dans les différentes chaînes de responsabilité au sein des structures sanitaires ». En effet, a-t-elle expliqué, l'absence régulière des chefs de service profite à une catégorie d'agent qui profitent de la situation pour s'organiser en de véritables réseaux mafieux au sein des hôpitaux. « Ces organisations mafieuses qui opèrent au su et au vu de tous, s'investissent allègrement dans le domaine de la contrebande des médicaments contrefaits au sein des établissements sanitaires et dans le domaine du rabattage et des détournements des patients vers les structures privées de la place, moyennant une ristourne », a-t-elle accusé. Pis, ces réseaux mafieux, a poursuivi la ministre de la santé, mettent à sac les matériels et les petits équipements hospitaliers, créent des pénuries fictives par la rétention des films de radiologie et des réactifs de laboratoires. « En vérité, tout ceci n'est possible que lorsque les chefs de service et les différents responsables des unités hospitalières n'assument pas leur responsabilité. Il n'est un secret pour personne ici, bon nombre de chefs de services ne fréquentent plus quotidiennement leurs services. Les services sont ainsi abandonnés aux assistants, aux internes », a-t-elle dénoncé. Cette faiblesse dans la gestion des hôpitaux, à en croire la ministre de la santé, est également due au fait que d'éminents spécialistes sont aujourd'hui à la tête des structures sanitaires. Ils ont abandonné le bistouri, là où ils excellent le plus pour une gestion peu satisfaisante des structures. « (…) Tout cela doit cesser. Nous n'allons plus accepter ces pratiques de racket. Vous connaissez ceux qui plombent vos services. Prenez vos responsabilités et dégager lès. En tout cas, nous allons briser les cartels. Il y aura des sanctions. J'espère que cette rencontre est la dernière en matière de sensibilisation », a-t-elle conclu.

DM
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