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Société Publié le samedi 24 août 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Résidences universitaires / Kader Soumahoro, directeur du CROU-A, à propos de l’exigence de l’annuité des chambres : ‘‘C’est une décision de 2008 que nous mettons en œuvre’’

3839 étudiants commenceront à être logés dans les résidences universitaires à partir du lundi 16 septembre prochain. Pour avoir accès à sa chambre, chacun devra s’acquitter ou de la somme de 72.000 FCFA ou de 120.000 selon le standing de la chambre. Cette modalité fait couler beaucoup d’encre et de salive. Afin de dissiper toutes craintes, M. Kader Soumahoro, directeur du CROU-A explique tout dans cette interview et fait appel au civisme des étudiants.

M. le directeur, la rentrée en résidence universitaire est fixée au 16 septembre prochain.

Mais déjà une polémique née du mode de paiement des loyers des chambres fait rage. Il s’agit du paiement par annuité qui oblige l’étudiant à régler en une seule fois tout son loyer à savoir 72.000 FCFA pour la chambre à double lit et 120.000 FCFA pour la chambre individuelle. Quel commentaire faites-vous par rapport à ce débat ?
Je vous remercie de l’opportunité que vous me donnez d’expliquer à la nation ce principe de l’annuité. Il faut dire que l’annuité n’est pas une chose nouvelle dans les résidences universitaires ivoiriennes. L’annuité a été instaurée et est rentrée en vigueur en Côte d’Ivoire en 2008. Il s’agissait ainsi de lutter contre les moins-values que le CROU enregistrait chaque année et qui résultaient des impayés des loyers. Les étudiants en cités ne payaient que 3 ou 4 mois sur les 12 et c’était tout. C’est pourquoi, les autorités de l’époque ont instauré l’annuité pour résorber ces moins-values qui avoisinaient, il faut le dire, plus de 150 millions de FCFA par an. Cette donc une ancienne mesure que nous appliquons.

Mais si depuis 2008 on a instauré ce mode de paiement des loyers des chambres universitaires, pourquoi donc la persistance des moins-values jusqu’en 2010?
Il faut dire que les résidences universitaires ont très souvent été gérées par la Fesci (Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire). Toutes les chambres confisquées par cette organisation n’avaient pas leurs loyers reversés dans les caisses du CROU d’Abidjan. C’était de l’argent encaissé par la Fesci. Si on évalue toutes ces chambres confisquées par la Fesci, il faut estimer les pertes subies par le CROU autour de 300 à 400 millions de FCFA par an.

Quelle est l’opportunité pour vous d’un règlement en une seule traite ?
Au-delà des raisons évoquées plus haut, je dis et je le répète, c’est bien d’avoir des cités rénovées et réhabilitées, mais il faut les entretenir. Les entretenir de manière à ce que dans 5, 6 ou 10 ans, nous n’ayons pas des cités tombées en décrépitude. Il faut donc se donner les moyens de les entretenir. Vous savez, nous sommes un EPN et nous avons le souci des ressources propres. L’Etat ne peut pas continuer à nous épauler. Il faut que par nos propres intelligences, nous trouvions les moyens de nous prendre en charge. Alors, si on tient compte du fait que nous avons le devoir de maintenir en l’état tout ce qui a été rénové dans nos résidences universitaires, il faut que nous procédions à un entretien continu et professionnel. Il faut donc se donner les moyens de cette politique. Quand nous passons un contrat avec une entreprise pour l’entretien, nous sommes tenus de payer celle-ci dans les temps. Ce genre de factures n’attend pas. Si nous n’avons pas de ressources propres et si nous n’avons pas les loyers déjà en notre possession, et que nous n’arrivons pas à payer l’entreprise, bien sûr qu’elle arrêtera sa collaboration. Et la conséquence, c’est que les bâtiments vont encore tomber en ruine et ça va être le perpétuel recommencement. C’est à une prise de conscience que nous invitons et les étudiants et les parents d’élèves. Si nous n’arrivons pas à régler les prestataires pour l’entretien de nos cités, alors au delà de ces débats qui n’ont vraiment pas lieu d’être, nous aurons dilapidé et gaspillé toutes les ressources engagées par l’Etat dans cette immense œuvre de réhabilitation des résidences universitaires.

N’y a-t-il pas un problème de communication ? Comment comptez-vous comprendre le bien fondé de ces mesures ?
C’est vrai. D’ailleurs c’est pourquoi je vous remercie de l’opportunité que vous nous offrez d’expliquer cela à la nation. Mais, il faut qu’au-delà, on prenne l’exemple d’autres pays. En France, les loyers acquittés par les étudiants couvrent largement les frais d’entretien. On me dira que la France est un pays développé dont les moyens sont sans commune mesure avec les nôtres. A mon tour donc, je pourrais rétorquer qu’avec ses moyens, la France devrait faire du social en matière de logement des étudiants. Mais non, ce n’est pas le cas.

Les étudiants payent leurs loyers qui couvrent largement les frais d’entretien et de réparation. Prenons aussi l’exemple du Cameroun, un pays où j’ai effectué une mission. J’ai été émerveillé par ce qui se passe dans ce pays africain, un pays qui ressemble beaucoup à la Côte d’Ivoire du point de vue économique et social. Au Cameroun, la gestion des cités universitaires est confiée exclusivement au privé. L’Etat n’intervient que par l’entremise d’une structure de régulation qui est donc un organe arbitral qui, procède à la classification des cités. C'est-à-dire qu’elle donne une classification allant du haut standing au moyen standing et les résidences non classées. Dans ces cités non classées, la promiscuité le dispute, excusez moi du terme, à un cadre de vie insalubre. Mais je vous assure que dans ces cités non classées où il ne fait vraiment pas bon vivre, les étudiants payent le loyer à 10.000 francs. Et l’étudiant camerounais, quelle que soit la cité dans laquelle il se trouve, s’acquitte de son loyer, de sa facture d’eau et d’électricité. Chez nous, nous n’en sommes pas encore là.

Concrètement, qu’est ce qui va changer entre une chambre universitaire de 2013 et celle de 2009 ?
Vous savez dans un passé récent, la Fesci louait ces chambres entre 25.000 et 30.000 FCFA le mois. Quand cette organisation louait ces chambres, c’était sans lit, sans placard. Il n’y avait plus de chaises, ni de tables. Les sanitaires étaient dans un état délabré…L’étudiant se chargeait lui-même de trouver le matériel pour être dans de meilleures conditions. Et il payait quand même entre 25.000 à 30.000 francs. Aujourd’hui, nous lui apportons tout ce matériel. L’étudiant qui vient, je peux dire qu’il n’arrive qu’avec sa valise. Peut-être qu’il peut apporter une petite télé, un ordinateur portable. Je veux dire qu’aujourd’hui nos cités, avec la réhabilitation, ont atteint les normes des standards internationaux. On a des cités réhabilitées, rénovées qui offrent désormais un cadre de vie agréable, et où il fait bon vivre. C’est un cadre de vie où l’étudiant peut s’épanouir socialement et intellectuellement. Nous avons aujourd’hui des cités qui sont débarrassées de la violence. Et cela, il faut le noter. L’étudiant ne vivra plus en cité avec la crainte d’être agressé, il ne vivra plus en cité avec la crainte d’être dépossédé de sa chambre du jour au lendemain par des individus. Nous vous garantissons la sécurité. Tout cela justifie cette légère augmentation des loyers sans parler de l’inflation en elle-même. Vous savez, une poignée de porte en 2008 ou en 2009 coûtait 3000 ou 4000 FCFA. Aujourd’hui en 2013, une poignée de porte de qualité moyenne nous revient à 10.000 FCFA. Cela veut dire que cette poignée de porte équivaut à un loyer. Il suffit aujourd’hui qu’un étudiant nous dise qu’il a cassé sa poignée de porte pour qu’on estime le coût de réparation à soit son loyer mensuel soit plus que son loyer selon le type de chambre qu’il occupe. J’estime donc que cette augmentation des loyers est du domaine du raisonnable.

L’autre polémique concerne le règlement intérieur. On vous soupçonne de vouloir encaserner les étudiants. Peut-on revenir sur ce règlement ?
Je vous donne quelques grandes lignes du règlement intérieur. On dit que l’usage d’appareils électroménagers, à fortes consommation d’électricité (réchaud, congélateur, fer à repasser, etc.) est formellement interdit. J’ai lu quelque part que c’est parce que le gouvernement du Président Ouattara n’a plus d’argent, que je demande aux étudiants de ne pas utiliser les appareils à forte consommation d’électricité. Quand bien même le gouvernement Ouattara aurait eu tout l’or du monde, c’est notre devoir d’apprendre à ces jeunes, l’utilisation rationnelle des ressources de l’Etat. Nous avons un rôle d’éducateur et n’oublions que ces appareils sont souvent à l’origine des incendies dans nos résidences universitaires. On a encore en mémoire l’incendie de la cité d’Abobo du à un court-circuit d’un appareil électroménager. L’étudiant responsable avait oublié de le débrancher. Nous disons aussi qu’il est interdit aux étudiants résidant de modifier les installations des locaux, qu’il est interdit de poser des affiches. Bref, l’étudiant doit être un bon citoyen en cité. Mais ce sur quoi je voudrais insister, ce sont les sous-locations. Cela consiste pour l’étudiant qui ne veut pas être en cité, de sous-louer sa chambre à 2 ou 3 fois le prix qu’il paye au CROU.

Autre situation, c’est le fait d’inviter un ami ou un frère qui n’a pas de chambre à venir partager la sienne. On parlait autrefois du phénomène de ‘’cambodgiens’’. Tout cela est proscrit. Parce que c’est la sur-utilisation des installations qui entraîne aussi leur décrépitude ou leur délabrement. Ce que nous disons est du domaine du faisable, car nous ne demandons rien d’impossible aux étudiants. Quand nous interdisons l’alcool, c’est pour moi éducateur une bonne mesure. Nous ne pouvons pas laisser notre jeunesse s’adonner à tous les vices sous nos yeux. N’oublions pas qu’un étudiant en cité, que ses parents ont laissé partir, est sous notre responsabilité. Nous avons le devoir et la responsabilité de le protéger et de prendre le relais des parents. On ne peut pas conseiller aux enfants de venir ici et s’adonner à l’insu de leurs parents à l’alcool, à la drogue et à la cigarette. Nous disons que tous ces produits sont proscrits.

Pour constater que le règlement est respecté, vous-vous donnez le droit de rentrer inopinément dans les chambres. En dehors de la présence des étudiants, ne craignez-vous pas des désagréments, des accusations ?
Il faut dire d’abord que ce n’est pas une disposition nouvelle. Dans toutes les cités du monde, les concierges ont les doubles des clés pour accéder dans les chambres à tout moment. Lorsque nous allons à l’hôtel pour un séjour, nous disposons les clés de nos chambres au concierge. Et le gérant de l’hôtel peut entrer dans notre chambre à tout moment et à notre insu. Le tout est de ne pas laisser traîner des objets de valeur. C’est ce que nous demandons aux étudiants, ne pas laisser trainer leurs objets de valeurs.

Figurez-vous qu’un étudiant ait oublié de fermer son robinet ou de débrancher un appareil qui a un début d’incendie. Qu’est-ce que nous faisons ? C’est la raison pour laquelle nous avons demandé à être en possession de toutes les clés. Mais en tout état de cause, lorsque nous allons faire des inspections, nous le ferons en présence de plusieurs de nos agents de manière à éviter des suspicions, même si, je n’ai pas de raisons de douter de la moralité des agents du CROU. Il ne faudrait pas à priori qu’on leur prêtre des défauts ou des qualités qu’ils n’ont pas. Nous promettons de travailler en toute confiance.

Est-ce que vous avez les moyens de faire respecter ces règles. Etant entendu qu’il y a plusieurs cités ?
Nous avons d’abord le personnel qu’il faut. Il y a un chef de cité qui a à sa disposition, plusieurs concierges. Parmi eux, certains commis aux tâches administratives, à la sécurité, etc. Dans chaque cité, on trouve un chef de cité, un concierge principal, et trois (3) concierges auxiliaires. Nous avons donc le personnel pour faire respecter le règlement. Mais

vous savez, tout est question de choix. Ou bien nous travaillons, ou nous croisons les bras. Il nous faut procéder à des contrôles fréquents en présence des étudiants ou de façon inopinée au risque de retourner à la situation antérieure. Nous avons décidé de prendre soin du bien que l’Etat nous a confié. Et nous allons tout faire pour mener à bien cette mission.

Autre inquiétude, c’est d’empêcher le retour des pratiques mafieuses. C'est-à-dire de faire en sorte qu’une organisation estudiantine n’ait plus d’emprise sur les cités. Es-ce que les étudiants qui ont des besoins ne vont pas favoriser ce retour ? Avez-vous pris des dispositions pour maîtriser l’environnement des cités ?
Nous serons présents sur toutes les cités. Concernant votre préoccupation, le règlement intérieur interdit formellement le commerce dans les chambres. Nous ferons alors en sortes que les étudiants aient à portée de mains des magasins ou des minis marchés afin de s’approvisionner. Mais dans tous les cas, nous ferons en sorte que les cités ne soient pas transformées en lieu de commerce comme par le passé. Finalement et c’est une nouvelle disposition, nous aurons pour interlocuteur dans les cités, l’association des résidents. Dès que les étudiants vont entrer en cité, nous allons organiser tout cela. Ce sont ces associations qui seront désormais nos interlocuteurs et non les syndicats. Ils seront nos partenaires concernant tous les problèmes qui pourraient survenir dans les résidences universitaires. Mais il n’est pas question d’accepter qu’un quelconque syndicat vienne régner sur une cité. Nous n’allons pas l’accepter, nos cités ne se transformeront plus en QG de syndicalistes.

Dans la manière de réguler la vie en cité, vous disposez de peines très lourdes. Pouvez-vous nous en parler ?
Exactement, il y a des sanctions qui peuvent être lourdes. Par exemple, quelqu’un qui s’adonnera à des sous-locations sera expulsé et l’occupant également exclu sans préjudice des poursuites judiciaires. C’est comme s’il avait commercé avec un bien appartenant à l’Etat. Une sorte d’abus de biens sociaux. De même que, ceux qui seront pris en flagrant délit de vol seront exclus sans appel. La vie de concubinage n’est plus admise en cité. On n’admettra plus que des étudiants vivent en chambre avec femmes et enfants. Dès lors que nous aurons constaté ces manquements, c’est l’expulsion sans appel possible.

Il n’y a pas suffisamment de chambres, pourtant de nombreuses cités comme celles dans la commune de Port-Bouët ne sont pas encore sous votre contrôle. Pourquoi ?
J’ai lu quelque part que les cités sont occupées par les FRCI. Ce n’est pas juste. Quelques cités sont occupées par des ex-combattants, il y a donc nuance. Je voudrais profiter de l’occasion que vous m’offrez pour remercier les responsables de l’ADDR (Agence pour le désarmement, la démobilisation et la réinsertion). Ils nous ont récemment rétrocédé la résidence de Williamsville. Ils nous ont également associé à la campagne de sensibilisation à, l’endroit des ex-combattants qui occupent les cités universitaires de Port-Bouët. Nous avons foi que grâce à l’ADDR, nous allons récupérer bientôt ces cités. Seulement, elles sont dans un tel état qu’il faudrait une lourde réhabilitation avant qu’elles ne soient à nouveau fonctionnelles. On ne sait donc pas combien de temps va s’écouler entre l’entrée en possession desdites cités et leur nécessaire réhabilitation. Mais entre temps, j’ai bien peur que des squatters viennent à nouveau s’installer et occuper les locaux. C’est pourquoi, nous avons adressé des correspondances à nos autorités et aux forces de police et de sécurité pour leur demander de nous aider à sécuriser ces endroits de manière à ce que les squatters ne reviennent pas s’installer. Nous avons espoir que ce serait fait. Concernant les autres cités, nous allons bientôt entrer en possession des cités de Mermoz, des cités Châteaux d’eaux et de la cité Riviera 2. Ce qui va nous permettre d’avoir 2000 lits supplémentaires. C’est ici l’occasion, d’inviter les étudiants qui ne verront pas leur nom sur la liste le lundi 2 septembre 2013 de ne pas s’affoler. Il s’agit d’une première liste, et quand nous allons entrer en possession de ces 2000 lits, nous publierons une autre liste.

Peut-on dire que le processus de désignation des bénéficiaires est transparent ? Pouvez-vous garantir qu’il n’y a pas eu de favoritisme?
Il s’est passé quelque chose auparavant. Dans le mois de mai 2013, nous avons publié une liste de bénéficiaires. Et suite à la plainte de quelques étudiants qui nous accusaient d’y avoir inscrit des mécaniciens, des menuisiers, bref des personnes qui n’avaient pas la qualité d’étudiants, nous avons fait arrêter l’opération. Nous avons retiré la liste de notre site (www.crouabidjan.ci). Nous ne nous reprochions rien, mais nous avons voulu par mesure de transparence et de sécurité tout vérifier pour savoir de quoi il ressortait. La liste a été totalement passée au peigne fin au point qu’aujourd’hui, je mets quiconque au défi de me dire que sur cette liste des bénéficiaires que nous allons publier, le 2 septembre prochain, un seul d’entre eux n’ait pas la qualité d’étudiant. Ou ne rempli pas les critères exigés. Bien sûr que nous avons procédé par UFR ou par années d’études. Il y a aussi les critères d’âge, le genre (35% de bénéficiaires sont des filles) et d’autres. C’est en conformité avec ces critères que se sont fait les premiers choix et rien d’autres. Nous avons procédé proportionnellement aux demandes. C'est-à-dire par exemple que si l’UFR des Sciences juridiques a plus de demandeurs que celle de Géographie, la première sera mieux servie que la seconde. En tout état de cause, on ne verra sur cette liste, aucun étudiant qui ne remplit les critères exigés.

La rentrée effective en chambre est prévue pour le 16 septembre 2013. Qu’est-ce qui va se passer d’ici là ?
Nous avons établi un calendrier. Ce sont plus de 3000 étudiants quand même que nous allons recevoir. Dès que la liste est publiée, les bénéficiaires devront remplir les formalités administratives, c'est-à-dire s’acquitter de leur loyer. D’ailleurs pour revenir sur le sujet, le loyer ne fait que 72.000 FCFA ou 120.000 FCFA par an. Ce n’est vraiment pas exorbitant comme certains veulent le faire croire. Une fois le loyer payé, ils vont procéder à la visite médicale car, nous n’allons pas accepter que des étudiants porteurs de maladies contagieuses ou qui ne leur permettent pas de vivre en cité, même s’ils remplissent tous les critères, entrent dans nos résidences. Après quoi, le 16 septembre 2013 les premiers étudiants recevront les clés de leur chambre.

Ils rentrent en chambre, mais il faut bien qu’ils mangent. Comment fonctionnent en ce moment les restaurants universitaires ?
Il faut bien sûr qu’ils se nourrissent. Le restaurant ouvre le 30 septembre 2013. Ils vont attendre donc encore quelques jours. Mais les palmiers, qui sont un ensemble de restaurants sur le campus, sont ouverts. Les prix assez abordables partent de 500 FCFA à 1000 FCFA. A partir du 30 septembre le restaurant ouvre et nous allons servir deux repas par jour: midi et soir.

Dites-nous, si un étudiant bénéficiaire ne peut pas payer tout son loyer en une seule traite, qu’est-ce qui se passe ?
Il y a une liste d’attente. En temps normal notre capacité est de 11.000 lits. Nous ne pouvons pas atteindre toute cette offre actuellement. Mais sur les 2000 lits en prévision, nous allons donner la possibilité aux nouveaux bacheliers (2013) d’avoir des chambres. Un étudiant qui n’arrive donc pas à payer son loyer sera remplacé par un autre. Nous avons une liste d’attentes et des étudiants se tiennent prêts au cas où.

Quels sont les futurs projets du CROU
En nous basant sur l’expérience du Cameroun où ce sont les privés qui ont à charge la construction et l’administration des chambres, on peut essayer de la transposer en Côte d’Ivoire. L’Etat n’intervenant que pour la régulation. Nous pensons qu’un partenariat public-privé est la solution afin de loger le maximum d’étudiants. Au Cameroun, un étudiant sur deux est logé. En Côte d’Ivoire, le chiffre est d’un étudiant sur six. Il va falloir inverser la tendance. Bientôt nous allons organiser un séminaire de synthèse de toutes nos missions pour mettre à la disposition des autorités, toutes nos réflexions. Il y a aussi le fait que nos restaurants (Campus et Mermoz) sont engorgés. Il y a de longues files pour avoir accès aux repas. Cela est dû d’abord au fait que nous n’utilisons qu’un seul palier sur deux. Il faut dire que le monte-charge qui lève les repas du rez-de-chaussée jusqu’au premier étage est en panne. Il faut carrément le remplacer et il coûte extrêmement cher. Nous avons pensé à un kit de repas à emporter. L’étudiant pourrait donc emporter son repas en chambre. Il est interdit de faire la cuisine en chambre et non d’y prendre un repas. Au delà, nous avons le projet de resto-carte. C’est un projet qui n’est pas nouveau, et il est en vigueur à l’INP-HB de Yamoussoukro. Pour le moment nous fonctionnons avec le système de ticket. Mais ce système nous cause des problèmes. D’abord, n’importe qui peut avoir ces tickets. Des individus peuvent s’établir des tickets fictifs. Or, nous les comptabilisons pour avoir la facture du prestataire. Il peut donc y avoir des erreurs humaines qui vont augmenter l’enveloppe de nos factures. Alors que dans le système de resto-carte, il s’agit d’une carte électronique avec toutes les informations ne concernant que l’étudiant. Cette carte ne permet qu’un seul repas à midi ou le soir et évite toutes les manipulations. Ce système va désengorger les restaurants et permettent de connaitre le nombre exact de repas consommés par jour et par qui.

Nous allons finir cet entretien M. le Directeur, avez vous un appel à lancer ?
Je voudrais demander aux étudiants de prendre en considération les énormes sacrifices que l’Etat a consentis à leur endroit. Le moment est venu à leur tour de faire des efforts. Ils ont le devoir de bien entretenir ces édifices. Qu’il s’agisse des restaurants, des aires de jeu, des chambres, des espaces verts…ils doivent en prendre soin. Ils doivent se comporter en bons citoyens et avoir à l’esprit qu’ils sont les dirigeants de demain. Nous allons avoir très bientôt un logiciel de gestion des chambres. Ce logiciel pourra nous dire qui occupe la chambre, à quel UFR est-il inscrit, à quelle année d’étude…Il va permettre de retracer la vie dans une chambre. Ainsi, dans quelques années, on pourra connaitre les occupants d’une chambre quelconque. Le Premier ministre actuel est passé par l’université de Cocody. Selon nos informations, il occupait une chambre dans une des cités de Port-Bouët. On pourra retracer ce genre d’information. Alors, l’étudiant qui va se retrouver ministre demain ou qui va occuper de hautes fonctions, on pourra dire dans quel état il a laissé sa chambre estudiantine s’il était un de nos résidents. Ce logiciel a pour objectif de garder cette trace indéfiniment.

Interview réalisée par Olivier Guédé
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