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Politique Publié le mercredi 28 août 2013 | Partis Politiques

Crise dans la coalition: le député Alphonse Soro lance un appel au réveil de la jeunesse du Rhdp

© Partis Politiques Par DR
Après la libération des cadres du Fpi / Le député Soro Alphonse annonce une tournée de sensibilisation
Photo: le député Soro Alphonse
Les Jeunes militaires auteurs du coup d’état de la Noël 2000 avaient deux principales revendications : le paiement des primes militaires et la fin de l’exclusion dont était victime une partie de la population ivoirienne. Exclusion qu’ils considéraient comme une source de conflit, de division et d’instabilité politique de nature à faire basculer la Côte d’Ivoire de la stabilité à l’instabilité, voire à la guerre.

Finalement exclus eux mêmes de la gestion de la transition militaire, pourchassés et torturés dans les casernes, ces « jeunes gens » ont connu l’exil et ont assisté impuissants à l’exclusion des deux plus grandes formations politiques du pays (le PDCI et le RDR) aux élections présidentielles de 2000.

Lorsque, deux années plus tard, ces militaires exilés sont rentrés au pays les armes à la main, le basculement tant redouté a eu lieu, et la Côte d’Ivoire a bu la ciguë du calice jusqu’à la lie. Par la suite, Laurent GBAGBO va faire exécuter l’ancien chef d’Etat (le Président GUEI Robert) et décidera de garder ad vitam aeternam le pouvoir. C’est ainsi qu’on assiste à de nombreux reports des élections sans raison valable, à la répression tous azimuts de toutes les manifestations et aux exactions des escadrons de la mort parrainés par Simone GBAGBO. Ces derniers enlevaient nuitamment les adversaires politiques de GBAGBO qu’on retrouvait morts dans les rues et les forêts de notre capitale économiques.

Essoufflés par les pantalonnades internationales et les massacres à l’intérieur, les forces politiques issues du parti unique d’alors optent pour un regroupement et une vision commune pour un changement en Côte d’Ivoire. Ce faisant, nos ainés venaient de faire naitre l’espérance nouvelle d’une ère de stabilité, de paix et de développement pour notre pays qui n’avait que faire des pratiques sanguinaires d’un opposant historique sans vision et sans compétence, et qui nous enfonçait dans les méandres de l’abîme.

La majorité se confirme dans les urnes au deuxième tour et le RHDP remporte l’élection devant le FPI qui ne renonce cependant pas à son projet de garder le pouvoir vaille que vaille. S’en suit la crise postélectorale avec son corolaire de blocus, d’enlèvements et de tueries massives difficile à chiffrer. Un ballet diplomatique de tout ce que ce monde compte comme institutions commence alors, pour convaincre Laurent GBAGBO d’accepter sa défaite. Et puisque cela ne suffit pas, les militaires interviennent à nouveau pour le sortir d’un sous sol conséquemment préparé pour une confiscation du pouvoir.

Devant toute cette adversité féroce d’un Laurent GBAGBO dans toute sa puissance, le RHDP est resté fort, soudé et uni. Les rencontres des partis membres qui étaient presque quotidiennes renforçaient l’espoir suscité par cette coalition salvatrice au sein des populations. Les visites de courtoisie entre les leaders achevaient de convaincre plus d’un qu’une page de notre histoire était tournée et que notre pays faisait un come back vers les temps Houphouet.

Au sortir de la crise, l’on a assisté à la mise en place du Gouvernement et des autres Institutions de la Républiques (CES, Grande Chancellerie, Conseil Constitutionnel, Assemblée Nationale etc.) et autres sociétés d’Etat dans une ambiance de complicité. Puis, soudain, les choses ont commencé à se gâter. Pendant que certains se préoccupaient de la gouvernance et de sa charge de travail absorbante, nos deux Secrétaires Généraux (Les Ministres Amadou SOUMAHORO du RDR et DJEDJE Mady du PDCI) échouaient à perpétuer la dynamique d’unité créée et entretenue par le Présidium.

Peut-être aura-t-on un jour une explication rationnelle de cette rupture soudaine, de ce désintérêt soudain, de ce relâchement soudain, de ce désamour soudain, etc. La solidarité ayant foutu le camp pour faire place à l’individualisme, le RDR se retrouve seul à défendre les actes de la gouvernance et à dénoncer les attaques de l’opposition. De son autre côté, DJEDJE Mady fustige « des manquements » et surfe sur les vagues politiques initiées par l’opposition.

Les erreurs tactiques se multiplient, à commencer par les candidatures séparées aux élections locales, alors qu’un programme commun de Gouvernement était convenu. Et comme si cela ne suffisait pas, les passes d’armes par presse interposée au lendemain des différentes élections n’ont pas achevées de convaincre nos responsables politiques des risques de division interne.

Le vote à l’Assemblée Nationale du projet de loi sur le mariage en a rajouté lorsque des Députés de notre coalition ont tenté de se désolidariser du texte pourtant présenté par un Gouvernement commun. La crise gouvernementale qui a suivi s’est achevée par un changement à la tête de la Primature même si le Directoire du RHDP n’en a toujours rien retiré comme leçon.

Les coups de gueules des Présidents des Jeunesses des Partis politiques membres de l’alliance se sont multipliés. Lancées par le MFA, les hostilités ont été poursuivies par l’UDPCI avant de rebondir au PDCI avec ce qu’on peut désormais appeler la rébellion KKB.
Peu à peu, d’autres acteurs et non des moindres se sont invités dans des dénonciations publiques sans gants, des attaques et retournements de vestes contre la maison commune. En effet, de Blé Guirao à KKB et de Anaky KOBENA à DJEDJE Mady, l’on a assisté en silence et avec une complicité passive au plumage progressif de la volaille Houphouétiste.
Exception faite des débats internes au PDCI, ces remous ne doivent pas nous laisser indifférents. La machine politique du RHDP est en train de s’effilocher, l’union et la solidarité s’effritent, et la désunion s’installe sous nos yeux. Non, le RHDP a besoin de tous ses combattants et de tous ses guides.

Je crois à l’union retrouvée du RHDP autour des Présidents Ouattara, Bedié, Mabry et Anaky. La réconciliation interne et l’union au RHDP viendra de sa jeunesse. C’est pourquoi, je lance ici et maintenant, un appel aux jeunesses des partis politiques membres du RHDP. Il faut qu’on mette fin à la recréation, à l’inactivisme et au silence. J’engage ces jours une série de rencontres avec tous les leaders des jeunesses des partis membres du RHDP. Ensemble, nous irons à la rencontre des dirigeants de nos Partis, ensemble nous irons à la rencontre du Président de la République. Nous irons poser tous les problèmes sans tabou pour permettre de relancer les machines de remobilisation de nos bases.

Par ailleurs, je voudrais inviter certains hommes politiques comme Laurent Dona Fologo et le PIT à s’intéresser aux textes et à leurs contenus. A rappeler les Accords de Linas Marcoussis parce qu’ils sont eux mêmes signataires. Et surtout à avoir le sang froid nécessaire en se débarrassant de la peur des illettrés. Comment des intellectuels peuvent –ils se laisser effrayer par des rumeurs ?

- Où se trouve le problème lorsque le Gouvernement saisi l’Assemblée Nationale pour qu’on donne le statut d’apatride à des personnes sans repère national et sans le moindre papier d’un Etat ? Tout au plus, ces personnes (sans papiers) seront désormais marquées apatrides et logées à la même enseigne que les étrangers. Ou se trouve-t-elle la distribution massive de la nationalité aux étrangers comme pompeusement annoncée par certains dans les média ?

- Pourquoi des personnes qui sont nées en Côte d’Ivoire vingt ans avant notre Indépendance doivent-elles être considérées comme des étrangers ? Pourquoi des personnes qui résidaient en Côte d’Ivoire sans interruption aucune jusqu’au 7 aout 1960, jour de notre indépendance doivent-elles être considérées comme des étrangers ? idem pour les enfants nées en Côte d’Ivoire jusqu’en janvier 1973 de parents étrangers ?

- Il faut également qu’on arrête la manipulation de l’opinion en faisant croire que le Président veut brader les forêts ivoiriennes à des étrangers. Les étrangers n’ y auront pas accès pour deux raisons puisqu’ils ne rempliront pas les deux critères d’acquisition des titres fonciers : la nationalité et le droit coutumier. Il faut qu’on se le tienne pour dit : le code de la nationalité est clair, en dehors des cas précités qui avaient la « possession d’Etat » ivoirienne au lendemain de notre indépendance que le nouveau texte régularise comme dans tous les pays du monde, tous les étrangers qui ont débarqués après notre indépendance et qui arrive depuis jusqu’à nos jours ne peuvent pas avoir la nationalité, sauf s’ils le demandent, auquel cas, la procédure suit son cours. Deuxièmement, parce que la nationalité seule ne suffit pas pour être propriétaire terrien, il faut que le droit coutumier local vous confère des terres et c’est des références ancestrales qui remontent souvent à plusieurs générations qu’aucun étranger ne pourra satisfaire. Donc comment les terres seront–elles bradées aux étrangers ?

Fait à Abidjan le 28 août 2013

Alphonse SORO Tiorna
Député à l’Assemblée Nationale
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