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Art et Culture Publié le vendredi 30 août 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Reportage / Abobo : Le Centre d’Actions culturelles toujours dans la crise

Jadis, espace de divertissement, de promotion de la culture ivoirienne dans toutes ses dimensions, le Centre d’Actions culturelles d’Abobo (CACAB) est, non fonctionnel, depuis environ deux ans. Le lundi 26 août 2013, nous y avons fait un tour pour nous enquérir de l’état actuel du bâtiment. Des travaux de réhabilitation de l’édifice sont en cours. Mais ces travaux, entamés depuis plus d’une année, avancent à pas de tortue, permettant ainsi à la broussaille et à la moisissure de rivaliser avec le nouvel éclat qui avait commencé (avec beaucoup de lenteur) à être donné à ce centre. Les détails de notre passage au CACAB, construit en 1982 par l`Usaid (une structure américaine d`aide au développement).

C’est aux alentours de 10 heures que nous mettons pied dans l’espace abritant le Centre d’Actions culturelles d’Abobo. Un bâtiment situé à quelques mètres de la mairie de la commune et en face du super marché ‘’King Cash’’. Nous constatons, aux premiers regards, que l’édifice est à quelques endroits en pleine réhabilitation. Une couche de peinture orange est entrain d’être posée sur une partie (plus en haut et à gauche, à partir de l’entrée principale). Nous sommes accueillis, à l’entrée du grand portail du centre, par deux personnes. Un vigile qui était en compagnie d’un ami venu lui rendre visite, tous deux assis devant l’entrée du bâtiment. Après les civilités, nous déclinons notre identité. Le vigile ne perd pas de temps pour signifier ceci : « Je ne peux pas vous donner des informations relatives aux travaux de réhabilitation du centre. C’est seulement le responsable du chantier qui peut vous en livrer. Mais il n’est pas là. Et je ne sais pas à quelle heure, il sera ici ». Toutefois, le gardien n’oppose aucune résistance quand nous lui demandons de visiter l’intérieur du bâtiment. Par endroit, nous remarquons que des parties au niveau des murs ont bénéficié de quelques couches de peinture (couleur belge). Ce qui montre bien que du travail est en train d’être fait. Dans notre randonnée, nous rencontrons K.R, un ouvrier. Il nous informe qu’il est sur ce chantier depuis quelques mois, pour la peinture.

Moisissure, rouille et broussaille sont remarquables

Un premier tour du centre nous permet de voir qu’une grande partie du bâtiment est marquée par la moisissure (l’intérieur comme l’extérieur). L’arrière cour confirme qu’une réouverture du Centre d’Actions culturelles ne se fera pas incessamment. Les barres de fer, installées par endroit, sont marquées par la rouille. Outre cela, la broussaille (certes pas de grand niveau) gagne de plus en plus du terrain. Où sauterelles, margouillards, …, y ont fait leur nid. Si les différents bureaux ont vu leurs portes en bois renouvelées (ce qui donne un petit éclat dans cette grisaille), il faut noter, au dire de S. K (un autre ouvrier), que l’installation des sanitaires dans ces bureaux-qui étaient hermétiquement fermés à notre passage- n’est pas encore achevée. La suite de la visite a permis d’observer de nouvelles fenêtres en vitre donnant sur l’arrière cours. Mais ce beau décor est nuancé par la moisissure qui a gagné presque tout le bâtiment. La poussière, à notre passage, avait également, pignon sur rue dans la grande salle de spectacle. Qui sert momentanément de dépôts de marchandises pour des vendeurs avant la commercialisation de leurs produits sur le marché. « Bonjour madame, qu’est ce que vous vendez ? », demande-t-on à une dame que nous venons de rencontrer dans la grande salle près des marchandises contenues dans des assiettes et rassemblées dans une grande bassine. « Ces marchandises ne sont pas les miens. Elles appartiennent à une dame qui s’est déplacée, tout à l’heure. Elle reviendra, d’un moment à l’autre, pour récupérer ses marchandises et les commercialiser au marché », a-t-elle rétorqué, tout en se dirigeant vers l’arrière cour de l’édifice. Les entrées et sorties des uns et des autres dans ce bâtiment sont très fréquents. Enfants, adultes, femmes, jeunes,…, tous y entrent et sortent comme si l’on se trouvait dans un moulin. Les uns (les enfants) ont trouvé un espace pour s’amuser, quand d’autres ayant une certaine familiarité avec le vigile, trouvent l’occasion pour venir passer le temps, en échangeant entre amis. En clair, l’édifice n’a pas, pour l’heure, le visage d’un lieu dédié à la promotion de la culture. Le Bâtiment qui avait servi de refuge à des éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), pendant la crise postélectorale et quelques mois après cette crise, peine à retrouver ses marques, depuis cette triste période. Plus deux ans après, si la récente guerre qu’a connue la Côte d’Ivoire est un mauvais souvenir à vite oublier pour les populations d’Abobo (commune qui a été beaucoup secouée pendant cette guerre), le centre réservé à la promotion de la culture dans cette cité demeure lui toujours dans la crise.
R.Dibi
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