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Art et Culture Publié le mardi 3 septembre 2013 | Diasporas-News

Interview : SADIO BEE, Créateur-Styliste

© Diasporas-News Par DR
Interview de SADIO BEE, Créateur-Styliste
MIX-TISSAGE, c’est la ligne de prêt à porter qui, avec notoriété, s’est imposée dans le gotha de la mode internationale parisien. Son concepteur est le non moins célèbre styliste sénégalo-guinéen Sadio Bee. Enfant, il regardait travailler son père dans son atelier de couture au Sénégal. Entretien avec un couturier exceptionnel, dont la vie est rythmée par les couleurs et les formes des tissus.


Diasporas-News : Vous avez un parcours de plus de 23 ans d’expérience. Comment êtes-vous arrivé à la couture ?

Sadio Bee : La couture est un fait culturel pour moi. J’ai appris et vécu la couture. Au Sénégal, je regardais mon père travailler tous les jours dans son atelier-boutique. Déjà, il faisait du sur-mesure et réalisait tous les modèles que les clients lui demandaient. Surtout quand il y avait des événements tels que les mariages, les baptêmes, etc.… J’ai vécu ça et je voyais les gestes de mon père. J’ai vu comment il travaillait les formes et les couleurs des tissus. C’est donc mon père qui m’a orienté dans ma démarche professionnelle. Et, depuis que je suis arrivé en France j’ai travaillé avec lui, puis dans l’industrie textile avant de me mettre à mon compte. Aujourd’hui c’est ça qui m’a forgé, et qui m’a amené à être créateur-styliste. Au final, c’est comme ça je suis arrivé à la couture.


D-N : Comment peut-on vous définir, vous, le sénégalo-guinéen : Un créateur-styliste africain ou sans frontières ?

S.B : Je vous répondrai que je suis un créateur-styliste sans frontières. La mode est le reflet de la société. En parlant de moi, je suis déjà métis sénégalais et guinéen. De plus, j’ai beaucoup plus vécu en Europe qu’en Afrique. En fait, le travail que je fais est un peu ma vie. D’ou la création de l’expression MIX-TISSAGE, qui est le mélange des matières, des cultures. On le retrouve sur mes vêtements; c’est vraiment une couture sans frontières. Surtout l’imprimé africain sur des formes, facile à porter.

D-N : Paris est la plaque tournante de la mode internationale. Quels ont été les atouts qui vous ont permis de vous imposer parmi tant de célébrités ?

S.B : Comme vous le dites, Paris, capitale de la mode est très intéressant : il y a de la création et des saisons différentes. Ma chance, c’est de pouvoir être stimulé par les saisons, les créations et de faire une nouvelle collection d’une saison à une autre. Et surtout faire venir des personnes qui sont intéressées par ce que je fais. Paris c’est une lumière, ce qui m’a forgé. Pour moi c’est une charge, une sorte de bulle qui me stimule à chaque saison. Ce sont là des atouts non négligeables.

D-N : Défilés de mode par-ci, festivals par-là... Quel bilan faites-vous de votre parcours exceptionnel ?

S.B : Le fait de participer aux défilés de mode et aux festivals m’a forgé et donné l’envie de créer. Aussi, c’est une façon d’être l’ambassadeur de l’imprimé africain. Je pense être plus posé par rapport à ce que je fais aujourd’hui. Je sais que ça plaît à beaucoup de personnes qui l’ont acheté et qui le portent. Partout je reçois beaucoup de bons témoignages. Aujourd’hui, il faut trouver de nouvelles solutions pour toucher plus de monde et que le vêtement soit mieux distribué et vu partout. C’est toujours plaisant de voir de nouvelles personnes porter l’imprimé du tissu africain que j’ai travaillé. Encore que, quand ça touche plusieurs pays, différentes régions ou villes.

D-N : ’’ L’appétit vient en mangeant’’, dit la sagesse populaire. En conséquence, avez-vous d’autres projets ?

S.B : Mon projet immédiat, c’est de faire le pont entre l’Europe et l’Afrique. J’ai la chance de travailler à Paris, notamment dans l’industrie textile. Comme artisan j’ai acquis une certaine expérience. Je peux dire sans me tromper que l’imprimé, le wax et l’indigo peuvent être des matières qui se portent dans le prêt-à-porter. Alors, un retour au pays permet de faciliter, du moins permet d’agrandir mon commerce. Cela permet de fabriquer et de venir vendre en Europe. Vous savez, c’est difficile ici à cause des charges patronales. Le retour en Afrique fait partie de mes projets. Pour toucher la génération africaine qui aime porter tout ce qui est beau, surtout les femmes qui sont coquettes. En bref, il y a de la matière, des opportunités en Afrique où j’aimerais bien entreprendre.

D-N : Où peut-on vous trouver ?

S.B : Dans mon atelier-boutique à Paris. Tout se fabrique ici dans l’espace où vous êtes. Il y a bien sûr le showroom et l’atelier. Dans cet espace je fais du service après-vente. Il faut que la personne soit satisfaite avant de sortir de mon atelier-boutique. L’adresse est la suivante : 12 rue Sainte Marthe, dans le 10ème arrondissement de Paris, Métro : Goncourt. C’est un quartier populaire, un quartier d’artistes. Il y a aussi le site : www.sadio-bee.com .

D-N : Comment avez-vous connu le magazine Diasporas-News ? Et qu’en pensez-vous ?

S.B : Je connais votre magazine depuis longtemps. C’est un journal intéressant parce qu’il touche à l’international, il n’est pas un journal de ghetto. Il nous permet de communiquer avec des personnes qui sont dans d’autres pays. Grâce à votre magazine on peut montrer notre savoir-faire ou parler de la culture et de la créativité qui peuvent participer au développement de notre société. Vous avez mon soutien.

Faustin DALI
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