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Politique Publié le lundi 9 septembre 2013 | Le Patriote

Dialogue républicain : Affi veut une réconciliation sur mesure

© Le Patriote Par Atteby
FPI: Cérémonie de passation des charges entre Miaka Ouretto et Affi N`Guessan
Samedi 7 septembre 2013. Abidjan. Le président statutaire du Front populaire ivoirien, Pascal Affi N’guessan a repris les rênes du parti au cours d’une cérémonie de passation des charges avec son intérimaire, Sylvain Miaka Ourétto.
Et revoici Pascal Affi N’Guessan ! Dès sa prise de prise de pouvoir officiel, le président du FPI a voulu marquer son retour par un discours fracassant. Du « Affiisme » quoi ! «Nous ne pouvons cautionner les cadres actuels de dialogue de réconciliation que le pouvoir a mis en place pour nous distraire», a martelé samedi dernier au QG de Laurent Gbagbo à Cocody le patron de l’ex-parti au pouvoir. Pour lui, il faut faire table rase et remettre tout en cause. Parce que, lui, Affi N’Guessan et ses camarades, veulent une réconciliation à leur convenance. Une réconciliation taillée sur mesure. Cette fois-ci, ce n’est plus une amnistie générale que réclame le FPI. Mais des états généraux », comme sous l’ère Houphouët. Mais à voir de près les préalables et conditions mis dans cette nouvelle trouvaille, Affi N’Guessan et ses camarades du Comité central veulent ruser avec le Gouvernement. Face à l’intransigeance du Premier ministre sur la question de l’amnistie générale, la nouvelle équipe dirigeante du FPI pensent pouvoir tromper Daniel Kablan Duncan et son Gouvernement en changeant tout simplement de nom. « J’appelle le chef de l’Etat, le président Alassane Ouattara, une fois qu’il aura libéré tous les politiques, civiles et militaires et ouvert les frontières aux exilés, à convoquer les états généraux de la République, qui seront l’instrument opérationnel de la réconciliation, instrument pour fonder un nouveau contrat social, un consensus sur toutes les questions qui nous divisent », a lancé Affi N’Guessan dès sa prise de pouvoir au sein du comité central du FPI. Mais si le Président de la République libère sans condition tous les politiques, civils, les militaires encore en détention et ouvre « les frontières aux exilés » pour convoquer les états généraux de la République, il est clair que ce sera la consécration de l’impunité. Une sorte d’amnistie générale qui ne dit pas son nom. Or que ne cesse de répéter le président Alassane Ouattara : « le temps de l’impunité est fini ».

Le vrai problème des dirigeants du FPI, c’est le manque d’humilité. Le FPI se prend pour le nombril de la Côte d’Ivoire. Tout doit se faire comme ce que veut ce parti. Sinon, il ne se sent pas concerné. Mais les inhumanités et les graves violations des droits de l’Homme survenues au cours de la période qui a succédé à l’élection présidentielle de 2010 ne peuvent être passées par perte et profits. Affi et ses camarades veulent le grand déballage. Ils l’auront. Mais à la cour d’assises devant les juges. Car le président du FPI et tous ceux qui ont été arrêtés ne l’ont pas été pour ce qu’ils ont dit. Mais plutôt pour ce qu’ils ont fait. Ils ne sont pas comme ils tentent à chaque fois de le faire croire des prisonniers politiques. Ils ont bien des prisonniers de droit commun. Ils ont conspiré contre le peuple de Côte d’Ivoire, qui s’est délibérément choisi le 28 novembre 2010 un président, Alassane Ouattara, au détriment de Laurent Gbagbo, leur candidat. Ils ont été arrêtés parce qu’ils ont suivi Laurent Gbagbo dans sa folie meurtrière en commanditant et en encourageant toutes les atrocités dont ont été victimes plus de 3000 personnes. Par leur faute, la Côte d’Ivoire a sombré dans la violence gratuite et le chaos. Affi N’Guessan et ses camarades devraient se réjouir d’abord d’être en vie et en liberté. Ce qui n’a pas été le cas pour tous ceux dont ils ont contribué à détruire la vie. En attendant de répondre de ses actes devant les juges.

Ensuite, on verra. Pour ce qui concerne les exilés, le Président de la République et son Gouvernement ont, à maintes reprises, appelé les Ivoiriens qui ont fui le pays du fait de la guerre de revenir. Car comme le dit la Constitution ivoirienne : « Nul n’a le droit de retenir un Ivoirien en exil ». La plupart des réfugiés ivoiriens sont rentrés au bercail. Ceux qui sont encore là-bas savent pourquoi ils ne veulent pas revenir en Côte d’Ivoire. Le dialogue républicain est déjà en marche. Les partis politiques membres du Cadre permanent de Dialogue se réunissent régulièrement avec le Premier ministre. Le FPI qui a demandé un dialogue direct avec le Gouvernement, est appelé à chaque fois quand le permet le calendrier du Premier ministre à la table de négociation. Affi N’Guessan et ses camarades doivent s’inscrire dans ce cadre qu’eux-mêmes ont imposé au pouvoir. Au lieu de demander au bon Dieu sa barbe. Jeudi dernier, lors d’une conférence de presse, le Premier ministre a demandé au FPI de revenir à la table de discussions « sans préalables et sans à priori ». C’est en cela que les dirigeants de l’ex-parti au pouvoir verront beaucoup de leurs problèmes réglés.

Jean-Claude Coulibal
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