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Diaspora Publié le vendredi 13 septembre 2013 | L’Inter

Hermann Christian Kouassi (vice-président de la Fédération des associations de la diaspora ivoirienne) : ’’Nous voulons minimiser les risques de perte d’investissements’’. L’action gouvernementale est lente

© L’Inter Par DR
Hermann Christian Kouassi (vice-président de la Fédération des associations de la diaspora ivoirienne)
Hermann Christian Kouassi est un Ivoirien vivant en France. Analyste financier de formation, il est le 1er vice-président de la Fédération des associations de la diaspora ivoirienne (Fadiv), créée en novembre 2011. Dans cet entretien, il explique comment sa structure compte participer à l’émergence de la Côte d’Ivoire, à l’horizon 2020.

Pourquoi avoir créé la Fadiv ?
La Fadiv est née au lendemain de la crise post-électorale. Elle a pour vocation de rapprocher les Ivoiriens de l’extérieur des réalités de leur pays. La Fadiv a donc pour objectif de promouvoir et réinsérer la diversité des compétences de la diaspora ivoirienne dans le tissu social, économique, culturel et politique de la Côte d’Ivoire, encourager toutes les actions garantissant l’intérêt supérieur de la société ivoirienne de l’intérieur comme de l’extérieur, assurer la médiation des conflits inter-ivoiriens dans la diaspora, impulser et développer des projets socio-économiques transversaux impliquant les entreprises ivoiriennes de l’étranger dans l’émergence harmonieuse de la puissance économique ivoirienne. Cette association veut également initier et institutionnaliser des réseaux de solidarité entre Ivoiriens de la diaspora et Ivoiriens de l’intérieur, être une force de proposition dans la construction de nouvelles institutions de prise en charge des problématiques de l’immigration et de l’émigration ivoirienne, servir d’interface en matière de conseil économique dans l’orientation des investissements des entreprises étrangères en Côte d’Ivoire. Enfin, être un foyer de fraternité, de dialogue, d’hospitalité, de paix et d’initiatives solidaires pour le rayonnement et l’image de la Côte d’Ivoire dans le monde.

Comment pensez-vous consolider vos actions de développement en direction de la Côte d’Ivoire ?
La Fadiv a tenu son 1er congrès le 27 avril dernier, qui a vu le renouvellement de ses instances dirigeantes. Le nouveau président est le Dr Moussa Abdoul-Kader Diaby. Pour montrer notre dynamisme, nous avons déjà deux axes de développement, susceptibles d’intégrer l’ensemble des Ivoiriens à la chose commune qui est la Côte d’Ivoire. L’axe sur lequel nous travaillons actuellement, c’est la mise en place du Club économique et d’affaires de la diaspora ivoirienne (Ceadi). C’est un club d’affaires professionnel dont les objectifs sont de développer à la fois les compétences individuelles des membres, les relations d’affaires et les investissements de ses adhérents par la collaboration. Ceux-ci sont principalement des opérateurs économiques, des décideurs et responsables d’entreprises, hommes d’affaires, investisseurs publics ou privés de la Côte d’Ivoire, de la France et de tout autre pays d’Europe ou d’Amérique, souhaitant investir en Côte d’Ivoire ou dans leur pays d’accueil. Le club veut en fait développer un réseau d’hommes et de femmes d’affaires ayant un intérêt pour la Côte d’Ivoire, accélérer la croissance et l’efficacité commerciale de chacun des adhérents à travers la mise en avant de leurs activités professionnelles, aider à l’investissement local en Côte d’Ivoire. La Ceadi ambitionne également de renforcer la visibilité auprès des donneurs d’ordre publics et privés de la Côte d’Ivoire, construire des relations d’affaires de proximité et raccourcir les circuits d’investissements et de lourdeur administrative émanant de la Côte d’Ivoire.

N’est-ce pas un club de trop, parce qu’il existe déjà le Cepici, l’Apexci, la Chambre de commerce et d’industrie etc ?
Pour le développement de notre pays, rien n’est de trop. Ce qui est intéressant, c’est de savoir notre valeur ajoutée. Qu’est-ce que nous ferons et que les autres ne font pas ? Quels outils mettons-nous au service de nos concitoyens, de l’Etat et des potentiels usagers de nos services ? A ces questions, je répondrai que le Ceadi est un club qui veut instaurer le Networking dans la communauté des Ivoiriens de l’intérieur comme de l’extérieur. Son but sera de faciliter l’entraide entre membres, la cooptation et le parrainage,inciter les Ivoiriens à investir dans le secteur dit informel pour le rendre professionnel, accompagner les collectivités locales à entreprendre des projets de développement et d’investissement dans leur localité, être plus près des populations locales par la mise en place d’une économie locale appelée économie solidaire. En somme, c’est de faire prospérer la microéconomie qui est source de cohésion sociale et palpable par les effets immédiats dans la lutte contre le chômage.

Comment comptez-vous procéder ?
Comment procéder serait vous définir notre stratégie. Je veux juste vous dire que nous avons commencé à travailler. Notre premier partenaire en France est le club économique franco-allemand dirigé par M. Claude Le Gal. Nous sommes en pourparlers avec des chambres de commerce et d’artisanat français pour présenter à leurs membres, les opportunités d’affaires en Côte d’Ivoire. Nous menons une opération de séduction vers les membres de la communauté ivoirienne et étrangère pour investir et accompagner la Côte d’Ivoire à être émergente à l’horizon 2020. A cet effet, la Fédération des Ong de développement de la Côte d’Ivoire (Fedoci) reste notre partenaire privilégié sur le terrain.

Quelle est l’implication de l’Etat ivoirien dans votre démarche ?
Il y a une volonté du président de la République, Alassane Ouattara, de mobiliser la diaspora à un retour gagnant en Côte d’Ivoire. Mais l’action gouvernementale est lente malgré des signaux positifs tels que la mise sur pied d’un ministère des Ivoiriens de l’étranger. La question de la diaspora est complexe et ce n’est pas avec un bâton magique qu’on arrivera à l’impliquer davantage dans le processus de développement. L’Etat fait bien en nous demandant de nous structurer. Chose qui est tout à fait louable. Mais l’Etat doit s’impliquer davantage dans ce processus. Je m’explique. En France, nous avons plus de 200 associations ivoiriennes. Nous à la Fadiv, notre combat est de les organiser en les structurant par thème et par domaine d’expertise. C’est le rôle de notre fédération. Il en existe d’autres, ce qui est normal. Mais par rapport au travail que nous essayons d’abattre sur le terrain, l’Etat doit pouvoir nous accompagner et nous soutenir. Ce que nous faisons, c’est par amour pour notre pays. Pour la mise en place du Ceadi, nous avons sollicité la caution morale de nos autorités, à commencer par l’Ambassade de Côte d’Ivoire en France et certains membres du gouvernement. Mais nos courriers restent encore sans suite favorable. Nous continuons d’espérer mais nous souhaitons une reconnaissance plus concrète des pouvoirs publics ivoiriens.

Vous n’avez donc pas la caution de l’Etat de Côte d’Ivoire ?
C’est un bien grand mot de parler de caution de l’Etat. Nous souhaitons seulement que notre travail soit reconnu quand il est d’utilité publique. Car ce que nous sommes en train de construire, c’est la Côte d’Ivoire qui en sera bénéficiaire dans les années à venir.

Quelles sont vos sources de financement ?
La Fadiv est financée par les droits d’adhésion et les cotisations ordinaires de ses associations membres. La Fadiv est une organisation apolitique, indépendante et jalouse de sa philosophie de base qui est d’être une organisation de la société civile critique des maux qui minent la société.

Des fédérations comme la vôtre sont souvent subventionnées par des hommes politiques tapis dans l’ombre....
Je mets quiconque au défi de prouver que nous avons reçu de l’argent provenant de la Côte d’Ivoire. Nos finances proviennent en majorité des membres du bureau exécutif. Nous sommes non seulement bénévoles mais aussi, nous finançons toutes nos actions pour mobiliser la diaspora.

Qu’est-ce que vous souhaitez alors ?
Je voudrais dire à l’ensemble des Ivoiriens de la diaspora que le Ceadi est leur outil, leur club, leur lieu de rencontre. Comme on le dit chez nous à ’’Bengue’’ (France), quand tu viens ’’Djossi’’ (travailler), c’est pour t’assurer un avenir dans ton pays d’origine. Aujourd’hui, en créant ce club, nous voulons minimiser les risques de perte des investissements et assurer un gain sur des potentiels investisseurs. Aux autres fédérations de la diaspora ivoirienne, je voudrais dire que nous menons le même combat, même si nous avons des démarches différentes. Nous ne devons donc pas nous tirer dessus, bien au contraire. Nous devons proposer des solutions alternatives à ces personnes qui nous font confiance et adhèrent à nos différentes organisations. Enfin, à l’Etat de Côte d’Ivoire, nous demandons de mettre à notre disposition, les outils nécessaires pour notre participation au développement du pays. Le soutien de l’Etat permettra l’exécution du fruit de nos réflexions.

Franck SOUHONE
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