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Économie Publié le lundi 14 octobre 2013 | Nord-Sud

Important taux de croissance économique - Pourquoi les Ivoiriens n’en bénéficient pas

La Côte d’Ivoire a repris le train de son développement économique. Elle ambitionne même une croissance à deux chiffres à partir de 2014. Pendant ce temps, les populations attendent impatiemment leq fruitq de cette croissance.

La Côte d’Ivoire s’est-elle enrichie, après la douloureuse crise post-électorale, surtout avec l’atteinte d’un taux important de croissance économique estimé à 9,8% en 2012 et d’au moins 8% cette année ? Pourquoi le quotidien des Ivoiriens ne s’améliore pas en dépit de la croissance économique ? Voici autant de questions que se posent nombre d’Ivoiriens. Selon l’économiste Jean Louis Anoh, il faut savoir d’abord ce qu’est la croissance avant de rechercher ses répercussions. Pour lui, la croissance économique désigne la variation positive de la production de biens et de services marchands dans une économie sur une période donnée. Dans la pratique, dira-t-il, l’indicateur le plus utilisé pour la mesurer est le Produit intérieur brut (Pib) qui représente la création de richesses d’un pays. Il se répartit entre la consommation des ménages, les investissements des entreprises, la contribution du commerce extérieur et les dépenses publiques. « Avec la reprise des grands travaux, les investissements tant publics que privés sont devenus importants. Il est normal que la croissance s’en suive », ajoute-t-il. Pour M. Anoh, la croissance est un processus fondamental qui peut transformer la vie des populations dans la mesure où elle crée davantage de biens et de services. C’est la raison pour laquelle, il ne comprend pas que certains avancent que la croissance ne profite pas aux populations. « Si des travaux sont effectués, cela signifie que des matériaux nécessaires sont achetés. Ce qui profite aussi bien au vendeur qu’à l’employé des chantiers », fait-il savoir. A son dire, les années de crise ont eu des effets néfastes, notamment la hausse de la pauvreté. « Le nombre de personnes démunies s’est accru dans notre pays. On ne peut pas en un coup de baguette magique effacer cette situation», argumente-t-il. Cependant, pour Lucien Kouamé, économiste- formateur, la croissance ne veut pas dire systématiquement amélioration du niveau de vie. De son avis, tout est question de l’allocation des ressources aux secteurs dits prioritaires par les dirigeants politiques. « Si le fruit de la croissance n’est pas réparti aux secteurs sociaux, comment voulez-vous ressentir cette croissance ? », s’interroge-t-il. Pour M. Kouamé, vu l’ampleur de la pauvreté, il est nécessaire d’effectuer d’énormes dépenses en matière de santé, de logements, etc. « Si les initiatives telles que les logements sociaux, les soins gratuits, la distribution de kits scolaires aux couches les plus défavorisées se multiplient et se consolident, vous verrez que la croissance va profiter au plus grand nombre », affirme-t-il. Quant à Séraphin Prao, enseignant-chercheur en économie à l’université de Bouaké, il n’y a pas lieu de rêver. Car, avance-t-il, « la croissance économique du gouvernement Ouattara ne peut pas profiter aux populations ». Et pour cause, relève-t-il, ce sont les dépenses publiques financées par l’endettement excessif qui ont dopé la production intérieure brute et la croissance. De son point de vue, la solution réside dans le changement de politique. « Il faut construire une croissance qui a ses ‘’deux jambes’’ comptant sur le secteur public et le secteur privé. Il faudra améliorer le climat des affaires et mettre en place une politique de répartition des revenus », suggère-t-il. Pour M. Prao, tant que le gouvernement n’agira pas sur les leviers essentiels de lutte contre la pauvreté, la croissance économique sera virtuelle pour les populations. « Tant que la vie est chère, que des cautions de loyers fixées de façon cavalière restent inaccessibles, le travailleur ne peut pas vivre décemment même si les routes et les écoles sont construites », ajoute-t-il.

Ahua K.
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