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Politique Publié le mercredi 16 octobre 2013 | Nord-Sud

Projet de coup d’Etat à partir d’Agboville - Les dessous de la lettre adressée à Jah Gao

Les langues se délient à Offoumpo, village situé à 22 kilomètres d’Agboville. A la suite d’une lettre que des habitants ont adressée, le 21 septembre 2013, au Cdt Gaoussou Koné dit Jah Gao pour dévoiler les préparatifs d’un coup d’Etat, Nord-Sud Quotidien s’y est rendu le 13 octobre pour interroger les accusés et ceux qui les accusent.

On danse sur un volcan à Offoumpo. La population est divisée en deux blocs qui se regardent en chiens de faïence. Les habitants de ce bled de treize mille âmes, situé à 22 kilomètres d’Agboville et à 102 kilomètres de la capitale économique, Abidjan, se renvoient la balle suite à notre dossier du mardi 8 octobre relatif à des actions subversives en cours dans la zone. En effet, le 28 septembre, les hommes du commandant Koné Gaoussou dit Jah Gao, responsable militaire de la zone, ont mis aux arrêts un homme détenant des preuves (liste d’armements, plan de combat, déclaration de prise de pouvoir, etc.) d’une attaque de grande envergure en préparation contre le régime Ouattara. Le chef de l’Etat et plusieurs hautes personnalités du pays étaient directement visés dans l’opération qui a été déjouée. Le suspect en détention au Groupe de documentation et de recherche (Gdr) a été pris à la suite de l’attaque d’un poste des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci), le 21 septembre, à quel­ques kilomètres de Rubino, où le soldat Sansan Hien a été tué par quatre individus encagoulés. Dans la même période, une lettre anonyme en provenance d’Offoumpo, un autre village de la sous-préfecture d’Agboville, et adressée au commandant militaire annonce un coup d’Etat en préparation et cite nommément des cadres de ce village. Parmi eux, Débon Armand Degaulle, policier à la retraite, et le Dr Marcellin Yahoua Yao, enseignant-chercheur à l’Ecole normale supérieure. Ces deux personnes et leurs co-accusés, rencontrés par Nord-Sud Quotidien, le dimanche 13 octobre, à Offoumpo, nient en bloc l’accusation. Réunis au domicile de N’Guessan Dédou, instituteur à la retraite, les présumés putschistes sont restés droit dans leurs souliers. « (…) Je ne suis pas politicien. Je suis un enseignant-chercheur. La politique ne m’intéresse pas. Il est vrai qu’il y a un désordre dans le village mais, nous n’avons aucun projet de coup d’Etat », fait remarquer l’enseignant-chercheur. Selon lui, le dé­sordre se trouve plutôt dans la gestion des affaires publiques du village, notamment la vente des forêts. «Toutes les réserves administratives ont été morcelées et vendues par le chef du village. Les grandes voies, qui devaient servir de boulevards et d’avenues, ont été morcelées par le chef de village. Il les a vendues. Aujourd’hui, nous nous trouvons dans l’imbroglio. C’est ce qui nous a valu l’écrit anonyme pour dire que nous voulons renverser le régime. Je ne me reconnais pas dans ces propos », se défend-il. Dans le courrier en date du 21 septembre, les huit personnes accusées de vouloir, avec l’aide de militaires, renverser le pouvoir d’Abidjan, ont rejeté en bloc les faits mis à leur charge. D’après Agnon Doffou, professeur de lycée à la retraite et Etienne Doffou, électricien à la retraite, respectivement secrétaires de section du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) et du Rassemblement des républicains (Rdr), c’est un paradoxe pour «nous responsables politiques et de surcroît membres du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr) de faire un coup d’Etat contre le Président Ouattara». Mais, selon Guillaume Odou N’Guessan, président de la mutuelle des cadres d’Offoumpo et proche de la chefferie, les arguments développés par les mis en cause ne tiennent pas la route. «Un cadre est venu annoncer sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur, alors que cela ne peut se faire que par un coup d’Etat», insiste-t-il. Le chef du village d’Offoumpo ne dit pas autre chose. « Ce qu’ils oublient, c’est que je sais ce qu’ils ont dit au village ici. J’ai dit au commandant de brigade (de la gendarmerie d’Agboville) et au sous-préfet que les propos publiés dans le journal (Nord-Sud Quotidien, ndlr) ressemblent à ce qu’ils ont dit ici. Ce qui a été publié ne peut pas être faux. Ils ont fait sortir leur vraie pensée. Ce qu’ils sont en train de préparer va sortir un jour. Si je ne meurs pas, un jour on va comprendre beaucoup de choses. Ils sont en train de détruire le village. C’est Dieu qui les a démasqués», jure Gabriel N’Zi N’Guessan, soupçonné par le groupe de Débon Armand Degaulle d’être derrière la lettre adressée à Jah Gao.


Ouattara Moussa, envoyé spécial à Offoumpo (Agboville)

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