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Politique Publié le mercredi 16 octobre 2013 | Nord-Sud

Présumé coup d’Etat en préparation à Offoumpo (Agboville) - Les accusés nient, la chefferie charge

Dans une lettre adressée aux autorités militaires d’Agboville, lettre que nous publions le 8 octobre, plusieurs cadres d’Offoumpo sont nommément accusés de participer à un projet de renversement du régime. Alors que les concernés rejettent les faits, le chef de village et ses proches les chargent de nouveau.

Armand Débon Degaulle:
‘’ Il n’en est rien du tout’’

« Il n’en est rien du tout. Le village est-là. Vous pouvez vous promener dans tout le village. Vous pouvez interroger celui que vous voulez. Nous ne sommes mêlés ni de près, ni de loin à cette affaire. Ce sont des malentendus. Le sous-préfet vient de nous réconcilier. Il n’en est rien du tout ».

Etienne Doffou,
électricien à la retraite:
‘’Nous avons saisi
la chefferie’’

«Je suis le secrétaire du Rdr (Rassemblement des républicains, ndlr) du village d’Offoumpo. J’étais en voyage lorsque mes frères m’ont interpellé. Ils m’ont dit qu’il y a un journal qui a écrit que nous voulons tuer le président de la République. Nous étions dépassés par cette information. Je me suis rendu précipitamment à Agboville pour retrouver mes frères. C’était la panique. Ici au village, des gens ont commencé à faire leurs bagages pour fuir. Nous avons entrepris des démarches auprès des autorités d’Agboville. Nous nous sommes rendus successivement chez le commandant de brigade de la gendarmerie, chez le sous-préfet, chez le préfet. Nous avons saisi la chefferie du village. Je ne me reconnais pas dans les propos et le contenu de la lettre dont vous avez reçu copie ».

Dr Marcellin Yahoua Yao,
enseignant-chercheur à l’Ens:
‘’Pourquoi j’ai écrit
au Premier ministre’’

« Je ne suis pas politicien. Je suis un enseignant-chercheur. La politique ne m’intéresse pas. C’est vrai. Il y a un désordre dans le village. Mon père a été chef de terre. On ne voit pas, depuis son décès jusqu’à ce jour, le village évoluer. Vous ne verrez ni travaux de lotissements, ni voirie. Rien n’a été fait. Ce sont les gens qui ont leurs lots qui font les travaux d’entretien. Chacun nettoie devant sa maison. Il y a un désordre. Il y a un problème crucial. Voyez-vous, l’école, c’est la lumière. Mais, il n’y a pas de site pour construire une quatrième école. Toutes les réserves administratives ont été morcelées et vendues par le chef du village. Les grandes voies qui devaient servir de boulevards et d’avenues ont été morcelées par le chef de village. Il les a vendues. Aujourd’hui, nous nous trouvons dans l’imbroglio. Chacun se lève pour faire son lotissement car, le chef n’a pas été correct. Il n’a jamais rendu compte en ce qui concerne les ventes de forêts, les lotissements, le marché. Nous nageons dans le flou. C’est ça le problème fondamental. C’est ce problème qui m’a poussé à écrire au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur, au préfet, au sous-préfet, au président du tribunal d’Agboville et au commandant de brigade de la gendarmerie d’Agboville pour les interpeller. J’ai obtenu un rendez-vous avec le directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Je lui ai expliqué le problème afin qu’on interpelle le chef de village pour mettre sur pied un comité de gestion. Quand il n’y a pas de bonne gestion et de transparence, les choses tournent mal. C’est moi qui ai écrit le courrier pour l’adresser au ministre de l’Intérieur. Mes frères m’ont dit d’aller en profondeur car, il y a d’autres problèmes, notamment celui du président des jeunes. Il y a un désordre dans la vente des forêts. C’est ce qui nous a valu en guise de riposte, l’écrit anonyme pour dire que nous voulons renverser le régime. Je ne me reconnais pas dans ces propos ».

Agnon Doffou,
professeur de lycée à la retraite:
‘’Pourquoi vais-je faire
un coup d’Etat ? ‘’

«Je suis le secrétaire général du Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire, ndlr) section du village d’Offo-Mpo et membre du Rhdp (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix, ndlr). Comment quelqu’un qui est du Rhdp, qui a été vilipendé ici parce que les gens faisaient des fétiches pour nuire au Président Alassane Ouattara, peut-il vouloir renverser l’homme qu’il a défendu ? Quand cela a commencé, j’ai interpellé le chef du village. Je lui ai demandé si Alassane Ouattara est élu président de la République, qu‘est-ce que nous allons devenir ? Le chef a instrumentalisé ses enfants. Ceux-ci sont venus me faire des histoires à la maison. Quel est ce paradoxe? Je ne me reconnais pas dans ce projet ».

Senin N’Tapké,
agent de la Cotivo à la retraite:
«Je ne suis pas un assaillant»

«Je ne reconnais pas ce qui m’a été reproché. Je ne suis pas un assaillant. En voulant aider le comité pour organiser l’élection du président des jeunes, je suis accusé d’être un assaillant. Je ne reconnais pas les faits. »



N’Guessan Dédou,
instituteur à la retraite:
‘’Alassane Ouattara est le président de la République’’

«Offoumpo nous appartient tous. Nous devons participer au développement de ce village. Les jeunes gens m’ont approché pour dire que le président des jeunes, qui est en place depuis 7 ans, ne fait plus leur affaire. Voici la maison inachevée que vous avez présentée comme étant le lieu de rencontres. C’est ma maison et c‘est ici que nous tenons les réunions de notre coopérative Binkadi. Nous ne reconnaissons pas les faits mis à notre charge. Alassane Ouattara, que vous l’aimez ou non, il est le président de la République. Nous reconnaissons son autorité ».

Joseph Atté Mandah,
porte-parole du chef du village :
‘’Ils ont une autre idée
derrière la tête’’

«Pour un petit problème de terre, il y a eu des discussions chez le chef ici. L’un des cadres est venu tenir des propos malveillants. Des propos qui faisaient cas d’un coup d’Etat au terme duquel il sera nommé ministre de l’Intérieur. Il a annoncé qu’il viendrait pour balayer le chef de terre et le chef du village. En plus, le problème du président des jeunes s’est rajouté. Ce problème est devenu autre chose. Ça fait peur. Je ne veux nommer personne. Le chef était malade en ce moment-là. Comment pouvait-il s’asseoir pour écrire une lettre et l’adresser à votre journal pour être publiée. Moi son porte-parole, je ne me vois pas en train de faire ça pour nuire à des amis avec lesquels nous mangeons dans la même assiette. Le fait de convoquer une réunion la nuit suppose que ces gens-là ont une autre idée derrière la tête ».
Gbadi Bertin, planteur:
«C’est une affaire de
président de jeunes»

«C’est une affaire de président de jeunes. On a écrit aux autorités pour les interpeller. C’est tout simplement une affaire d’élection d’un nouveau président des jeunes. Les gens ont écrit pour dire que nous voulons faire un coup d’Etat. C’est qui est faux. »

N’Guessan Claude,
militaire à la retraite:
‘’ Je ne reconnais pas les faits ‘’

«Cela fait 14 ans que j’ai pris ma retraite. On écrit pour dire que moi, qui suis un militant du Pdci et du Rhdp, je veux tuer Alassane Ouattara. Je ne reconnais pas les faits ».

Marc Odou,
officier de police à la retraite:
‘’Ils sont prêts à utiliser la force’’

«Il y a trop de haine dans ce village. Un groupe de personnes, de surcroit des cadres, se réunissent nuitamment pour signer une pétition. Le chef du village a reçu copie de cette note de protestation. Ces gens réclament le départ du chef et surtout du président intérimaire des jeunes. Ils se sont réunis nuitamment pour démettre le président des jeunes. Il y a une procédure à suivre mais, ils refusent de la suivre. Aujourd’hui, ils veulent utiliser la force pour chasser le chef. Ce plan est un projet de coup d’Etat ».

Guillaume Odou N’Guessan, président de la mutuelle des cadres d’Offoumpo:
‘’Cela ne peut se faire
que par un coup d’Etat’’
«Je ne suis pas au courant des réunions nocturnes. Nous étions à une rencontre publique. Ils ont dit que la mutuelle n’existe plus. Au départ, ils ont évoqué un problème du président des jeunes. Mais aujourd’hui, il s’avère que ce n’est pas le problème de président des jeunes. C’est le problème de chef du village et du chef de terre. Ils veulent les enlever. Un cadre parmi eux est venu annoncer sa nomination au poste de ministre de l’Intérieur. Cela ne peut se faire sans un coup d’Etat ».

Gabriel N’Zi N’Guessan, chef du village d’Offoumpo:
‘’Ils ont été démasqués’’

« Moi, je veux qu’on dise la vérité. Pourquoi ils nous indexent ? Le cadre en question (Ndlr : celui qui aurait annoncé sa nomination en tant que ministre de l’Intérieur de l’Etat de Côte d’Ivoire) doit venir ici pour un face-à-face. Dans la vie, quand tu parles trop, cela peut te détruire ailleurs. L’auteur de la lettre (adressée à Jah Gao) peut se trouver dans leur camp. Lorsque vous marchez avec quelqu’un, il ne faut pas dire qu’il vous aime assez. Cette personne sait ce qu’elle pense de vous. Quand vous parlez trop, alors n’oubliez pas ce que vous avez dit hier. Les gens écrivent contre moi à chaque fois pour me dénigrer. Ils ont écrit à mon encontre à la justice, à la sous-préfecture, etc. J’ai tous ces documents. Cependant, je continue de manger et de collaborer avec eux. Ils ont été démasqués. Ils ont peur. Ils veulent me faire porter le chapeau. Ce qu’ils oublient, c’est que je sais ce qu’ils ont dit au village ici. J’ai dit au commandant de brigade et au sous-préfet que les propos publiés dans le journal ressemblent à ce qu’ils ont dit ici. Ils ne doivent pas m’accuser à tort. Un chef ne peut pas faire ce qu’ils ont écrit. Ce sont eux qui ont écrit pour dire qu’ils vont faire un coup d’Etat, j’ai des documents. Ce qui a été publié dans le journal ne peut pas être faux. Ils ont fait sortir leur vraie pensée. Ce qu’ils sont en train de préparer va sortir un jour. Si je ne meurs pas, un jour on va comprendre beaucoup de choses. Ils sont en train de détruire le village. C’est Dieu qui les a démasqués.»

Propos recueillis par OM,
envoyé spécial à Offoumpo (Agboville)
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