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Société Publié le samedi 19 octobre 2013 | Nord-Sud

Lenteur dans la réconciliation nationale : la presse est-elle coupable ?

Accusée à tort ou à raison d’attiser le feu de la division, la presse ivoirienne souffre de son grand rapprochement des chapelles politiques. Ce qui fait qu’elle enjambe par moments certains principes élémentaires des règles du métier.

Quatrième pouvoir, la presse ivoirienne a été accusée au lendemain de la crise postélectorale qui a fait plus de 3.000 morts, au même titre que les hommes politiques, d’avoir divisé les populations. D’abord parce qu’elle a relayé, sans recul et avec virulence, le discours des politiciens. Ensuite pour n’avoir pas suffisamment propagé les messages de paix et de cohésion sociale. Enfin, pour s’être catégorisée en presses «bleue» et «verte», officialisant leur appartenance à des chapelles politiques. Loin d’être une auto-flagellation, les journalistes eux-mêmes ont admis leur part de responsabilité aux états généraux de la presse qui se sont tenus les 30 et 31 août 2012 à Yamoussoukro. Deux ans après la fin de la crise postélectorale, le ton de la presse ivoirienne a-t-elle changé ? Les écrits des journaux participent-ils à la réconciliation des Ivoiriens ? Convaincus que les mêmes causes produisent les mêmes effets, de nombreux Ivoiriens ne comprennent pas toujours la position des journaux locaux. « C’est comme s’il n’y avait rien eu en Côte d’Ivoire. Quand on lit les Unes des journaux, on a l’impression d’être à la période d’avant la crise », déplore un vendeur de journaux. Et, la réalité crève parfois les yeux. « Ne tremblez pas devant un acte posé par un homme comme vous. Si c’est Dieu qui l’a décidé, oui, nous nous inclinons. Mais, un homme comme vous, un être humain comme vous, ne tremblez pas devant ses actes. Donc ne tremblons pas devant les faits et gestes de Ouattara parce qu’il n’est pas Dieu et ne sera jamais Dieu. Et il ne faut pas qu’il se prenne pour Dieu parce qu’il a aujourd’hui des Frci armées, prêtes à tirer sur les honnêtes citoyens », a relaté fidèlement un confrère les propos du président du Front populaire ivoirien (Fpi), Affi N’Guessan en tournée à Abengourou. De l’autre côté, le ton n’est pas moins guerrier. «Koulibaly Mamadou et Miaka Ouréto n’ont rien à nous enseigner. Désormais, nous allons demander à nos militants de se mettre en ordre de bataille pour mater tous les militants du Fpi qui s’attaqueront au Président Alassane. Nous n’allons plus accepter les arrogances du Fpi (…). S’ils nous attaquent, nous allons répliquer du tac au tac (…) Le Fpi reproche au Président Alassane, les exactions des Frci oubliant l’assassinat de H et de Jean-Hélène. Les coupeurs de route dont le Fpi se plaint, ce sont des bandits qu’il a libérés des prisons lors de la crise et des mercenaires qu’il a recrutés et qu’il ne peut plus payer. Ce sont ceux-là qui règlent les comptes aux populations », s’était exprimé Amadou Soumahoro, secrétaire général par intérim du Rdr, en mars 2012 à Daloa. Acculés par les critiques, les rédacteurs sont convaincus « qu’on ne sert aux Ivoiriens que la presse qu’il achète ». Selon eux, seules les Unes qui confortent les ‘’militants’’ dans leur conviction politique sont les mieux vendues. « Pour un même fait repris par plus d’une quinzaine de quotidiens, c’est l’opinion du journaliste qui va intéresser le lectorat », a souligné un rédacteur en chef. Pourtant, il ressort de tous les discours que l’appropriation des règles d’éthique et la déontologie du métier éviteraient des écarts qui peuvent avoir de graves conséquences si l’on n’y prend garde (désamour du public, baisse drastique des ventes, fermeture des organes de presse…)

Sanou A.
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