Yamoussoukro, 1er nov. (AIP)-Le paisible village de Nanan, près de Yamoussoukro(centre, région du Bélier, est confronté, depuis quelque temps, à une crise de leadership au niveau de sa chefferie traditionnelle, marquée, jeudi, par des affrontements entre deux clans qui en revendiquent l'administration.
Cette crise, larvée depuis 2005, date de la disparition de son chef Kouassi Kouao, oppose le petit-fils du défunt, Aubertel Kouamé Brou, son ex-porte-parole, à un certain Jean-Baptiste Djè N'Guessan, présenté comme l'un des neveux du chef défunt, en lignage matrilinéaire.
Et pour cause, celui-ci ayant assuré l'intérim du trône vacant, à la suite du décès du chef, décide, contre toute attente, de se faire introniser définitivement. Ce à quoi un groupuscule de jeunes, qui ne l'entend pas de cette oreille, fait front énergiquement, et fait échouer la manoeuvre. Ce d'autant que, conformément aux us et coutumes ou règles régissant la gouvernance traditionnelle et son mode successoral, jusqu'au bout, en vigueur dans la localité, seul le neveu en lignage matrilinéaire est l'héritier putatif du trône.
Face à la situation, la reine-mère N'Goran Adjoua, dépositaire du trône, est montée au créneau, et prend position. Elle dénonce ainsi les agissements du nommé Aubertel Kouamé Brou, qu'elle juge en totale violation des lois et pratiques coutumières qui veulent que le matriarcat est la règle de succession chez le peuple Akoué, l'un des sous-groupes ethniques Baoulé faisant lui-même partie de l'ensemble Akan.
La gardienne du trône, la reine-mère N'Goran Affoué, fait donc désigner Jean-Baptiste Djè N'Guessan comme successeur à son défunt oncle, et ce, en conformité avec la tradition. Cette décision, sorte d'arrêt, sans recours pour excès de pouvoir, est rejetée parAubertel Kouamé Brou, au motif que le matriarcat est aboli, et qu'en sa qualité de petit-fils du défunt chef Kouassi Kouao, fondateur du village de Nanan, il a le droit de lui succéder.
Cette attitude, considérée comme une atteinte à l'ordre social établi, a engendré, jeudi, des affrontements entre les deux groupuscules d'habitants, foncièrement opposés sur la lecture des choses.
AIertées, les autorités préfectorales ont diligenté une mission de bons offices, à Nanan, qui a réussi à ramener le calme, le temps de procéder aux consultations d'usage sur la question auprès de la population et des sages de la contrée, et trancher définitivement sur le sujet.
La région du Bélier et le district des Lacs, sauf changement de calendrier de dernière heure, accueillera, du 30 novembre au 1er décembre, le président de la République, qui effectuera sa cinquième visite d'Etat. Promesse électorale tenue, les rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire disposeront, désormais, d'un statut reconnu par la Constitution, et dont le projet est en cours d'examen par le parlement.
(Aip)
nam/nf
Cette crise, larvée depuis 2005, date de la disparition de son chef Kouassi Kouao, oppose le petit-fils du défunt, Aubertel Kouamé Brou, son ex-porte-parole, à un certain Jean-Baptiste Djè N'Guessan, présenté comme l'un des neveux du chef défunt, en lignage matrilinéaire.
Et pour cause, celui-ci ayant assuré l'intérim du trône vacant, à la suite du décès du chef, décide, contre toute attente, de se faire introniser définitivement. Ce à quoi un groupuscule de jeunes, qui ne l'entend pas de cette oreille, fait front énergiquement, et fait échouer la manoeuvre. Ce d'autant que, conformément aux us et coutumes ou règles régissant la gouvernance traditionnelle et son mode successoral, jusqu'au bout, en vigueur dans la localité, seul le neveu en lignage matrilinéaire est l'héritier putatif du trône.
Face à la situation, la reine-mère N'Goran Adjoua, dépositaire du trône, est montée au créneau, et prend position. Elle dénonce ainsi les agissements du nommé Aubertel Kouamé Brou, qu'elle juge en totale violation des lois et pratiques coutumières qui veulent que le matriarcat est la règle de succession chez le peuple Akoué, l'un des sous-groupes ethniques Baoulé faisant lui-même partie de l'ensemble Akan.
La gardienne du trône, la reine-mère N'Goran Affoué, fait donc désigner Jean-Baptiste Djè N'Guessan comme successeur à son défunt oncle, et ce, en conformité avec la tradition. Cette décision, sorte d'arrêt, sans recours pour excès de pouvoir, est rejetée parAubertel Kouamé Brou, au motif que le matriarcat est aboli, et qu'en sa qualité de petit-fils du défunt chef Kouassi Kouao, fondateur du village de Nanan, il a le droit de lui succéder.
Cette attitude, considérée comme une atteinte à l'ordre social établi, a engendré, jeudi, des affrontements entre les deux groupuscules d'habitants, foncièrement opposés sur la lecture des choses.
AIertées, les autorités préfectorales ont diligenté une mission de bons offices, à Nanan, qui a réussi à ramener le calme, le temps de procéder aux consultations d'usage sur la question auprès de la population et des sages de la contrée, et trancher définitivement sur le sujet.
La région du Bélier et le district des Lacs, sauf changement de calendrier de dernière heure, accueillera, du 30 novembre au 1er décembre, le président de la République, qui effectuera sa cinquième visite d'Etat. Promesse électorale tenue, les rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire disposeront, désormais, d'un statut reconnu par la Constitution, et dont le projet est en cours d'examen par le parlement.
(Aip)
nam/nf
