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Société Publié le mardi 5 novembre 2013 | AIP

"Dialogue, vérité, repentance…", sésame pour la réconciliation à Man (panel)

Le dialogue, la vérité, la repentance, le pardon, la tolérance et l’amour sont les maîtres-mots dont la pratique quotidienne conduira à la réconciliation tant souhaitée par les Ivoiriens, estiment des habitants de Man, chef-lieu du District des Montagnes et de la région du Tonkpi (Ouest).

Du politique au citoyen lambda, passant par les leaders communautaires, toutes les personnes interrogées par l’AIP sur les conditions pour la réconciliation sont optimistes et convaincues que la situation évolue dans le bon sens. Pour eux, « la réconciliation de se décrète pas, c’est une course de fond où il faut de la persévérance ».

Pour le maire de Man, Dr. Tia André, commissaire politique du RDR (parti présidentiel) chargé des villages de la commune de Man, la réconciliation appelle forcément au désarmement des cœurs. « Il faut laisser tomber la haine, en voyant son prochain comme soi-même. Il faut s’accepter, se pardonner sans oublier. Il faut pardonner et penser à reconstruire le pays », déclare-t-il, tout en soutenant que « les choses avancent pour qui dans la région sait d’où on vient ».

« Les choses bougent, quand on compare de la fin de la crise postélectorale jusqu’à maintenant », affirme également l’Imam Koné Aboubacar de la mosquée CICAFOM de Man. Pour lui, la réconciliation est un processus qui ne peut aboutir que si tout le monde y met du sien. « Sans vérité et sans amour, on ne peut pas progresser », soutient l’Imam Koné, invitant les leaders communautaires, notamment les religieux, à amener les communautés à « s’accepter dans la différence ».

Le religieux est convaincu que si les Ivoiriens le désirent de toute leur âme, et le demandent par des prières sincères, alors la réconciliation se fera et il y aura une paix durable dans le pays.

Pour le jeune ex-combattant Zoh Namory Chérif, la réconciliation ne se fera que si les politiciens qui endoctrinent et conditionnent les populations jusqu’à les dresser les unes contres les autres, le veulent. «Je vais demander au pouvoir de faire des exceptions, de faire en sorte qu’il y ait équilibre entre l’opposition et le pouvoir », déclare-t-il. Militant du dialogue opposition et pouvoir, il encourage le Gouvernement à aller plus loin dans ses actes de décrispation en libérant tous les prisonniers politiques. Zoh Namory pense que les autorités doivent être également attentives aux préoccupations de la jeunesse si elles veulent la paix.

Le président de la Coalition des organisations de la société civile du Tonkpi (COSCIT), Koulaï Valentin estime que pour réussir la réconciliation, le pouvoir doit s’appuyer sur des structures et des personnalités crédibles. C’est-à-dire, des structures sans coloration politique animées par des personnalités irréprochables, de bonne réputation que la population peut écouter.

« Réconcilier, c’est amener le développement au niveau des Ivoiriens… C’est permettre à ceux-là même qui hier ont été victimes, ont quasiment tout perdu, arrivent à subvenir à leurs besoins élémentaires, à subvenir au besoin éducationnel de leurs enfants, à se soigner, à dormir et à manger correctement », indique-t-il.

Pour la présidente de l’ONG Secours aux enfants orphelins et vulnérables (SEOV) de Man, Mme Fanth Suzanne, la réconciliation des Ivoiriens se fera par le changement de comportements, mais surtout par le repentir des bourreaux et le pardon des victimes. « Il faut que les Ivoiriens abandonnent tous les comportements qui ont conduit à la crise. Il faut pardonner et tendre la main à ceux qui hier nous ont fait du tort », exhorte-t-elle.

gem/cmas
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