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Société Publié le mercredi 6 novembre 2013 | APA

Café-cacao : les avocats de la défense dénoncent un « procès politique » après la condamnation de leurs clients à 20 ans de prison

© APA Par SIA KAMBOU
Côte d’Ivoire : des ex-dirigeants de la filière café-cacao condamnés à 20 ans de prison
Photo : Henri Amouzou
Les avocats de la défense ont dénoncé mercredi un « procès politique » après la condamnation le même jour à 20 ans de prison ferme de leurs clients pour « détournement de fonds publics ».

« Nous allons faire appel de cette décision tant qu'il faut penser que les juridictions ivoiriennes ne se font pas le relais de certains pouvoirs politiques dont nous avons vu les traces à l'occasion de ce procès », a déclaré Me Jean Chrysostome Blessy , estimant qu'il faut que « devant la Cour d'appel, une vérité sincère soit dite et que la justice décide désormais de ne plus se faire hara kiri, et de ne plus se censurer, en considérant les faits qui font conduire à la condamnation ».

L'avocat a également soutenu qu'il n'a vu ressortir des infractions dont serait auteur M. Tapé Doh, son client.

« Il faut qu'on arrête de prendre des personnes, venir les exposer au droit et gâcher leur vie, et leur donner des condamnations qu'ils ne méritent pas. Mon client (Tapé Doh) a pris 20 ans, comme Amouzou, Tanoh Kouassi. Je trouve que c'est excessif et que le droit n'a pas été pénétré par ce qui fait sa force, c'est-à-dire la vérité », a-t-il poursuivi.

Me Luc Adjé, également avocat de la défense s'est dit étonné de la condamnation de ses clients par le juge.

« Comprenez bien que quand on me condamne pour 20 ans alors que je viens devant le tribunal, je plaide la prescription et qu'on me dit que la prescription commence à courir à partir du premier acte, et qu'à la suite de cela on me dit qu'il y a des actes interruptifs qui peuvent interrompre cette prescription, je me dis que rien que pour ça, j'ai le droit de faire appel », a-t-il expliqué.

Selon Me Luc Adjé, on ne peut pas parler d'acte interruptif quand on parle de dernier acte. « Comment le premier acte peut être considéré comme un point de départ, et on nous parle de prescription ? » s'est-il-interrogé, ajoutant : « j'ai des éléments pour faire appel ».

La justice ivoirienne a condamné à 20 ans de prison ferme des ex-dirigeants de la juteuse filière café-cacao pour « détournement de fonds publics » et en a acquitté une quinzaine, à l'issue d'un procès tenu mercredi au palais de justice d'Abidjan.

Après sa délibération, la justice ivoirienne a condamné à 20 ans de prison ferme 15 prévenus dont Lucien Tapé Doh (ex-Pca de l'ex-Bcc) , Angeline Lahon Kili (ex-Pca de l'ex-Frc), Placide Zoungrana ( ex-Pca de l'ex-Arcc), Blaise Kra Banny (ex-Dg adjoint et Daf de Sifcaccop ), Firmin Kouakou (ex-Dg de l'ex-Frc), Henri Kassi Amouzou ( ex-président de l'ex-Fdpcc), Théophile Kouassi (Ex-Dg de l'ex-Fdpcc), Jean-Claude Bagnon Bayou (ex-Dg de l'ex-Fgccc),Prosper Kouassi Tohouri (ex-Daf de l'ex-Frc), Tanoh Kassi Kadio (ex-Dg de l'ex-Bcc) et Pauline Kadio Ahoua (ex-trésorière de Sifcacoop).

Par ailleurs, le tribunal d'Abidjan présidé par le Magistrat Hamed Soulyemane Coulibaly, a ordonné la saisine de leurs biens mobiliers et immobiliers et cinq ans de privation de leurs droits civiques.

Sur la liste des acquittés, figurent notamment Mme Aka épouse Elloh Evelyne Marguerite (Ex-Dg de Coco Service), Moussa Badoh (Ex-Dg de Forexi), Lambert Digbeu (ex-Daf de l'ex-Fdpcc), Syndou Diomandé (Expert comptable), Alfred Gnako (ex-Daf de l'ex-Frc).

Les ex-barrons de la filière café-cacao étaient poursuivis pour cinq chefs d'accusation notamment pour « détournements de fonds, abus de confiance, abus de biens sociaux, escroquerie, faux et usage de faux en écriture privée de banque ou commerce ». Certains de ces chefs d'accusation ont été abandonnés par la justice ivoirienne.

En janvier 2008, une trentaine de ces ex-dirigeants de la filière café-cacao ont été arrêtés et écroués à la Maison d'arrêt et de correction d'Abidjan (Maca) pour les infractions qui leur sont reprochées.

La plupart d'entre eux ont passé 33 mois en prison avant de bénéficier d'une liberté provisoire depuis janvier 2011. L'ex-Président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait instruit en octobre 2007, le procureur de la République d'alors, Raymond Tchimou de diligenter une enquête sur des supposés « détournements massifs dans la filière café-cacao » du pays.
MC /ls/APA
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