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Société Publié le jeudi 7 novembre 2013 | Nord-Sud

Dr Kouassi Brice (sous-directeur de l’orientation et des examens) : “les orientations dans les grandes écoles sont disponibles”

Dans cette interview, Dr Kouassi Brice donne les raisons du retard avec lequel les affectations au privé sont sorties.

A quand les orientations dans les grandes écoles et universités privées ?
Les orientations des étudiants du privé sortent ce jeudi. Elles seront disponibles dès mercredi (ndlr : hier) à 23 heures 59 minutes.

Qu’est-ce qui a provoqué ce retard ?
C’est vrai que le 21 septembre dernier, quand nous avons sorti les orientations des universités publiques, on s’attendait à voir celles des grandes écoles et universités privées sortir rapidement. Mais après les résultats, nous nous sommes rendu compte qu’il restait 4.000 places à pourvoir encore dans les universités publiques. Nous avons donc donné la chance aux bacheliers de s’orienter de nouveau dans ces établissements.

Comment en ont-ils été informés ?
Nous les avons appelés. Et c’était plus de 10.000 personnes. Nous avons également mis des informations sur la plate-forme de la Dorex (Direction de l’orientation et des examens ; ndlr). J’en profite pour inviter les parents d’élèves et bacheliers à visiter nos sites : www.Dorexci.net et www.dorex-ci.

Qu’est-ce qui a provoqué ce gap alors que de nombreux étudiants se plaignent qu’ils n’ont pas été orientés dans les universités publiques ?
Le drame, c’est que plus de 75% des bacheliers veulent faire droit, science-éco ou médecine. Il y a des filières comme anthropologie, philosophie, portugais où nous n’avons pas pu combler le nombre de places. De plus, nous avons remarqué que les parents ne veulent pas que leurs enfants soient orientés dans les universités de Bouaké, Korhogo et Daloa. Ils ont peur de l’insécurité. Or, tout est normal dans ces villes, depuis que la Côte d’Ivoire a retrouvé l’intégralité de son territoire. J’ai même l’impression que l’insécurité se pose avec plus d’acuité à Abidjan qu’à l’intérieur.

Toutes ces places ont-elles été comblées, maintenant ?
Sur une capacité de 17.200 places, nous n’avons pu orienter finalement que 15.488 bacheliers. Il reste donc encore 1.500 places à pourvoir. Mais nous ne pouvions plus attendre. L’orientation au privé était prévue pour octobre normalement. Sur la population initiale de bacheliers, nous avons d’abord extrait les 756 personnes admises à l’Institut national polytechnique Félix Houphouet-Boigny (Inphb). Ensuite, les 15.488 bacheliers destinés aux universités publiques. C’est après tout cela que nous avons orienté au privé. On ne pouvait pas procéder à l’affectation dans les grandes écoles, sans passer par ces étapes.

Les étudiants orientés au privé veulent parfois permuter dans une autre école ou une université publique. Est-ce toujours possible ?
Bien sûr. Notre ambition, c’est de laisser la liberté d’inscription aux bacheliers dans un proche avenir. Il s’agit de faire en sorte que le bachelier puisse choisir l’établissement de bts où il désire s’inscrire. Ensuite, nous passons effectuer des contrôles. Mais il faut d’abord assainir les grandes écoles. C’est pour cela que nous effectuons des contrôles depuis quelques mois qui ont d’ailleurs abouti à la fermeture de certaines écoles privées.

Pour un tel projet, ne faut-il pas au contraire augmenter le nombre d’établissements?
Les établissements dont nous disposons peuvent absorber le nombre de bacheliers de cette année.

Il y a un phénomène dont on parle beaucoup : les inscriptions frauduleuses de certains étudiants sur les listes des orientés de l’Etat. Cela arrive-t-il au privé ?
Cela arrivait par le passé. Mais depuis que nous sommes parvenus à la centralisation de l’orientation, en responsabilisant une structure, la Dorex, ces phénomènes ont cessé. Quand nous affectons à l’Inphb, dans les universités publiques et les grandes écoles, nous effectuons ensuite un contrôle physique dans ces établissements. Après avoir passé, bien sûr, les fichiers des orientés aux différentes structures. Nous passons d’ailleurs ces mêmes fichiers à la direction de l’information scientifique et technologique (Dist) qui est aussi chargée, entre autres, de l’enrôlement et de l’élaboration des cartes d’étudiants. Donc, celui qui n’a pas été orienté, ne peut se retrouver dans la base de données de la Dist. Il n’y a plus un seul opérateur mais deux au sein du même ministère. Quand la Dorex finit son travail, la Dist prend le relais, ensuite nous revenons pour le contrôle. Tout ça, pour éviter des cas de fraude. Aujourd’hui, si vous n’êtes pas orientés, vous ne pouvez pas être enrôlés par la Dist. Et si vous n’êtes pas enrôlés, vous ne pouvez pas vous inscrire en tant qu’orientés de l’Etat.

La qualité du bts est remise en cause. Beaucoup d’étudiants détenteurs du diplôme traînent sur le carreau. Y a-t-il une politique pour lui redonner son lustre d’antan?
Les gens posent beaucoup cette question, mais sans faire attention aux actions que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique a menées depuis 2008. Il y a eu, par exemple, la révision des programmes du bts, c’est-à-dire la réforme du diplôme. Nous sommes passés de 54 à 27 filières d’affectations. Cela, pour une meilleure adéquation formation-emploi. Le ministre a aussi réformé l’organisation des examens du bts. Un service autonome pour contrôler ces examens a vu le jour. A côté de cela, il y a des mesures que la Dorex a entreprises de sorte à réduire la fraude à tous les niveaux de la chaîne de l’organisation du bts. On ne peut pas éradiquer totalement ce phénomène, c’est vrai, mais nous l’avons réduit considérablement.

Il y a aussi la question du stage qui pose problème aux étudiants. Certains mettent du temps avant de soutenir…
Nous sommes tous conscients qu’avec les difficultés du pays, le problème de stage se pose avec acuité. C’est pour cela qu’aujourd’hui, si vous êtes admissibles au bts, on vous donne le temps de trouver un stage, de rédiger le rapport de stage et de soutenir. Il n’y a plus de délai comme nous le faisions auparavant. Mais mieux encore, au niveau du ministère de l’Enseignement supérieur, il y a une direction appelée la Despriv qui a été responsabilisée pour régler les problèmes de stage et d’insertion professionnelle des étudiants. Cette direction va vers les entreprises, rencontre les chefs d’entreprises, les directions de ressources humaines. De plus, nous avons mis en place un partenariat depuis 2008 avec le secteur privé de sorte à mieux faire connaître nos produits et permettre l’insertion de nos diplômés, leur permettre d’avoir du stage et de l’emploi. Nous travaillons aussi avec le ministère de l’Emploi, des affaires sociales et de la formation professionnelle. L’Agence d’étu­des et de promotion de l’emploi (Ndlr : Agepe) nous aide beaucoup. Sans oublier l‘Agen­ce nationale de la formation professionnelle (Agefop) qui nous soutient en termes de formation en entreprenariat. Il n’y a pas que l’embauche qui va régler le problème de l’emploi en Côte d’Ivoire. L’initiative privée compte beaucoup.

Par Raphaël Tanoh
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