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Art et Culture Publié le vendredi 8 novembre 2013 | Ministères

Enseignement supérieur : rapport de l’atelier sur l’accès des filles aux filières scientifiques

© Ministères Par DR
Enseignement supérieur : atelier sur l’accès des filles aux filières scientifiques
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a organisé les 05 et 06 novembre, un atelier sur l’accès des filles aux filières scientifique de l’enseignement supérieur, à l’hôtel IVOTEL du Plateau.
Le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique a organisé les 05 et 06 novembre, un atelier sur l’accès des filles aux filières scientifique de l’enseignement supérieur, à l’hôtel IVOTEL du Plateau. Cet atelier qui a été cadre d’échanges et de réflexion, pour analyser et mieux comprendre les facteurs, qui participent à la limitation de l’accès des filles à l’éducation scientifique et technologique, a permis aux participants de faire des recommandations. Ainsi des stratégies et des mesures d’incitation, en vue d’améliorer leur accès et d’accroître leur pourcentage dans ces filières ont été relevées.
Nous vous proposons le rapport général de cet atelier

RAPPORT GENERAL
Introduction
La Côte d’voire, consciente de l’importance de la science et de la technique dans le développement a exprimé dans le Plan National de Développement du secteur Education/Formation (1998/2010), sa volonté de réduire toutes les disparités en matière d’éducation.
Ce plan prévoit entre autre action, le développement d’une culture scientifique et technologique nationale et la promotion d’un environnement propice à l’accès des filles, à l’enseignement général et à la formation technologique et scientifique.

Ainsi, la mise en place de ce plan a permis d’améliorer l’accès des filles à l’école et surtout aux filières scientifiques.
Malgré cette volonté, les filles restent minoritaires dans les filières scientifiques de l’Enseignement Supérieur en Côte d’Ivoire.
Les scientifiques ivoiriennes, comme la plupart de leurs consœurs du monde entier, ont tendance à se spécialiser dans certains domaines précis : la biologie, l’agriculture, la chimie, la médecine, l’odontostomatologie, la pharmacie et les sciences de la vie qui jouent toutes un rôle fondamental dans les problèmes cruciaux de l’Afrique. Mais là encore, les femmes sont en nombre insuffisant par rapport aux hommes.
Tous ces faits nous interpellent et amènent alors à s’interroger sur la faible présence des filles dans le domaine scientifique :

Que faire concrètement pour améliorer l’accès des filles aux filières scientifiques et technologiques ?
Le présent atelier a permis de définir les actions à réaliser en vue d’accroître l’accès des filles à l’enseignement supérieur, notamment l’accès des filles aux filières scientifiques et technologiques.

1- Cérémonie d’ouverture
La cérémonie d’ouverture a eu lieu le mardi 05 novembre 2013 à l’Hôtel IVOTEL d’Abidjan sous la présidence de Madame le Directeur de Cabinet, Représentant le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. Deux allocutions ont été prononcées respectivement par Madame la DGES et le Directeur de Cabinet qui ont fait suite à deux conférences introductives.
2- Conférences introductives
La première conférence a été prononcé par Professeur Touré Diabaté Tenin sur le thème « Femme et Education scientifique dans l’enseignement supérieur en Côte d’Ivoire : état des lieux et perspectives ». Elle a noté dans son exposé que depuis son accession à l’indépendance, la Côte d’Ivoire a toujours consacré à l’éducation une part importante de son budget (allant parfois jusqu’à 43%) et s’est dotée d’un système éducatif à l’origine performant ayant favorisé la scolarisation des enfants et particulièrement des filles.
Cependant, une rétrogradation réelle et alarmante ces dernières décennies a éloigné la côte d’ivoire de l’atteinte des OMD en matière d’éducation et compromet les chances de développement rapide du pays.

Après avoir fait l’état des lieux de la condition de la femme dans la société ivoirienne, qui est fait souvent de préjugés et de stéréotypes, la conférencière a communiqué sur les défis, enjeux et perspectives qui sont les nôtres, de même que les actions à mener pour accroitre l’accès des filles dans les filières scientifiques et techniques de l’enseignement supérieur.
La seconde communication de cet atelier était un Panel animé par Professeur GUEI Koré et Docteur KOUTOU N. Claude sur « Accès des filles aux filières scientifiques : Déterminants socio-psychologiques ».
Le premier paneliste a abordé les déterminants psychologiques qui influencent le choix des filles quant aux filières scientifiques, quant au second, il s’est appesanti sur les déterminants sociologiques. Les deux panelistes se sont accordés qu’il y a lieu de remettre en cause les représentations sociales et les stéréotypes qui stigmatisent les filles quant à leur accès aux filières scientifiques et techniques.
3- Travaux en plénière
A la suite des différentes communications, quatre axes de réflexion ont retenu l’attention des participants en plénière, ce sont :
• Axe de Réflexion 1 : Facteurs déterminants
• Axe de réflexion 2 : stratégies et mesures d’incitation
• Axe de réflexion 3 : Plan d’action
• Axe de réflexion 4 : Politique de suivi-évaluation

4- Résultats des travaux
Après plusieurs échanges fructueux, l’atelier a retenu pour l’axe de réflexion 1, les facteurs suivants :
a- Les facteurs socio culturels
- le poids des traditions
- le rôle social généralement dévolu à la fille qui est orienté vers les travaux domestiques pour la préparer à ses tâches et responsabilités de future mère ;
- les pressions familiales et sociales qui obligent la jeune fille à revoir ses ambitions à la baisse en matière de formation scientifiques
- le faible taux de scolarisation et le non maintien des filles à l’école notamment dans le nord de la Côte d’Ivoire.

b- Les facteurs pédagogiques
- les ouvrages pédagogiques présentant des stéréotypes et reproduisant des clichés sociaux en attribuant des rôles et tâches peu valorisants aux filles ;
- l’attitude négative de certains enseignants des matières scientifiques qui ont tendance à rendre inaccessible aux filles, les matières scientifiques

c- Les facteurs économiques
- le contexte de pauvreté généralisé où les parents éprouvent des contraintes financières et qui accordent leur préférence dans les études aux garçons au détriment des jeunes filles ;
- la division sexuée du travail qui a classifié les métiers entre les filles et les garçons et qui réservent plutôt les opportunités aux garçons pour les formations scientifiques. Les métiers scientifiques et techniques valorisants restent l’apanage des hommes.

d- Les facteurs psychologiques
- l’ignorance ; il s’agit du profil tracé par la société. Ce carcan pèse sur l’accès des filles aux filières scientifiques
- la peur occasionnée par les disciplines scientifiques ;
- une représentation négative du scientifique.

A la suite de ces déterminants, les participants ont fait des propositions sur les stratégies et mesures d’incitation et dont la teneur suit :
1- Au niveau structurel
• au niveau des ministères en charge du secteur éducation/formation
o Mettre en place des services pour encadrer les jeunes filles scientifiques
o Organiser une journée nationale de la science pour tous les élèves, notamment des jeunes filles au cours de laquelle, les débouchés sont présentés
o Promouvoir les lycées scientifiques de jeunes filles, les lycées de jeunes filles et des écoles polytechniques de jeunes filles
o redynamiser l’association des femmes scientifiques
o Instaurer à travers des textes, des quotas pour les jeunes filles rentrant dans les filières scientifiques
o Développer le partenariat public-Privé au niveau des entreprises, de la société civile, la société savante, les collectivités locales et des partenaires pour assurer l’encadrement des jeunes filles scientifiques, jusqu’à leur insertion professionnelle.
o Réactiver le mémorandum des collectivités locales et les inviter à construire des lycées scientifiques pour les filles
o Mettre en place un réseau rassemblant l’ensemble des personnes préoccupées par les sciences
o renforcer les capacités des conseillers d’orientation
o Promouvoir la budgétisation sensible vers le genre
o Agir sur le coût de manuels scientifique ou à défaut, permettre aux bibliothèques d’en disposer
o Réviser les manuels scolaires pour les débarrasser des stéréotypes dévalorisant pour la jeune fille.
o Présenter les opportunités en matière d’emploi notamment au niveau des filières scientifiques

• au niveau des établissements
o Désigner un enseignant responsable à charge de conseiller les filles pour embrasser les filières scientifiques
o Initier des clubs scientifiques dans les lycées et collèges
o rendre accessible les filières scientifiques à travers des campagnes de sensibilisation ;
o
2- Au niveau social
o Octroyer des bourses et aides aux jeunes filles pour les inciter à embrasser les filières scientifiques
o S’orienter vers les services socio culturels des mairies et conseils régionaux pour les sensibilisations.
o Renforcer la sensibilisation et la communication sur les matières scientifiques
o Rapprocher les structures de formation scientifique de la population
o Sensibiliser les parents d’une part sur leur rôle pour amener la jeune fille à avoir conscience et d’autre leur demander de ne pas influencer le choix des enfants.

3- Au niveau pédagogique
o Mettre en place un encadrement de proximité au niveau des jeunes filles dans les lycées et les universités ;
o Former les enseignants du Supérieur à la pédagogie pour mieux articuler les apprentissages scientifiques
o Inciter les enseignants des filières scientifiques à faire la promotion des dites filières à l’endroit des filles

Les participants ont élaboré un programme d’information et de sensibilisation des filles
a- la dissémination de la culture scientifique qui se fera via les médias, vecteurs universel de l’information. Il s’agit de :
• la pesse écrite : avec « campus info » et la presse national ;
• la presse audiovisuelle : par la réalisation de films ;
• émissions de créativité pour le domaine des filières scientifiques. Ces émissions permettront de stimuler la curiosité des jeunes filles et leurs familles. Elles véhiculeront l’image sociale des professionnels associés aux filières scientifiques.
• et Internet.

b- l’animation de conférences par les femmes scientifiques à l’attention des jeunes filles ;
c- la création de plages de rencontres et de communication ;

d- l’implication d’autres acteurs qui contribuent à motiver les jeunes filles pour les carrières scientifiques à savoir : les professeurs, les organisations et association civile et savantes, les parents d’élèves et les bénévoles, les collectivités locales en vue d’utiliser les radios de proximité et la coalition des femmes leaders.

e- l’implication du MESRS, au niveau institutionnel à travers le Salon de l’Enseignement Supérieur de Côte d’Ivoire (SES-CI) et la semaine de la Promotion de la Recherche et de l’innovation (SEPRI) ;


f- le développement de la coopération par une communication ouverte et critique au MESRS et tisser les liens forts entre le monde scientifique et les entreprises.

De ce qui précède, les experts ont formulé les recommandations suivantes:

Recommandations
1- Redynamiser les services chargés du suivi psycho-sociologiques dans les UFR pour appuyer les femmes scientifiques au niveau de toutes les universités ;
2- Faciliter l’accès à des informations exactes et fiables sur les débouchés des filières scientifiques au sein des lycées et des universités ;
3- Réaliser un réseau d’acteurs en vue de l’améliorer la circulation de l’information scientifique.

Le volet Plan d’action et la politique de suivi-évaluation seront proposés et rédigés par un groupe d’expert et feront l’objet d’un atelier technique



Cérémonie de clôture

A l’issue de ses travaux, Madame la DGES a remercié les participants pour leur assiduité et leur concours. Elle a émis le vœu que les recommandations soient mises en œuvre par toutes les parties pour une amélioration des conditions d’accès des filles aux filières scientifiques de l’enseignement supérieur.

Fait à Abidjan, le 06 novembre 2013
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