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Économie Publié le mardi 12 novembre 2013 | Cote d’Ivoire Economie

Institutions de Bretton Woods et BAD : De gros projets passés au scanner

La dernière mission conjointe d’évaluation du Fonds monétaire international, de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, qui a séjourné à Abidjan du 17 septembre au 1er octobre 2013, continue de livrer ses secrets…

C’est donc un ensemble de bons points qui ont été adressés au gouvernement ivoirien lors de la dernière mission conjointe du Fonds monétaire international (FMI), de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement, (BAD) vis-à-vis de la bonne tenue des finances publiques du pays.

En marge des assemblées annuelles de la Banque mondiale et du FMI, tenues du 11 au 13 octobre 2013 à Washington, la première citée a annoncé un décaissement de 100 millions de dollars (soit 50 milliards FCFA) au profit de la Côte d’Ivoire. Malgré cette bonne note, la mission du Fonds monétaire international, conduite par M. Michel Lazare et ayant séjourné en Côte d’Ivoire du 17 septembre au 1er octobre 2013, en a fait une préoccupation majeure et a demandé au gouvernement ivoirien, particulièrement au ministère en charge de l’Economie et des Finances, des précisions sur le financement de plusieurs gros projets dont celui du barrage hydroélectrique de Soubré.

Des demandes d’éclaircissement précises

Selon les petites notes des rencontres qui ont eu lieu à l’immeuble Sciam le 19 septembre 2013, sous la présidence de Cissé Abdou Rahmane, directeur de cabinet du ministre de l’Economie et des Finances, le chef de la mission a été exigeant sur ce dossier en demandant précisément « le montant effectivement décaissé dans le cadre du barrage de Soubré ».

Ajoutant que « sur le même dossier, le Fonds monétaire international a indiqué qu’un montant de 116,9 milliards FCFA de financement extérieur était exécuté et a souhaité avoir le détail de l’exécution de ce montant.» Une information confirmée par des sources crédibles au sein de la délégation. En réaction à cette exigence, la partie ivoirienne a apporté la réponse suivante : « Il s’agit des dépenses budgétaires engagées pour l’acquisition des équipements et la mise en place du projet. La contribution de l’Etat ivoirien est ressortie à 27,3 milliards FCFA, pour certains travaux notamment pour la purge des droits coutumiers, le déplacement des populations, etc. Ce montant, prévu au budget 2013, a été totalement ordonnancé. »

Plus incisif, un membre de la délégation est revenu à la charge en s’interrogeant : « Selon les conventions, un montant de 8 milliards FCFA était prévu comme part de l’Etat. Pourquoi ce niveau d’exécution de l’Etat ressort-il à 27,3 milliards de FCFA. Est-ce que la traçabilité des opérations comptables est assurée ? » En retour, la partie ivoirienne, très embarrassée et qui, visiblement, n’avait pas la réponse aux préoccupations et exigences des membres de la mission dira : « Le niveau de 8 milliards initialement prévu a été révisé à 27,3 milliards FCFA dans le collectif budgétaire pour tenir compte des travaux préalables. En ce qui concerne la traçabilité des opérations, des états de rapprochement sont faits à la clôture des projets afin d’établir la réalité des opérations. Comme diligence, le conseiller technique a instruit la Direction de la conjoncture et de la prévision économique (DCPE) de se renseigner auprès de Côte d’Ivoire-Energie et la DDP afin de confirmer les chiffres relatifs au barrage de Soubré. »

Soubré, un barrage aux enjeux importants

Il est bon de noter que c’est finalement le 9 janvier 2013, que la Côte d’Ivoire a signé l’accord de prêt pour le projet du barrage hydroélectrique de Soubré, dans le sud-ouest du pays, avec la banque d’import-export China Eximbank. Le prêt consenti à l’Etat ivoirien, d’un montant de 239 milliards FCFA, soit 364 millions d’euros (sur un coût total de 331 milliards FCFA), couvre une durée de vingt, ans avec un taux d’intérêt de 2% et un différé de neuf ans. Le prêt consenti couvre 85% du coût total du projet. Les 15% restants, soit 92 milliards FCFA, seront mobilisés sur toute la durée du projet, c’est-à-dire cinq ans. La capacité globale énergétique de la Côte d’Ivoire est estimée à 1 420 mégawatts (MW). Le pays veut monter à 1 882 MW avant 2020, dont 604 MW pour l’hydraulique et 1 278 MW pour le thermique.

En plus de ce dossier, « les missionnaires » ont cherché à comprendre ce qui se passe désormais au niveau du contrôle de la quantité et de la qualité des marchandises au port d’Abidjan, concédé de gré à gré à l’entreprise de droit suisse Webb Fontaine. Apparemment, il y a problème. Car, précise la même source, « les valeurs estimées par l’opérateur sont contestées par les importateurs qui attendent le résultat des réclamations avant de douaner. Ces attentes allongent ainsi les délais moyens de traitement des dossiers à l’import/export qui passent de deux à dix jours selon les produits ».

Stéphane d’Avignon
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