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Art et Culture Publié le mardi 19 novembre 2013 | L’intelligent d’Abidjan

Littérature / Salon international du livre d’Abidjan 2013 : Le Sila veut être partie prenante pour l’émergence de la Côte d’Ivoire

Pendant quatre (4) jours – du 12 au 15 novembre – le Palais des Sports de Treichville devenu ‘’pour l’occasion le Palais des intellectuels’’, dixit Lucien Agbia – commissaire général du Sila 2013, a abrité la 6è édition du Salon international du livre d’Abidjan (Sila).

Les Editions Nei Ceda, sponsor officiel du Sila ont occupé – avec le package d’éditeurs marocains – un espace de 27 m². Ce sont les plus grands stands de cette 6è édition. Les autres maisons d’éditions se sont partagés les 18m² (Platinium, Editions Eburnie, LDF, Frat Mat Editions), 12m² (Jeune Afrique), 9m² (Mallory International de Grande Bretagne, Les Editions Nouveaux Horizons des Etats-Unis, Les Editions Belin et Editions Jaguar de France, Pme, etc.) et 6m² pour l’Association des écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), Harmattan du Burkina Faso, le Ministère de la Culture et de la Francophonie, etc.
Outre le livre, un stand a été occupé par un media (Business24 Africa – situé à Cocody Cité des Arts) qui a assuré la couverture médiatique du Salon et retransmis en direct – depuis trois écrans plasma, les différentes activités du salon (cérémonie d’ouverture, conférences [4], tables rondes [6], ateliers d’écritures pour les écrivains en herbe et [45] séances de dédicaces).
Après l’édition 2012 à l’Espace Crae Uemoa au Plateau [Quartier des affaires] qui célébrait le retour du Sila «attendu de longue date», son déménagement à Treichville est, de l’avis de Lucien Agbia, «tout un symbole». Cette relocalisation intègre les idées novatrices du salon parce que, soutient-il, le Sila qui s’est voulu – au plan national – populaire cette année, «se rapproche ainsi de la population». Il était aussi question, a traduit Lucien Agbia, de démocratiser le livre dont le secteur d’activité qui fait vivre près de 1.500 personnes, pèse – dans seule la région d’Abidjan – près de trente (30) milliards de Fcfa.
Pour le commissaire Lucien Agbia, le Sila peut «contribuer grandement» à faire vivre l’industrie du livre en Côte d’Ivoire qui est, «de loin la plus importante de la sous-région».
C’est traduisant cette ambition que le Sila 2013 a reçu – pour la première fois – un pays invité d’honneur : le Royaume chérifien. Sa délégation de quatorze (14) personnes était conduite par Mohamed Amine Sbihi, ministre de la culture. Une présence au Sila qui célèbre, selon Lucien Agbia, la coopération culturelle sud-sud.
«Livre, dialogue des cultures et émergences», est le thème qui a guidé les réflexions lors de ce Salon.
Faisant une lecture de l’environnement des éditeurs en Côte d’Ivoire, Guy Lambin, directeur général de Nei-Ceda Edition – sponsor officiel du Sila n’a pas manqué d’évoquer (à l’ouverture) la contrefaçon «qualifiée de piratage» et pratiquée par des «entrepreneurs indélicats». Un fléau, a-t-il déploré, qui prend des proportions telles qu’il met en péril un certain nombre de sociétés d’éditions. «On a pu constater cette année, a-t-il rappelé, que des quantités importantes de livres scolaires avaient été imprimées frauduleusement en Inde, pour le compte d’importateurs ivoiriens et auraient été mis sur le marché. N’eût été la vigilance de la douane ivoirienne qui les ont saisis à l’arrivée au port d’Abidjan». Ces livres auraient inondé le marché et porté des préjudices financiers.

Le Maroc, pays invité d’honneur – une première dans l’histoire du Sila

Pour le ministre Mohamed Amine Sbihi qui s’est exprimé à l’ouverture le 12 novembre, la participation du Maroc au Sila avec sa quinzaine de maisons d’éditions, est l’une des manifestations des liens étroits entre son pays et la Côte d’Ivoire qui,«entretiennent, depuis plusieurs décennies, des relations marquées par la solidarité, la compréhension et le respect mutuel».
Ces relations (historiques), ont permis aux deux pays d’établir une coopération solide dans les domaines économique, commercial et culturel. Avec le Sila l’occasion est donnée, «d’aller à la rencontre de l’Autre» et de permettre un enrichissement mutuel des valeurs de la diversité culturelle, le Maroc a fait découvrir la richesse de son patrimoine et la dynamique de sa scène culturelle. Les collections d’ouvrages qui y ont été présentées – sur la religion, l’histoire, les bibliographies, les livres pour enfants, des publications non vendues, etc. – ont donné divers aspects de la création littéraire et intellectuelle marocaine.
Cette diversité a également été caractérisée par la présence d’auteurs dont Mamoun Lahbabi (auteurs de dix romans depuis 1994), la poétesse Touria Ikbal (député au parlement marocain), Layla Chaouni – responsable des Editions Le Fennec (…)
Rencontrée au stand du Maroc, Mme Bouchra Ouachaou, responsable des salons internationaux à la direction du livre, des bibliothèques et archives au Ministère de la culture, a confié que ledit ministère, en plus d’assurer la responsabilité de l’acheminement des livres des éditeurs, s’est occupé de la coordination pour l’installation du stand au Sila. Dix (10) maisons d’éditions qui on été représentées au Sila, y ont participé «de façon indirecte», a-t-elle précisé, des établissements. Sont aussi au Salon, l’Institut des Etudes Africaines (IEA) – un établissement universitaire de recherche fondamentale qui relève de l’Université Mohammed V [Souissi] –, l’Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) qui, elle, est une institution créée auprès de Sa Majesté Chérifienne avec pour vocation de lui donner avis sur les mesures de nature à sauvegarder et à promouvoir la langue amazighes dans toutes ses formes et expressions. S’ajoutent les publications de l’association d’intérêt général, le ‘’Rabita Mohammedia des Oulémas’’ – dont l’objectif général est de définir les dispositions de la Charia islamique et de propager les valeurs de tolérance, de respect et de modération, intrinsèques au message islamique. Et, le Conseil de la Communauté Marocaine à l’Etranger (CCME). Cette dernière est une institution nationale consultative et de prospective, placée auprès de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Dans une politique d’orientation «vers l’Afrique» dans tous les domaines (politique, culturel, etc.), Mme Bouchra Ouachaou a annoncé le mercredi une rencontre qui a eu lieu le lendemain (jeudi 14 novembre) avec Mme Adjiman Chantal, directrice de la Bibliothèque nationale de Côte d’Ivoire (Bnci). Cette rencontre a eu pour but d’aboutir sur un don des publications du ministère de la culture du Maroc à la Bnci.

Le Salon aux visiteurs …

Un grand intérêt a été marqué pour le livre. Les stands n’ont pas désemplis. Même un programme de visite de stand a été élaboré par des écoles et lycées du District d’Abidjan. Des étudiants, élèves de l’Empt et autres amoureux du livre y ont fait un tour dans l’intention de se procurer un livre souvent rare dans les rayons d’une librairie ou trop cher (au programme universitaire). Des surprises attendaient certains et la chance pour d’autres.
C’est le cas de Bancé Séidyna, étudiant en géographie qui relève la rareté de documents (Atlas) dans son département. Présent au Sila depuis la matinée du mercredi 13 novembre dans l’espoir de se procurer un livre, c’est au stand des Editions Nouveaux Horizons des Etats-Unis qu’il trouvera gain de cause, dans la soirée. «J’ai eu gain de cause !», s’est-il réjoui après avoir reçu gratuitement «La géographie des Etats-Unis» en 197 pages. Comme plusieurs visiteurs dans ce stand, il a été soumis à un jeu de questions à choix multiples avec à la clé une récompense. «On a du monde avec la visite d’écoles. On est débordé», s’est confié Mme Debora Yameogo Rouamba, assistance au Centre de la documentation [Information Resource Center Assistant Public Affairs Section] à l’Ambassade des Etats-Unis. Au stand du Centre culturel américain (Cca), c’est plus de 600 livres – avec en toile de fond les ouvrages sur ‘’Les présidents américains, de Georges Washington le premier habitant de la Maison blanche à Obama’’, de André Kapsi et Hélène Harter ; Martin Luther King, autobiographie ; l’audio book ‘’Play Away’’ et «Yes we can, Speeches of Barack Obama», etc.
Comme Bancé Séidyna, Kouakou Yves – élève au Lycée technique d’Abidjan s’est dit «dépassé». Après avoir répondu au quiz «De quelle nationalité sont les auteurs de Nouveaux Horizons ?», il est retourné avec «Esquisse du système judiciaire américain», en 225 pages. «Je ne m’y attendais pas !, a-t-il confié. Je suis venu dans le but de trouver un livre dans ma spécialité – l’électrotechnique». Son ami de classe Kouakou Yao Roland, pour s’être inscrit sur la liste de visiteurs au stand, a quant lui reçu la nouvelle édition du livre «Esquisse de la littérature américaine». «Je suis ravi, s’est-il exprimé. C’est la première fois de recevoir un présent en venant visiter un salon. J’y viens pour la deuxième fois. Je suis satisfait même si ce que je suis venu chercher, je ne l’ai pas eu». Dans ce stand, le visiteur est émerveillé par le Kindle – un support électronique à la forme d’une tablette qui contient des centaines de livres avec table de matières. «C’est une bibliothèque en main», fait savoir Mme Rouamba. Son utilisation peut se faire par emprunt en s’inscrivant auprès du Cca pour une durée d’une semaine et deux semaines pour un livre.
En face du stand du CCA, au salon du salon du sponsor officiel, Nei-Ceda qui a exposé sa gamme de livres, de nouvelles éditions des œuvres de Ahmadou Hampaté Ba n’échappent pas au regard. Comme dans la plus part des stands, les auteurs y ont procédé à la dédicace de leurs ouvrages. C’est à l’occasion du Sila que le journaliste à Top Visages, Usher Aliman, a présenté le vendredi, jour de la clôture du salon, son œuvre intitulé «Douk Saga ou l'histoire interdite du coupé-décalé, un destin fracassé» - paru aux Editions Les Classiques ivoiriens. Un livre-témoignage, fruit d’une investigation menée pendant dix ans et sur Stéphane Doukouré de Amidou dit Douk Saga et les membres de la Jet-Set ivoirienne.
KS
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