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Art et Culture Publié le vendredi 22 novembre 2013 | Nord-Sud

Réhabilitation, construction, inondation… / Ecoles publiques : les parents disent non aux cotisations

Les parents d’élèves disent non aux cotisations injustifiées dans les écoles. Ils demandent l’application de la gratuité promulguée.

« C’est exagéré », lance Aly Diomandé, un parent d’élève en colère. Il en veut autant à l’administration de l’Epp Agnikro Bad 1 sise à Abobo derrière rail qu’au ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique. Le plaignant a inscrit son fils en classe de CE2 dans ledit établissement. A l’en croire, le Comité de gestion des établissements scolaires (Coges) réclame une cotisation de 2000 F cfa. Mais ce ne serait pas tout. La même somme est demandée comme droit de composition. Pour en rajouter à sa colère, l’établissement aurait fixé le coût du tee-shirt de sport à 1500 F tandis que les cours de renforcement s’évalueraient à 200 F. Notre interlocuteur est convaincu qu’il s’agit d’un acharnement. « On veut à chaque fois nous soutirer de l’argent au moment où l’on parle de la gratuité de l’école. Cela n’a pas de sens», s’indigne -t-il. En 2008, la cotisation a été salutaire car il s’agissait de désengorger les classes. « Un effectif de 90 élèves dans une classe, c’est énorme. Il fallait trouver une solution. En tant que parents, nous avons alors voulu réagir pour la construction de nouvelles classes. Malheureusement rien n’a été fait depuis 2008 que nous nous sommes cotisés », décrie le pauvre parent d’élève. Antoine Eblin Ahossi, directeur de l’Epp Agnikro Bad 1, approché mardi dernier, reconnaît les levées de fonds. « Les cotisations ne sont pas obligatoires. C’est juste un appui que nous demandons aux parents en attendant que l’Etat nous vienne en aide », se dédouane l’intéressé. A son dire, l’inspection primaire d’Abobo 3 de même que la Direction régionale de l’éducation nationale sont informées. « Cela fait deux ans que je suis-là. Je ne suis pas comptable de ce qui s’est passé auparavant. Les anciens gestionnaires du Coges n’ont pas respecté leurs engagements mais avec la nouvelle direction, c’est un nouveau départ », se justifie-t-il. Pour étayer ses propos, il fait visiter à notre équipe de reportage un bâtiment de deux classes en construction. A l’Epp Jeanne Gervais Cocody 1, Stars 9, les parents refusent de cotiser également. « L’école a été momentanément fermée jusqu’à nouvel ordre. Nous n’avons pas eu d’autres choix. C’est impossible de travailler dans ces conditions. L’école est inondée, les classes aussi. Mais en plus les toilettes sont inutilisables, bouchées et des odeurs nauséabondes polluent toute l’école », relate tristement Dégni N’guesan, président du coges. Ce dernier impute les malheurs de l’établissement à une construction qui aurait bouché le caniveau qui servait d’évacuation aux eaux de pluies et usées et à une autre bâtisse construite sur l’égout des toilettes. « Nous avons décidé d’arrêter les cours il y a plus deux semaines parce que les enseignants et les apprenants ont commencé à avoir des problèmes cutanés. Notamment la maîtresse de Cp1 dont la classe est entièrement inondée. Et les plus petits parfois sont tentés de manger les crapauds qui ont fait leurs nids dans la mare de l’école», déplore-t-il. Mal­gré ces difficultés, les parents d’é­lèves boudent le Coges. « Nous avons un besoin de 580.000 FCFA. Nous avons levé une cotisation de 2000 FCFA par élève. Mais nous avons à peine récolté 100.000 FCFA. A présent notre regard se tourne vers les autorités compétentes à savoir le ministère de l’Education nationale et de l’enseignement technique et la mairie de Cocody pour nous venir en aide », a sollicité le parent d’élève. Autre lieu. Le Lycée classique d’Abidjan est une vieille dame qui a 69 ans, ce sont les mots du proviseur Alain Koné. Presque tout est à refaire. Il s’agit, entre autres, de l’étanchéité, des toilettes, des salles de labo, et de la peinture. Il détaille que le lycée est sur la liste des bâtiments à réhabiliter par le Programme présidentiel d’urgence (Ppu). Toutefois, certains élè­ves ont pris l’initiative de faire quelques travaux de leur propre chef. Djakra Goubo Prospère, élève en classe de TD5, au Lycée classique est fier d’avoir participé com­me bon nombre de ses camarades de classe, à la réfection de la peinture. Cependant, il explique que d’autres élèves se sont abstenus de cotiser.

HA (stagiaire)
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