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Art et Culture Publié le jeudi 28 novembre 2013 | Diasporas-News

David Baiot

Son visage pourrait probablement envahir nos écrans dans les dix prochaines années tant son jeu, son histoire et son sens éthique plairont à tous les publics. David Baiot, en à peine six années de métier, c'est avant tout un parcours télévisuel et cinématographique de novice résultant de plusieurs coïncidences bienheureuses. De sa plastique de mannequin, de la simplicité qu'il dégage, on découvre un jeune homme doux, humble, réfléchi.
Pour la première fois, il s'exprime à cœur ouvert sur le succès de Plus belle la Vie, les répercutions de ce succès, mais évoque également son rôle dans la série Ainsi soient-ils diffusée sur Arte ou il campe avec conviction le rôle d'Emmanuel Charrier, un prêtre entrant au séminaire des Capucins. David nous livre ses doutes, ses ambitions mais aussi ses choix de carrière entre pudeur et professionnalisme.
Vous avez un parcours atypique, pouvez-vous nous le raconter brièvement ?
J'ai fait toute ma scolarité en France ou j'ai obtenu mon bac littéraire. Ensuite j'ai intégré l'Efap que j'ai autofinancé. J'avais une amie qui était assistante d'une directrice de casting qui m'a proposé de passer un casting, car elle trouvait qu'il y avait un personnage dans la série « Seconde chance » pour TF1 qui pouvait me correspondre. Après dix jours d’attente ils m'ont rappelé pour me dire que j'étais pris. Au début, je me suis demandé dans quoi je m'embarquais, mais finalement je me suis lancé. Les tournages ont duré presque un an pour huit mois de diffusion. Dans la foulée le directeur de Plus belle la vie m'a contacté pour me proposé un rôle dans la série. Depuis, cela fait six ans que je vis de mon métier et quatre ans que je suis dans le show.
Comment vivez-vous votre célébrité naissante ?
Je la vis bien. Ce qui est sûr, c'est que l'on devient très vite populaire. Les gens ont l'impression qu'on est leur pote car nous faisons (un peu) partie de leur vie quotidienne en nous invitant tous les soirs dans leur salon.
Qu'est-ce que vous a apporté cette série ?
Lorsque l'on est comédien, travailler au quotidien c'est un luxe donc il arrive que l'on se retrouve dans des périodes ou on ne fait rien, on passe des castings infructueux... PBLV m'a permis de pouvoir me poser et de pouvoir m'assumer dans une branche qui n'est pas évidente. Cela m'a appris le jeu d'acteur et de comédien, à être réactif, efficace car nous travaillons vite, l'apprentissage rapide de mes textes car nous tournons un épisode par jour... A titre de comparaison, au cinéma on tourne une minute en moyenne par jour. PBLV est une série qui est très stigmatisée à cause de son succès. Les producteurs de cinéma n'en reviennent toujours pas ! Pourquoi est-ce que cette série cartonne autant ? (en moyenne six millions de téléspectateurs ndlr). Ce qui est intéressant dans cette série, c'est le travail fourni par les auteurs au niveau des problèmes de société. C'est-à-dire que les gens on l'envie de s'identifier aux personnages et le fait qu'il y ait une chronologie sur l'actualité, cela renforce encore plus le lien avec le public et c'est là ou cette série est forte et c'est pour cela qu'elle marche encore aujourd'hui.
Parlez-nous de la série Ainsi soit-ils de Bruno Nahon diffusée sur Arte, comment vous êtes-vous retrouvé dans cette aventure ?
J'ai passé un casting avec la directrice ou j'ai pu faire les premiers essais, puis j'ai rencontré le réalisateur etc... La première chose que le réalisateur Bruno Nahon m'a dit c'est qu'il n'avait jamais vu Plus belle la vie mais qu'il avait vu mes essais et qu'il avait envie de travailler avec moi. Aujourd'hui je suis dans cette démarche là. Je me sens comédien et j'ai envie d'être vu comme tel!
Quel rôle souhaiteriez-vous incarner un jour au cinéma ou à la télévision ?
Je voudrais être un avocat en pleine plaidoirie, je voudrais être un toxicomane, je voudrais être un médecin, je voudrais vraiment tout jouer car après tout, mon boulot est d'incarner des personnages. J'aimerais être un super héros, pourquoi pas le prochain Spider Man ? Après comme dans tout il y a du travail à faire en amont, il faut creuser les personnages, les développer, leur apporter de la substance...

Nous savons que l'un de vos acteurs favori est Omar Sy. Qu'est-ce qui vous plaît chez lui ?
J'adore et j'admire son naturel. Il a réussit à en faire sa carte de visite. Son sourire passe partout. Je crois que même lui ne s'autorisait pas à rêver de ce qui lui arrive. Et c'est cela que je trouve beau.

Votre position sur la représentation des acteurs noirs dans le cinéma français. Selon vous, Omar Sy ouvre-t-il une porte ?
Je pense que si Omar Sy ouvre une porte, il ouvre la sienne ! Aujourd'hui en France, avoir un noir dans un rôle principal dans un film devenu culte en peu de temps, ça n'est arrivé qu'à lui. Et pourtant cela fait longtemps qu'il y a des comédiens noirs qui travaillent en France. C'est arrivé également au rappeur Joey Starr qui est une forte personnalité. Je pense qu'en France on aime beaucoup les comiques, Franck Dubosc, Xavier Demaison... Des acteurs que l'on retrouve à l'affiche de films mais qui sont comiques de formation. Mais pour en revenir à Omar Sy, je suis très admiratif et très content pour lui et je pense qu'il peut aller encore plus loin.
Selon vous, le cinéma français doit-il continuer à fournir des efforts dans ce sens ?
Effectivement, qu'ils se disent enfin qu'en France, chez les noirs il on ne retrouve pas que des racailles ou que des sans-papiers, on peut peut-être donner un rôle de mec lambda dans la société aussi bien intégré, qui sort avec une blanche ou une arabe ou une chinoise... Qu'on puisse enfin montrer la société française comme ça. En France, il y a de cinéma d'auteur, en général les auteurs lorsqu'ils travaillent leurs personnages ne pensent même pas à leur apporter de la couleur. D'ailleurs c'est pour cela que l'on peut compter le nombre de comédiens noirs sur les doigts : Omar Sy, Aïssa Maïga, Edouard Montoute et encore... On ne les retrouve souvent que dans des seconds rôles. Je pense malgré tout que les plus belles choses sont à venir.

Pensez-vous qu'il faille imiter les USA ou les noirs finalement écrivent leurs propres rôles ?
Je vais vous avouer une chose. Sur la série seconde chance, le rôle de Koffi a été écrit par une scénariste noire. C'est comme cela que ce personnage a vu le jour dans cette série. Elle s'est dit qu'il ne pouvait en être autrement. Et c'est aussi comme cela que ça s'est passé pour la série américaine Cosby Show, le Prince de Bel-Air... Parce qu'il y avait des pôles de scénaristes noirs qui ont lancé ce genre de séries et qui ont lancé des comédiens dont le talent aujourd'hui est indiscutable.

Quel est votre point de vue sur le cinéma africain ?
Je n'ai pas vraiment de contact avec le cinéma africain. Je n'ai pas l'impression qu’ils me connaissent. Je suis allé au Gabon pour donner de mon temps à une association de sourds et muets, femmes victimes de maltraitances et d'orphelins dirigée par la Première dame Sylvia Bongo Odimba il n'y a pas si longtemps. J'ai pu rencontrer des réalisateurs africains gabonais mais qui ne me connaissent pas parce que le rayonnement de la France n'est pas perçu pareil là-bas. La série Plus belle la vie n'est pas forcément connue. L'industrie du divertissement est presque inexistante. Il y a qu'un seul cinéma dans la capitale et parait-il que tous les weekends il est squatté par des gens d'église pour y faire venir leurs fidèles. Il y a un vrai problème au niveau de l'Art au Gabon et je pense qu’ils ne mettent pas suffisamment de moyens pour cela. Sinon j'aimerais vraiment beaucoup travailler avec des cinéastes africains, parce que finalement je suis le petit « blanc ». Je ne suis pas vraiment d'ici et je ne suis pas vraiment de là-bas donc, je peux foisonner dans une grande quantité de rôles.

Quels sont vos projets ?
En ce moment c'est l'intrigue dans Plus belle la vie avec mon cousin Issa et mon ami Boris joué par Hervé Babadi. Cet hiver, je serais au cinéma dans "Libre et assoupi" ou je jouerais le rôle de Wills Andy, un film réalisé par Benjamin Guedj avec Charlotte Le bon et Baptiste Lecaplain. J'y fait une courte apparition mais c'est mon premier rôle au cinéma et j'en suis très fier. Et puis, il y a aussi un court métrage "Fort Buchanan" réalisé par Benjamin Corty, et un prime de Plus Belle La Vie avec quelques surprises !

Maud OYABI
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