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Société Publié le mardi 3 décembre 2013 | Nord-Sud

Expulsés, humiliés…/ Baux administratifs : le calvaire des policiers !

© Nord-Sud Par M.A
Sécurité: le Ministre français de l`intérieur fait des dons à la police et à la gendarmerie
Samedi 16 Novembre 2013. Abidjan. Ecole de police. le Ministre d`Etat, Ministre de l`intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko a reçu des mains de son homologue français Manuel Valls un don de matériels logistiques constitué de 500 pistolets automatiques et d`une centaine d`ordinateurs.
Se loger aujourd’hui est devenu un véritable casse-tête chinois pour les policiers. Ces hommes en tenue sont souvent l’objet d’expulsions honteuses de la part de leurs propriétaires. Reportage.



« Maison à louer !». L’affiche pend sur le portail d’une habitation au Plateau-Dokui. Situé sur la voie menant à la clinique principale du quartier, le bâtiment en location est ceint par une grande clôture bleue. A cet endroit, habitaient des policiers qui ont été vidés des lieux. Il est 18 heures 40 minutes, ce vendredi du mois de novembre lorsque nous nous signalons à un jeune en débardeur qui fait office de vigile. Après de brefs échanges, il nous conduit chez la propriétaire avec qui nous avons rendez-vous. Cheveux tressés, le teint clair, le regard fixé sur la porte d’entrée, la dame nous accueille avec quelques réserves. Elle préfère rester dans l’anonymat. Interrogée sur l’expulsion des policiers qui habitaient sa maison, notre hôte du jour fait savoir qu’elle ne tolère pas les « mauvais payeurs ». C’est pour cette raison qu’elle a, depuis lors, refusé de louer son local à un flic. «  Les baux administratifs des policiers ne sont jamais payés. Il est inadmissible pour moi de laisser un locataire qui ne paye pas », soutient-elle. Avant d’ajouter fermement : «J’ai même pris l’engagement d’expulser un policier malgré nos bons rapports. Je pense qu’il a été compréhensif ». Cette situation, de nombreux policiers la vivent au quotidien à Abidjan. Comme en témoigne cet agent que nous rencontrons par la suite au commissariat du 11ème arrondissement d’Adjamé. Elancé, il est occupé à rédiger les procès verbaux (Pv) des personnes prêtes à être déférées au parquet. Le sujet est un casse-tête pour cet officier. Raison ? Il habite au quartier Maroc, non loin de la pharmacie « Mathy » dans la commune de Yopougon. Et son bâilleur, A.M, ne cesse de le harceler. Lui et les nombreux policiers qui habitent son immeuble sont dans le collimateur. «Cher frère, vous ne pouvez pas comprendre combien de fois mes nuits sont troublées par cette question», confesse-t-il. Lui et ses frères d’armes sont sommés de libérer le bâtiment d’ici avril 2014. « Actuellement, c’est l’inquiétude totale », soupire l’agent. Selon lui, ils doivent plusieurs mois d’arriérés au propriétaire chiffrés à 16 millions FCFA. Cet agent et ses camarades ne sont pas les seuls concernés par ce problème. Dans le même commissariat, un autre officier se dit également préoccupé par cette situation. Il habite avec ses collègues dans un immeuble dénommé « Harmony », à Maroc-antenne, toujours à Yopougon. «  Nous sommes encore là parce que souvent le bailleur sollicite notre service. Sans cela, j’avoue que nous serions déjà partis », révèle l’agent de police. Pis, en octobre dernier, ajoute-t-il, un sergent-chef en poste dans un commissariat à Yopougon a été expulsé de sa maison avec ses enfants et ses deux femmes. Cet infortuné et sa famille n’ont eu pour abri que le commissariat de son service. Ils y sont restés pendant plusieurs jours. Résidant dans une villa à Abobo, à quelques mètres de la résidence universitaire, un policier renchérit : « J’ai reçu plusieurs grosses de la part de mon huissier. Et je dois partir à la fin du mois de novembre ». Où va-t-il poser ses valises ? Il l’ignore. Beaucoup de flics humiliés de la sorte se retrouvent chez leurs parents quand ils n’ont pas les moyens de louer une autre maison dans l’immédiat. D’autres, par contre, sont dans une situation bien étrange. Comme cet officier qui exerce à la chancellerie. « J’habite ma propre maison que j’ai cons­­truite grâce à mes maigres moyens à Williamsville, derrière le cimetière. Elle est baillée. Mais cela fait vingt mois que je n’ai pas reçu le moindre loyer », se plaint-il. Tout comme lui, ses collègues policiers ne comprennent pas pourquoi ils sont les seuls concernés par ce problème alors que les gendarmes, les eaux et forêts, ne sont pas concernés.

DL (stagiaire)
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