Journaliste franco-camerounaise elle a, plus d’une décennie durant, dirigé la rédaction du magazine panafricain "Planète Jeunes". Kidi Bebey, c’est d’elle qu’il s’agit, a également produit et animé des émissions dont "Reines d'Afrique" sur RFI. Pionnière dans la littérature pour enfants et pour jeunes, elle était récemment à Abidjan. Dans cette entrevue, la fille du célèbre poète et chanteur camerounais, Francis Bébey se dévoile.
Le Patriote : Vous êtes une référence dans le domaine de la littérature pour enfants et jeunes, et également dans le monde des médias. Aujourd’hui dans lequel des secteurs peut-on vous classer ?
KB : Aujourd’hui, je suis auteure et journaliste. Auteure, je l’ai été timidement, journaliste, je le reste.
LP : Plus d’une dizaine d’années durant, vous avez été rédactrice en chef de Planète jeunes, quelle expérience gardez- vous de cette aventure ?
KB : Une expérience exaltante ! C’est un travail de fourmi, de recherche et de vérification permanente de ce qu’on l’on dit et écrit. Pour la presse et les lecteurs jeunes en particulier, il faut être sûr que ce que l’on donne comme information est juste et vérifié. Un lecteur jeune croit tout ce qui est dit et écrit. Si on lui dit dix mille et qu’on se trompe d’un zéro alors qu’on voulait écrire mille, il va croire que c’est mille, parce qu’il croit vrai ce qu’il voit et cela peut conduire à influencer ses connaissances. On pense qu’écrire pour les jeunes est une chose facile, que plus le public est jeune et petit, plus il est facile. En réalité, la difficulté c’est d’adapter l’information au niveau de compréhension du lectorat, surtout pour les jeunes qui sont de plus en plus exigeants.
LP : Vous portez un patronyme célèbre, le nom de votre géniteur a franchi les frontières du Cameroun son pays et même de l’Afrique. Cette aura du père a-t-elle été un coup de pouce pour vous ?
KB : (Elle sourit). Oui, je suis la fille du poète et chanteur Francis Bebey. C’est vrai, les gens, à travers moi, voient mon père. Mais l’aura de papa a-t-elle été un coup de pouce pour moi ? Je ne le crois pas. Dans la vie, les efforts personnels sont souvent importants.
LP : Comment vous est-il venu l’idée de vous spécialiser dans la littérature pour enfants et jeunes ?
KB : Moi, j’ai toujours eu le goût pour les histoires, peut-être parce que j’ai grandi en France et qu’il fallait que je raconte des histoires sur l’Afrique. Un temps, j’allais en vacances au Cameroun pour me ressourcer et m’imprégner de la vie là-bas. Et il se trouve que j’ai enseigné, j’étais institutrice au début de ma carrière tout simplement. A un moment donné, mon désir de raconter des histoires, mon désir de rencontrer l’information, tout cela s’est croisé et j’ai abouti à cet univers de la jeunesse. Et puis, j’ai également croisé la route de personnes suffisamment impliquées dans le domaine de la Littérature pour enfants et jeunes qui prennent ça au sérieux.
LP : La littérature enfantine a-t-elle une importance, quand on sait que celle pour adulte a des difficultés pour s’ancrer dans le quotidien de l’Africain à cause du coût de la vie ?
KB : Quand vous voyez des hommes tirés à quatre épingles, costume- cravate, parler avec sérieux du livre pour enfant, de son importance de la littérature pour enfant, réfléchir avec le plus grand sérieux à toute la problématique de cette littérature, on se dit qu’il y a quelque chose à faire: c’est-à-dire prendre la littérature pour enfant au sérieux, parce qu’il est aussi porteur de développement pour l’Afrique.
LP : Quels sont les projets de Kidi aujourd’hui ?
KB : Je développe depuis deux ans une collection qui s’appelle "le Saï saï" au sein de la maison d’éditions Edicef. Une autre collection s’appelle "Buzz". Mes héros ce sont quatre enfants qui vivent des aventures et qui jouent au détective, même si à un moment donné les criminels leur échappent mais tombent aux mains de la police. Donc ils vivent des choses extraordinaires, des choses qu’on ne voit pas tout à fait en Afrique, mais qui se passent quand même en Afrique. J’ai eu l’envie d’inventer ces personnages parce que je suis une ancienne lectrice des clubs des cinq. Je suis aussi Directrice de la collection "Lucy", du nom du grand ancêtre de l’humanité. Cette édition est développée par les Editions "Cory livre" au Mali. Nous relançons cette collection dédiée aux grandes figures de l’histoire africaine et aux afro-descendants. Nous débutons avec une nouvelle parution dédiée à Aimé Césaire, "Aimé Césaire, le prophète" ; un deuxième titre paraîtra début 2014 avec pour intitulé "Myriam Makéba", la Diva de la musique africaine. Je pense qu’il est très important de parler de nos héros comme on parle des héros des autres avec emphase, ces héros qui ont ouvert la voix à tous en Afrique, car les jeunes ont besoin d’ouverture, d’imaginaire. Ils sont attirés par l’image, puis intéressés par les textes.
Réalisée par Jean-Antoine Doudou
Le Patriote : Vous êtes une référence dans le domaine de la littérature pour enfants et jeunes, et également dans le monde des médias. Aujourd’hui dans lequel des secteurs peut-on vous classer ?
KB : Aujourd’hui, je suis auteure et journaliste. Auteure, je l’ai été timidement, journaliste, je le reste.
LP : Plus d’une dizaine d’années durant, vous avez été rédactrice en chef de Planète jeunes, quelle expérience gardez- vous de cette aventure ?
KB : Une expérience exaltante ! C’est un travail de fourmi, de recherche et de vérification permanente de ce qu’on l’on dit et écrit. Pour la presse et les lecteurs jeunes en particulier, il faut être sûr que ce que l’on donne comme information est juste et vérifié. Un lecteur jeune croit tout ce qui est dit et écrit. Si on lui dit dix mille et qu’on se trompe d’un zéro alors qu’on voulait écrire mille, il va croire que c’est mille, parce qu’il croit vrai ce qu’il voit et cela peut conduire à influencer ses connaissances. On pense qu’écrire pour les jeunes est une chose facile, que plus le public est jeune et petit, plus il est facile. En réalité, la difficulté c’est d’adapter l’information au niveau de compréhension du lectorat, surtout pour les jeunes qui sont de plus en plus exigeants.
LP : Vous portez un patronyme célèbre, le nom de votre géniteur a franchi les frontières du Cameroun son pays et même de l’Afrique. Cette aura du père a-t-elle été un coup de pouce pour vous ?
KB : (Elle sourit). Oui, je suis la fille du poète et chanteur Francis Bebey. C’est vrai, les gens, à travers moi, voient mon père. Mais l’aura de papa a-t-elle été un coup de pouce pour moi ? Je ne le crois pas. Dans la vie, les efforts personnels sont souvent importants.
LP : Comment vous est-il venu l’idée de vous spécialiser dans la littérature pour enfants et jeunes ?
KB : Moi, j’ai toujours eu le goût pour les histoires, peut-être parce que j’ai grandi en France et qu’il fallait que je raconte des histoires sur l’Afrique. Un temps, j’allais en vacances au Cameroun pour me ressourcer et m’imprégner de la vie là-bas. Et il se trouve que j’ai enseigné, j’étais institutrice au début de ma carrière tout simplement. A un moment donné, mon désir de raconter des histoires, mon désir de rencontrer l’information, tout cela s’est croisé et j’ai abouti à cet univers de la jeunesse. Et puis, j’ai également croisé la route de personnes suffisamment impliquées dans le domaine de la Littérature pour enfants et jeunes qui prennent ça au sérieux.
LP : La littérature enfantine a-t-elle une importance, quand on sait que celle pour adulte a des difficultés pour s’ancrer dans le quotidien de l’Africain à cause du coût de la vie ?
KB : Quand vous voyez des hommes tirés à quatre épingles, costume- cravate, parler avec sérieux du livre pour enfant, de son importance de la littérature pour enfant, réfléchir avec le plus grand sérieux à toute la problématique de cette littérature, on se dit qu’il y a quelque chose à faire: c’est-à-dire prendre la littérature pour enfant au sérieux, parce qu’il est aussi porteur de développement pour l’Afrique.
LP : Quels sont les projets de Kidi aujourd’hui ?
KB : Je développe depuis deux ans une collection qui s’appelle "le Saï saï" au sein de la maison d’éditions Edicef. Une autre collection s’appelle "Buzz". Mes héros ce sont quatre enfants qui vivent des aventures et qui jouent au détective, même si à un moment donné les criminels leur échappent mais tombent aux mains de la police. Donc ils vivent des choses extraordinaires, des choses qu’on ne voit pas tout à fait en Afrique, mais qui se passent quand même en Afrique. J’ai eu l’envie d’inventer ces personnages parce que je suis une ancienne lectrice des clubs des cinq. Je suis aussi Directrice de la collection "Lucy", du nom du grand ancêtre de l’humanité. Cette édition est développée par les Editions "Cory livre" au Mali. Nous relançons cette collection dédiée aux grandes figures de l’histoire africaine et aux afro-descendants. Nous débutons avec une nouvelle parution dédiée à Aimé Césaire, "Aimé Césaire, le prophète" ; un deuxième titre paraîtra début 2014 avec pour intitulé "Myriam Makéba", la Diva de la musique africaine. Je pense qu’il est très important de parler de nos héros comme on parle des héros des autres avec emphase, ces héros qui ont ouvert la voix à tous en Afrique, car les jeunes ont besoin d’ouverture, d’imaginaire. Ils sont attirés par l’image, puis intéressés par les textes.
Réalisée par Jean-Antoine Doudou