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Sport Publié le vendredi 20 décembre 2013 | Nord-Sud

Ligue 1 : Les mises au vert sont-elles encore utiles ?

© Nord-Sud Par DR
Ligue des champions : le Séwé maitrise le Recreativo
Le Séwé Sports de San Pedro, champion de Côte d’Ivoire pour la deuxième année consécutive, affrontait samedi dernier au stade Robert Champroux, à Marcory, le Recreativo do Libolo d’Angola dans le cadre de la seconde journée des matches de poule de la Ligue des Champions.
Tous les sportifs connaissent les mises au vert. C’est la période (y compris la nuit) précédant une rencontre sportive importante. Les clubs de football en ont fait une spécialité. Certains s’en éloignent pour des raisons financières. Les mises au vert sont-elles encore importantes ?

Se mettre au vert revient à s’éloigner d’un endroit stressant, dangereux… La mise au vert du sportif et particulièrement du footballeur s’impose donc avant les rendez-vous du week-end. Si la pratique tend à disparaître en Europe (notamment en Belgique, en France et en Angleterre), les clubs ivoiriens maintiennent le cap. Un petit tour d’horizon nous permet de constater que des clubs tels le Stella ou encore le Séwé Sports de San Pedro ont tourné le dos à cela. L’exemple du champion de Côte d’Ivoire amuse. Et c’est un joueur du club qui raconte l’histoire : «De concert avec nos dirigeants, nous avons arrêté les mises au vert depuis la saison dernière. Au lieu de dépenser 800.000 FCFA par match pour la mise au vert dans un réceptif hôtelier, nous avons décidé de nous retrouver deux ou trois heures avant les matches sur place au stade lorsque nous jouons à Abidjan. Et cette somme d’argent est repartie entre les joueurs…». Depuis, le Séwé Sports de San Pedro ne s’embarrasse plus de coûteuses mises au vert. Au Stella, les mises au vert n’existent plus. «Par le passé, nous allions dans un hôtel à Yopougon mais les difficultés financières nous contraignent à abandonner les mises au vert», glisse, sous le couvert de l’anonymat, un joueur. Autre club. Autre méthode. L’Académie de football Amadou Diallo. Là-bas, les ‘’retraites’’ existent sous une forme beaucoup plus souple. Le capitaine Okou Zahoui renseigne que ses coéquipiers et lui ont rendez-vous à l’hôtel Hamanieh (Marcory) chaque jour de match à 10 heures. Ensuite, deux heures avant le début de la rencontre, ils rallient le stade. Bien sûr, après avoir partagé le repas. Ils ne reviendront à l’hôtel que vers 18 heures pour récupérer leurs affaires. A l’Asec et à l’Africa, pas besoin d’élire momentanément domicile dans les hôtels de la capitale et de gaspiller de l’argent. Sol béni à M’Pouto et le complexe sportif de la Sotra à Port-Bouët offrent des chambres climatisées qui accueillent les joueurs avant les matches de Ligue 1 ou de Coupes africaines. Mention spéciale tout de même à l’Asec où les joueurs bénéficient de bonnes conditions. «Nous dormons à 21 heu­res. Mais avant, nous dînons avec du riz ou des pattes…», souffle un joueur mimos qui ne souhaite pas être cité. «La mise au vert correspond à la phase pré-compétitive. Elle débute généralement la veille du match, confirme TL, l’un des médecins de l’Africa. Sur le plan nutritionnel, il s’agit de veiller au maintien d’un état d’hydratation optimal et de maximiser les réserves en glycogène musculaire et hépatique. L’objectif est d’éviter l’épuisement précoce de ses réserves particulièrement nécessaires sous l’effet de 90 minutes d’effort intensif caractérisés par des sprints répétés». A Gagnoa, Seri Dogo Jean-Serge, Zégbé Moïse ou encore Dali Okahué vivent ensemble dans une cité. La fraternité, l’amitié, l’ambiance entre eux, ils connaissent. Lorsqu’ils évoluent à Gagnoa, pas besoin donc de mise au vert particulière. Mais lorsqu’il s’agit d’aller jouer à Yamoussoukro, à Abidjan ou à Abengourou, le passage dans un hôtel de deux ou trois étoiles s’impose. «Lorsque nous jouons à Abidjan par exemple, nous dormons à 21 heures dans un complexe appelé Paris-village à Bingerville. Quand tu es jeune, que tu peux encore te disperser, c’est un moyen pour l’entraîneur d’éviter que tu sortes en boîte de nuit ou faire la tournée des bars». La formation de l’As Denguélé d’Odiénné, elle, a son camp situé quelque part au Plateau Dokui. Précisément à Eden hôtel.Qu’apporte concrètement une mise au vert ? «Honnêtement, l’apport que peut avoir une mise au vert dépend de beaucoup de choses. Par exemple, je trouve ça intéressant pour raffermir les liens entre joueurs. C’est important pour le groupe qui vit ensemble et se ressoude. Cela nous permet d’avoir un même esprit. Les mises au vert permettent aussi de ne pas manger n’importe quoi…», ajoute l’attaquant du Sporting club de Gagnoa, Zégbé Moïse. Mais comme il fallait s’y attendre, tout le monde n’aime pas les mises au vert. «C’est suffisamment compliqué de partir toutes les semaines, parce qu’en plus, la mise au vert te prive de temps avec ta famille», explique ce footballeur d’un club Abidjanais, sous le sceau de l’anonymat. Boudo Mory, nouvel entraîneur du C.O. Bouaflé, y est très attaché. Il va même jusqu’à nous tuyauter que s’il gagne ou s’il perd, c’est parce que la mise au vert s’est passée de telle ou telle autre manière… Et l’ancien attaquant de l’As Sotra, de l’Africa et des Eléphants, Beugré Yago Eugène, de raconter cette anecdote : «Avant la finale de la Coupe nationale As Sotra-Africa (Ndlr ; 1-2), en 1989, nous étions au vert. C’était trop pesant et je suis sorti pour évacuer le stress. Le lendemain, toute la Côte d’Ivoire me connaissait… la mise au vert est utile. L’idéal est qu’elle ne dure pas trop longtemps». Le message est passé.

Guy-Florentin Yameogo
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