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Société Publié le lundi 23 décembre 2013 | L’Inter

Accusé de vente illicite de terrain : le chef du village de M’Pouto destitué et remplacé

Il y avait une foule compacte à la place publique de M’Pouto, village Ebrié situé dans la commune de Cocody, samedi dernier 21 décembre. Pour cause, la communauté villageoise procédait à la présentation officielle de son nouveau chef, François Séké Nangui, en remplacement de Jean-Paul Agbassi Atcho. Pour confirmer le nouveau choix de la communauté, une cérémonie de libation et de bénédiction a eu lieu, très tôt, à 8 heures. Un rituel qui, faut-il le souligner, répond à une gamme de conditionnalités dont l’exécution requiert des talents spécifiques. Dans la droite ligne de la tradition Atchan, la responsabilité est revenue au patriarche et chef de terre, Guillaume Doublan Attéblé. Devant toute les composantes de la population et la présence des Dougbô (génération au pouvoir), le doyen d’âge a confié le pouvoir du nouveau chef aux mannes des ancêtres afin qu’elles veillent sur son règne. Une procession a eu lieu à travers les rues du village pour montrer le nouveau chef à ses administrés. Pour en arriver à la destitution de Jean-Paul Agbassi, il faut dire que plusieurs griefs ont été portés contre lui par la communauté villageoise. Au nombre de ceux-ci, la cession d’un flanc lagunaire considéré comme une zone d’extension. « La chefferie sortante a vendu cet espace qui est la réserve du village, à la société Tenium. Alors que cette affaire était pendante, celle-ci a encore morcelé et vendu, à son seul compte un autre site appartenant aux familles Varlet et Fofana avec bail emphytéotique. Pourtant, ces deux terrains qui ont été confiés au cabinet GCI-international, spécialisé dans l’aménagement foncier, attendaient leur Arrêté d’approbation modificatif pour permettre à toute la communauté d’être bénéficiaire», a confié un membre de la génération Dougbô. A ces griefs, il faut noter le fait que, au cours de ses 8 ans de règne, la chefferie sortante n’a réalisé aucun projet au bénéfice de la population selon les plaignants. «Après la destitution du chef, nous avons adressé des courriers à toutes les administrations pour informations. Dès la semaine prochaine, nous allons saisir l’autorité préfectorale afin d’entériner le choix du village à travers un Arrêté de nomination », a indiqué Firmin Attégbé, doyen d’âge de la génération Dougbô. Pour mieux comprendre cette destitution, nous avons tenté d’entrer en contact avec le chef déchu, mais sa résidence était fermée à double tour. « Pour des raisons de sécurité, le chef Agbassi est en lieu sûr », nous a-t-on lancé notamment.

G. DE GNAMIEN
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