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Économie Publié le samedi 28 décembre 2013 | Abidjan.net

Interview/Malékah Mourad-Condé, DG SODERTOUR LACS : "Le prolongement de l’autoroute à Yamoussoukro va permettre de booster nos chiffres d’affaires"

© Abidjan.net Par DR
Malékah Mourad-Condé, DG SODERTOUR LACS
Mme Malékah Mourad-Condé, cela fait deux ans que vous êtes Directeur général de la SODERTOUR LACS. Quel bilan pouvez-vous faire de votre présence à la tête de cette société d’Etat ?

A notre arrivée le 25 Novembre 2011, nous avons trouvé une structure qui venait à peine de naître parce que c’est par décret N°2008-137 du 14 Avril 2008 que la SODERTOUR LACS a été créée ; et ce n’est qu’au milieu de l’an 2010 que les organes dirigeants ont été mis en place. Malheureusement, nous avons connu une période de crise post-électorale en Côte d’Ivoire qui a fait que la société n’a pas pu véritablement démarrer.
Dès-lors, nous avons cherché dans un premier temps à consolider l’existant avant même de chercher à développer de nouveaux produits. Cette consolidation de l’existant s’est faite à travers l’amélioration de la qualité de service pour nos clients. Après quoi, nous avons procédé graduellement à la rénovation de l’hôtel Président. A ce niveau, nous avons démarré avec la rénovation du gros matériel, c’est-à-dire ce que le client ne voit pas. Et petit à petit, nous avons procédé à la rénovation de ce que le client peut voir. Nous espérons accélérer la cadence en 2014 en allant vers la rénovation des chambres.
Quant à l’amélioration du chiffre d’affaires de notre structure, nous pouvons vous assurer que nous sommes sur la bonne tendance. Nous en voulons pour preuve le taux d’occupation qui est passé de 20% à 35 voire 40% selon certaines périodes. Nous comptons maintenir le cap afin d’atteindre 50% de taux d’occupation à travers des politiques que nous avons mises en place.
En un mot, nous pouvons vous dire que nous avons un bilan assez positif.

Mme le Dg, vous parlez d’un bilan positif malgré la route qui constituait un véritable handicap pour accéder à Yamoussoukro. Depuis le 11 Décembre, le Président de la République a procédé à l’inauguration de l’autoroute du Nord qui relie désormais Abidjan à Yamousssoukro. Comment comptez-vous mettre à profit cet outil de développement au profit du tourisme ?

La crise est finie. L’autoroute aussi est terminée. Nous espérons atteindre les 50% de taux d’occupation pour 2014 afin de booster véritablement nos chiffres. Mais avant, nous voulons commencer par remercier Monsieur le Président de la République pour avoir terminé cette autoroute. Vous savez, on ne peut pas développer le tourisme sans développer les infrastructures qui accompagnent cette industrie. Et donc un des handicaps à lever était la fin de cette autoroute. Nous comptons donc capitaliser cette autoroute en mettant en place différents produits pour nos clients. Ces différents produits sont prêts, un calendrier touristique a déjà été apprêté pour 2014 et bientôt il sera rendu public pour que nos concitoyens préparent déjà leurs budgets vacances et qu’ils fassent en sorte que ces vacances soient programmées avec des économies conséquentes.

Au-delà de l’autoroute, il y a l’aéroport de Yamoussoukro qui n’est pas opérationnel. Est-ce qu’à cet effet vous avez un appel à lancer au Chef de l’Etat pour décanter cette situation ?

Tout à fait. Le Président de la République a pleine conscience de l’importance de cet aéroport. A l’occasion de sa visite d’Etat dans la Région du Bélier, Monsieur le Président de la république a donné l’assurance de l’urgence qui est signalée au niveau de l’aéroport. Il a l’intention de faire en sorte que cet aéroport soit opérationnel dans les plus brefs délais. Nous avons plaidé auprès de lui pour faire en sorte que l’aéroport de Yamoussoukro devienne un aéroport opérationnel pour le trafic national, sous régional et pourquoi pas international afin de favoriser le développement du tourisme. Il nous a donnés l’assurance de cette ambition et nous espérons que très rapidement, l’aéroport de Yamoussoukro deviendra un aéroport commercial.

Mme le Dg, nous sommes dans la cadence des fêtes de fin d’année. Comment comptez-vous rassembler le maximum de résidents en Côte d’Ivoire à Yamoussoukro ? Avez-vous prévu quelque chose de spécial à cet effet ?

Oui, nous avons concocté quelque chose de spécial pour la Saint Sylvestre. Mais nous tenons d’abord à remercier les populations qui se sont déplacées à Yamoussoukro pour la fête de Noël. Nous avons constaté que la ville était en fête et elle était bien pleine. Au niveau de SODERTOUR LACS, nous avons connu une affluence vers nos hôtels à l’occasion de cette fête de Noël.
Pour la Saint Sylvestre, nous comptons proposer quelque chose d’encore plus intéressant à nos compatriotes. C’est une surprise. Ceux qui ont envie de s’évader le 31 Décembre, nous les convions à Yamoussoukro où nous avons concocté de très bonnes choses pour eux. Nous les attendons pour faire ensemble la gigantesque fête que nous avons prévue autour de la piscine dans nos hôtels.

Vous avez au niveau de votre structure un programme de fidélisation des clients très alléchant que vous avez baptisé «Club Evasions». L’échéance de 2013 expire au 31 Décembre. Ce programme sera-t-il reconduit de façon tacite ou bien il va subir quelques réaménagements ?

Nous voulons d’abord remercier tous les résidents en Côte d’Ivoire qui ont adhéré à ce programme «Club Evasions». Il a été pour nous un succès parce que dans une très courte période, environ trois mois, nous avons enregistré 4 000 adhésions qui ont été transformées en clients. Pour nous, c’est un succès et il n’est pas question de s’arrêter là. Ce programme sera reconduit, évidemment avec quelques réaménagements parce que nous sommes obligés de prendre en compte tout ce qu’il y a comme nouvelles taxes ; par exemple la taxe de développement touristique (TDT) qui a été rajoutée dans l’annexe fiscale. Le Club Evasions va connaitre quelques réaménagements mais nous restons toujours dans le même esprit de permettre aux ivoiriens d’organiser leurs budgets vacances. Nous restons dans le même esprit package, à bas prix, pour les familles.

Comme le stipule son décret de création, la SODERTOUR LACS a également pour mission de booster le développement du tourisme en Côte d’ivoire. En 2014, quelles sont les stratégies que vous comptez mettre en œuvre pour atteindre cet objectif ?

Pour atteindre cet objectif, il faudra que les contraintes soient levées afin que les projets structurants que la SODERTOUR LACS a dans son pipe soient très rapidement mis en place pour aider à créer des emplois et à réduire la pauvreté en milieu rural.
Vous savez, quand on parle de relance du tourisme, il y a 3 dimensions à prendre en compte : la fiscalité, la compétitivité et le rôle de l’Etat.
Nous en tant que SODERTOUR LACS, agents de l’Etat chargé du développement touristique, nous représentons l’Etat. Tout acte que nous posons a un impact sur les autres hôteliers de la région.
Nous travaillons pour la région et pour les hôteliers et faisons en sorte que les nouveaux projets structurants que nous allons mettre en place aient des impacts sur l’industrie touristique et sur les populations pour aider à réduire la pauvreté.
Quand on parle de fiscalité, nous au niveau du tourisme sommes un secteur sinistré. C’est pourquoi nous appelons d’un vœu très fort l’Etat à revoir la fiscalité de ce secteur, à faire en sorte que les hôteliers et les agents du secteur touristique bénéficient d’une fiscalité particulière.
A l’époque, il existait un code des investissements spécifiques au secteur touristique. En 2012, un nouveau code qui prend en compte le développement touristique a été mis en place mais nous souhaiterions que l’Etat aille plus loin. Pourquoi ? Parce que l’investissement touristique a un retour sur investissement qui est très long, en moyenne sur 15 ans. Malheureusement, les offres que nous avons au niveau du code des investissements tournent autour de 08 ans. Comprenez qu’un investisseur qui se décide à opérer dans le domaine touristique attendra beaucoup de l’Etat. Un code attractif spécifique à ce secteur pourra, à n’en point douter, déclencher l’investissement.
Maintenant en termes de compétitivité, nous parlons de tout ce qui est formation parce que nous avons une inadéquation entre la formation et l’emploi. Les élèves qui sortent des écoles professionnelles ne sont pas opérationnels. Pour corriger cela, il nous faut travailler ensemble Ministère du Tourisme et Ministère d’Etat, Ministère de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Formation professionnelle sur la question de la formation des jeunes parce que leur curricula n’est pas adapté aux besoins des entreprises. Cette industrie demande un renforcement des capacités. Et nous à SODERTOUR LACS renforçons les capacités de nos agents avec l’aide du CEPROC (Centre européen des professions culinaires) qui met à notre disposition des meilleurs ouvriers de France. Pour l’année 2014, nous comptons ouvrir la formation à des participants autres que le personnel de SODERTOUR LACS.
Ceci dit, au sortir de la visite d’Etat qui a eu lieu récemment dans la région du Bélier et le District autonome de Yamoussoukro, nous avons présenté nos doléances au gouvernement et nous espérons qu’en 2014 le Chef de l’Etat et le gouvernement vont nous accompagner pour que le tourisme devienne un véritable levier de développement dans la région du Bélier et sur toute l’étendue du territoire national.

Mme le Dg, l’une de vos politiques, c’est l’accent que vous mettez sur le développement du tourisme intérieur. Quelle adresse particulière faites-vous aux ivoiriens afin qu’ils vous accompagnent à relever ce défi ?

Le chef de l’Etat fait en sorte que les infrastructures s’améliorent. Nous pensons que les résidents en Côte d’Ivoire peuvent se déplacer en toute sécurité et participer donc au développement du tourisme intérieur.
Toute augmentation du taux d’occupation des hôtels et autres maillons du secteur du tourisme entrainera aussitôt une hausse de l’activité économique. Que ce soit du tourisme d’affaires, ludique, funéraire, religieux, écologique etc, l’impact sur l’activité économique, vu le côté transversal de cette industrie, permettra de réduire le chômage, surtout celui des jeunes et des femmes, et par conséquent réduire la pauvreté.
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