x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Necrologie Publié le mercredi 29 janvier 2014 | AFP

Décès du dessinateur et poète ivoirien Frédéric Bruly Bouabré

© AFP Par DR
Frédéric Bruly Bouabré, poète, écrivain, penseur et dessinateur ivoirien
PARIS - Le dessinateur et poète ivoirien Frédéric
Bruly Bouabré, né au début des années 1920, est mort mardi à Abidjan, a-t-on appris auprès de la galerie Magnin à Paris.

"C’était un personnage de haut savoir, un sage, un pédagogue, un écrivain", a déclaré mercredi André Magnin. Le galeriste l’avait découvert par hasard en 1988 en Côte d’Ivoire alors qu’il préparait la grande exposition "Les Magiciens de la terre", qui a eu lieu en 1989 au Centre Pompidou.

"Ses dessins, d’un format carte postale, m’avaient bouleversé par leur
intensité", explique M. Magnin.

Pour Yaya Savané, conservateur de musée de formation qui, depuis "25 ans
travaillait avec lui sur l’ensemble de ses oeuvres, sa mort est une grande
perte pour l’Humanité parce que son oeuvre a dépassé les frontières de la Côte
d’Ivoire".

"Bruly, c’est l’humaniste du XXIème siècle, c’est toute une école. C’est un
savant par rapport à sa contribution au monde de la recherche", lâche-t-il, la
voix empreinte d’émotion, soulignant que l’héritage intellectuel et spirituel
de son "père spirituel" doit être "sauvegardé".

"Son oeuvre écrite et son oeuvre dessinée sont indissociables. Elle est
universelle", a estimé la galeriste franco-ivoirienne Cécile Fakhoury, une des
dernières à l’avoir exposé à Abidjan.

"Il était très mal en point après l’exposition" en septembre 2012, a-t-elle
souligné, évoquant la disparition d’un "des grands artistes ivoiriens, connu à
l’étranger et dans son pays".

"Ce qu’on doit garder en mémoire, c’est son écriture aussi, un travail
universel qui touche tout le monde, une oeuvre unique", a poursuivi la
galeriste, se rappelant un "sage qu’on a envie d’écouter".

La télévision nationale ivoirienne a rendu mercredi un vibrant hommage au
"philosophe, l’encyclopédiste, l’artiste, le guide religieux" qui laisse un
"héritage impérissable".

"L’homme aura oeuvré utile pour la connaissance du monde", a commenté le
présentateur du journal de la mi-journée.

Né entre 1920 et 1923 près de Daloa (centre-ouest), Frédéric Bruly Bouabré
a vu sa vie basculer en 1948 lorsqu’à la suite d’une "révélation divine", il
devient "Cheik Nadro", "celui qui n’oublie pas".

Au début des années 1950, il invente un alphabet pour donner à son peuple
Bété une écriture. Ce syllabaire est découvert par Théodore Monod en 1958.

Frédéric Bruly Bouabré voulait consigner tous les savoirs dans ses
manuscrits. "Chacun de ses dessins était un relevé, un petit savoir. Il était
à l’écoute de tout ce qui se passait: une empreinte, un nuage, un papier
apporté par le vent", raconte M. Magnin.

Ses oeuvres ont été exposées dans les grands musées. Il a représenté la
Côte d’Ivoire pour sa première participation à la Biennale de Venise en 2013.
pcm/fa/bw-ck/mba/eak/sd
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Titrologie

Toutes les vidéos Titrologie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ