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Art et Culture Publié le samedi 1 février 2014 | Grande Chancellerie

Exposition photos/ La Grande Chancelière raconte Gagnoa à travers son père

© Grande Chancellerie Par DR
Henriette Dagri expose l’œuvre photographique de Dagri père
Vendredi 31 janvier 2014. Gagnoa.
(…)
Il s’agit d’une exposition de photos, comme vous le constatez, dont la très grande majorité appartient à la collection de Dagri Pierre.
Qui est Dagri Pierre?
Il est né en 1909 à Jacqueville, de Dagri Lezou et de Brah Membè.
Baptisé catholique en 1919. Il fit ses études primaires à Jacqueville, puis, est admis à l’EPS ou Ecole Primaire et Secondaire de Bingerville, en 1923. C’était à l’époque le plus grand établissement scolaire de la Côte d’Ivoire.
Entre 1924 et 1938, il apprend la photographie sur le tas, il s’essaie au cyclisme, joue à différents instruments de musique.
En 1938, il travaille comme agent comptable à la CFAO ou Comptoir Français de l’Afrique de l’Ouest. A ce titre, il servira successivement : Agnibilékro, Abengourou, Sassandra, Soubré, Dimbokro et enfin Gagnoa, où il arrive en 1944.
C’est en 1945 que Dagri Pierre décide de démissionner de la CFAO et se consacre uniquement à la photographie et à la musique.
Il faut dire que partout où il a servi comme comptable, Petrus n’a pas arrêté de pratiquer parallèlement la photographie.
C’est en 1950, en fervent catholique et membre de la célèbre chorale Ste Anne de Gagnoa, il fait partie du premier contingent de pèlerins africains à Rome.
A partir de 1960, il intègre l’équipe qui accompagne le Président Houphouët-Boigny dans ses différents déplacements. Mais il retourne très vite à Gagnoa et à sa vie d’artiste indépendant.
En 1975, sa santé défaillante l’oblige à quitter sa maison, son studio, sa vie et surtout ses amis de Gagnoa.
Dagri Pierre meurt le 30 mars 1984, à la suite d’une longue maladie.
Que pouvons-nous retenir de cet homme ?
Dagri Pierre, dit Petrus était un homme libre, heureux de vivre, amoureux de la vie, passionné par son travail et désireux de partager son savoir faire. A preuve, toutes les personnes formées à la photographie, par lui.
Il communiquait tellement bien sur son travail de photographe, que ses enfants auraient pu tous embrasser la carrière de photographes, s’ils s’étaient laissés faire y comprit moi-même. Petrus m’a initié à la photographie dès l’âge de 11 ans et pendant les vacances, je l’accompagnais dans ses tournées.
C’était un véritable artiste. Il n’était pas attaché aux seuls avantages que pouvaient lui procurer un poste de fonctionnaire ou d’agent salarié ; ce qui, pourtant à cette époque, était particulièrement recherché. Il a préféré suivre sa voie, sa passion. Voilà l’homme.
Travailler avec passion mais aussi avec rigueur tout au long de sa vie, cela militait pour que cet homme soit décoré de la médaille d’honneur.
Chers amis,
Ce sont, ce matin, quelques aspects de l’œuvre de Pierre Dagri qui sont rassemblés dans le cadre de cette exposition.
Ce n’est pas une exposition classique. L’exploitation de ces documents photographiques n’est pas uniquement destinée à faire ressortir les compétences artistiques de Dagri Pierre. Elle a surtout pour objectif d’apporter un témoignage sur une époque et sur une manière de vivre qui peut servir de référence.
D’abord, la plupart d’entre elles datent de la période allant de 1944 à 1975. D’où la dénomination de « Gagnoa, avant, avant » pour qualifier la présente exposition.
La circonscription de Gagnoa était considérée, à cette époque, comme la troisième après Abidjan et Bouaké. (Tout à l’heure, le Ministre Dakoury vous en dira certainement un peu plus). Elle était déjà peuplée, en plus des Guien et des Bété autochtones, de Sénoufo, Baoulé, Malinké, Gouro, Lagunaires, Dahoméens, Ghanéens, Maliens, Guinéens, Syriens, Libanais, Français, et même de Grecs.
En plus des activités urbaines très diversifiées, Gagnoa avait alors une vie culturelle très intense à travers le centre culturel, les salles de cinéma de Yacouba Sylla, la salle de boxe, « la salle de bal » et j’en passe.
Nombreux sont les témoins de cette époque pour reconnaître la fraternité et la convivialité qui régnaient à l’intérieur et entre les communautés.
J’ai même vu le Commandant de cercle, en personne, participer en toute spontanéité aux soirées dansantes organisées, les fins de semaines, au « pavillon Bleu », à Dioulabougou, la cité africaine.
Fort heureusement, la photographie a pu saisir pour nous, pour nos enfants et petits enfants, cette convivialité et cette fraternité qui animaient notre communauté.
C’est ce qu’il nous est donné de voir à travers ces photos. Il y avait un intérêt et un bonheur à être ensemble.
Ce sens du vivre ensemble de cette époque ne peut pas ne pas nous interpeller ; cela ne peut pas ne pas nous donner matière à méditation pour le présent et pour le futur.
Ce que nous avons été capable de ressentir et de faire de positif, nous sommes capables de le refaire pour la cohésion, le bien de notre pays, de notre chère patrie la Côte d’Ivoire. Pensez-y et bonne visite.
Je vous remercie

Henriette Dagri Diabaté, Grande chancelière de la République
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