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Économie Publié le lundi 3 février 2014 | L’expression

Entretien/ Mamadou Coulibaly (DG de GIBPE): «Il y a des menaces sur le délai de livraison du 3ème Pont»

© L’expression Par DR
Mamadou Coulibaly, Directeur général de GIBPE
Une vague de rumeurs de mis au chômage s’est emparée des employés de la société GIBPE, spécialisée dans la livraison du béton prêt à l’emploi sur le nouvel échangeur de Marcory, approché, le Directeur général donne sa version des faits. Entretien.




Il revient avec instance que vous voulez mettre des travailleurs à la rue alors que les travaux du Pont Henri Konan Bédié ne sont pas encore à leurs termes. Et, la tension monte en ce moment même au sein de vos employés. Qu’en est-il?


En effet, c’est la société SACPRM qui conduit les travaux de livraison du béton au niveau de l’échangeur de Marcory. Nous, la société Général ivoirienne de béton prêt à l’emploi (GIBPE) nous y intervenons en tant que sous-traitante. De fait, nous avons contracté avec la SACPRM 16000m3 de béton à livrer sur l’échangeur de Marcory.
Pour l’exécution de notre contrat, cette entreprise nous a donné 15% sur le montant global du contrat. Mais, sur les 15%, elle nous a fait une ponction d’une importante somme pour les installations sur le site qu’elle a aménagé pour entreposer nos machines que nous avons fait venir du Maroc.
Toute chose qui nous a causé un énorme préjudice. Donc, nous leur fait savoir cela sans avoir une y4 ;’5lslele iiiiddtttoreille attentive à nos préoccupations. Devant, les difficultés pour nous de pousser les travaux, car nous n’avons plus les moyens, nous avons écrit à SACPRM de nous verser un peu d’argent pour que nous puissions payer nos fournisseurs et payer les salaires de nos employés. Pour toute réponse, le directeur nous a opposés un refus catégorique. D’ailleurs, il nous a fait savoir qu’il entendait mettre un terme à nos prestations. Mais, conformément au contrat qui nous lie, nous lui avons rétorqué que nous ne pouvons pas nous arrêter en si bon chemin. Car, nous sommes engagés au même titre qu’eux pour la finition du Pont. Tout en insistant pour dire que nous avons besoin nécessairement de cette rallonge au risque d’arrêter les travaux et de mettre les travailleurs au chômage. Et, bien entendu, nos employés ont eu vent des bisbilles entre nous et la SACPRM. Et, c’est ce qui explique le vent de panique sur le chantier en ce moment.


Est-ce à dire que si vous arrêter les travaux, cela pourrait avoir un impact sur le délai de livraison de l’échangeur?


Absolument, cela est automatique. Parce que le pont que nous construisons est fait essentiellement avec du béton. A la Riviera des centrales ont été installées pour livrer le béton sur cette partie du Pont. Et, c’est notre société, la GIBPE installée ici, à Marcory, sur l’emprise du Pont qui livre le béton sur ce côté-là .
Sur les 16000 m3 que nous devons livrer, nous sommes, aujourd’hui, à 8000 m3, c’est-à-dire, que nous sommes à la moitié de notre contrat alors que le délai de livraison du pont est fixé pour décembre 2014. Si SACPRM se braque et refuse de nous verser une somme additionnelle nous n’aurons pas de matériels de travail. Or, il sera difficile voire fastidieux de convoyer les 80003 restant de la Riviera jusqu’à Marcory. Bien entendu, cela va impacter gravement sur le délai de livraison du Pont Henri Konan Bédié. Et, le pont ne sera pas livrer à date comme on l’a promis au Président, Alassane Ouattara. Pour ne pas être vu comme une société Ivoirienne qui travaille contre les intérêts de la République, nous avons préféré dès maintenant attirer l’attention des autorités sur la situation qui prévaut. Nous pensons qu’il faut sauver dès à présent les meubles pour ne pas à le regretter plus tard. Et, pourtant, avant qu’ils n’entament les travaux, l’Etat a décaissé à l’intention de la SACPRM plus de 80% de la valeur de son contrat. Mais, nous ne comprenons pas pourquoi à nous elle ne donne que 15% sachant que cette somme est insignifiante. Et, la moitié de cette somme a été dépensée dans les frais d’installations sur le site où nous sommes. En fait de frais d’installation, il s’agit des sanitaires, des cases d’agrégats, etc. Ils m’ont affaibli avant même l’entame de mon contrat.



Pensez-vous que c’est à dessein que vos partenaires vous privent de moyens?


Oui, parce qu’ils ne veulent pas que l’opinion sache que ce pont a été réalisé par une compagnie française et ivoirienne travaillant d’égal à égal. Il est vrai que nous n’avons pas eu la chance d’avoir le marché. Sinon, nous faisons le même béton qualité. Nous avons fait nos preuves ailleurs. Nous avons une entreprise au Maroc où nous faisons aussi du béton prêt à l’emploi. Nous avons participé à des travaux similaires de construction de gros œuvres au Maroc et en France. Et, c’est l’une des raisons qui a motivé mon choix pour appuyer la SACPRM. Aujourd’hui, en termes de qualité, notre entreprise est irréprochable. Vous voyez l’échangeur de Marcory, c’est presque terminé, mais c’est parce que nous travaillons sur le chantier nuit et jour. Pour aller plus loin, nous avons fais venir un Expatrié qui travaillait avec nous au Maroc pour contrôler la qualité du béton que nous livrons. Tout ceci pour dire, que nous sommes des professionnels, et il n’y a pas de doute à ce niveau. Mais, le problème, c’est que l’entreprise française SACPRM, on ne sait pour quelle raison, ne veut plus nous accompagner financièrement alors que nous sommes à la phase cruciale des travaux du Pont. Et, si rien n’est fait nous serons dans obligation d’arrêter les travaux et évacuer les gros engins que nous avons fait venir du Maroc. Si nous arrêtons tout, cela va créer des préjudices sur la date de finition de l’ouvrage. En réalité, nous faisons partie de ceux qui sont considérés comme les vrais exécutants de ce pont.


Vous avez une entreprise d’une telle dimension, mais votre société n’est pas connu en en Côte d’Ivoire. Pourtant, le Président met un point d’honneur dans son programme sur les grands travaux.


En effet, cela s’explique par le fait que notre pays avait rompu pendant des décennies avec les grands travaux. Sinon, c’est nous qui avions livré le béton pour la construction du supermarché CAP SUD à Marcory. Aujourd’hui, nous avons été approchés par les Coréens pour l’agrandissement de la Centrale thermique d’Azito. Et, il y a la Banque mondiale qui nous a fait appel également pour intervenir sur l’échangeur de la Riviera 2.


Aujourd’hui la Côte d’ivoire est en chantier, est-ce que vous envisagez vous installer entièrement à Abidjan?


Si le pont finit, logiquement, nous comptons rester en Côte d’Ivoire. Car, nous avons déjà formé des jeunes Ivoiriens qui ont de très bons niveaux. Et, aujourd’hui, nous travaillons avec 43 personnes sur les chantiers d’Azito et de Marcory. Et ils sont embauchés et déclarés à la Cnps. Nous envisageons même aller au-delà de ce nombre. Mais, il faut que l’Etat comprenne que nous sommes une entreprise ivoirienne qui ne demande qu’à démontrer notre savoir-faire ici chez nous après avoir fait nos preuves dans bien d’autres pays. En tout de état de cause, nous sommes prêts à accompagner le pays dans son développement et sur la voie de l’émergence. Pourvu qu’on nous fasse confiance.

A part le béton, avez-vous d‘autres expertises?


Pour le moment, nous nous concentrons sur les travaux des ponts. Et, nous avons un directeur technique de nationalité espagnole qui a plus de 33 ans d’expérience. Parce que le béton se fait avec des logiciels qui sont très difficiles. Et, aujourd’hui, il l’a communiqué, cette expertise, à beaucoup de jeunes ivoiriens qui, désormais, savent manipuler avec dextérité le béton.
Mais, il y a des choses que nous allons expérimenter en Côte d’Ivoire qui n’ont été faites nulle part en Afrique de l’Ouest. Lorsque vous allez en Afrique du Sud et au Maroc, vous verrez que nous faisons des routes avec du béton. Et ces routes sont plus garanties et ont une duré de vie aussi longue que le goudron. Si on peut faire les ponts avec du béton, ce ne sont pas les routes qu’on ne peut pas faire avec du béton. Et, nous comptons le démontrer en mettant du béton dans rues des communes. Nous allons démontrer cette expérience dans une commune. Soit à Cocody ou à Marcory, où nous allons choisir 100 à 200 mètres de voie sur laquelle nous allons appliquer du ciment pour faire la route. Et, en une nuit, nous pouvons faire 500 m de route avec du béton prêt à l’emploi avec la couleur du goudron.
Et, les usagers pourront circuler sur cette route pendant 10 ans. Et, cela permettra de donner du travail aux jeunes. Mais, nous attendons que les travaux du 3ème Pont avance finisse avant de nous lancer dans ce travail. Notre ambition, c’est d’aider le président de la République dans son élan d’émergence. Il est temps à présent que nous servons notre pays. J’ai été le seul ivoirien à participer aux grands projets de la construction au Maroc avec d’autres grandes entreprises de renommées. Et, aujourd’hui, je veux m’installer en Côte d’Ivoire pour donner aussi du travail aux jeunes.
Cela est un souhait ardent du chef d’état. Pour preuve, C’est moi qui ai apporté en Côte d’Ivoire la première centrale à béton ultra moderne qui répond à toutes les normes internationales en Côte d’Ivoire.


Réalisé par K. Marras. D


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