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Société Publié le jeudi 6 février 2014 | APA

Dans l’univers des ‘’mariages clandestins’’ en Côte d’Ivoire

Abidjan (Côte d’Ivoire) - Yopougon, samedi après-midi. Dans l’enceinte de la mairie de cette commune d’Abidjan, considérée comme la plus peuplée de la Côte d'Ivoire avec son million d’habitants, les mariages se succèdent au pas de course. Au grand bonheur des mariés qui, une fois unis, sortent transportés de bonheur, pour s’engouffrer dans une des luxueuses voitures garées dans la cour de la mairie. En route pour le voyage de noces…


Toutefois, l'une de ses nombreuses unions fait désordre, car, à l'énoncé des futurs conjoints, un témoin manque de s'étrangler.

Théodore, agent commercial, n'en revient pas quand il reconnait en l'homme qui veut convoler le concubin de sa propre nièce. Cela fait 17 ans que les amoureux sont ensemble et que l'homme, un enseignant, a même eu des enfants avec sa compagne.

Flairant un coup fourré, Théodore téléphone sur le champ à sa nièce établie au nord de la Cà´té d'Ivoire qui lui confirme qu'il est toujours avec son homme et que celui-ci l'avait quitté pour des condoléances à présenter à la suite du décès d'un parent. Il aurait dà» dire un rendez-vous devant Monsieur le maire...

La nièce de Théodore n'est pas la seule à être victime de la ‘'traà®trise'' des hommes, en Cà´te d'Ivoire. Ainsi en est-il de cette enseignante. En concubinage avec un haut responsable de la douane, elle a appris un beau matin que son homme s'est marié avec une femme sous-préfet.

Il était temps, car le cachottier avait déjà fait à l'administrateur civil trois enfants. N'empêche, l'enseignante n'aurait pas là¢ché prise et le douanier serait, aux dernières nouvelles, pris entre ‘'le feu'' de ses deux ‘'femmes''.

Ce douanier a un statut de polygame réprouvé par la loi ivoirienne, mais qui de plus en plus a droit de cité dans un pays où les mariages contractés à l'insu de la première femme ou de la conjointe font florès.

Appelées ‘'mariages clandestins'', ces unions sont encouragées par, certes la duplicité des hommes, mais aussi et surtout par la légèreté avec laquelle les maires et les huissiers s'intéressent à la vie antérieure des hommes et femmes à marier.

Ainsi, Paul Henri Dah, cadre de banque, rejette tout sur les maires. ‘'Les enquêtes que la loi leur (maires) demande d'effectuer sur les futurs couples ne sont généralement pas faites.

Dans ces conditions n'importe qui vient avec ses dossiers et ceux de sa future épouse et leurs témoins, et le tour est joué pourvu qu'il s'acquitte des droits'', dénonce-t-il.

Citant son propre exemple, il reconnait que l'enquête a été bà¢clée, même si, s'empresse-t-il de relever, les papiers fournis étaient authentiques.

Du cà´té des municipalités, on se dédouane en pointant du doigt les huissiers chargés de constater les divorces pour un couple marié et dont l'un des conjoints veut contracter un nouveau mariage.


A en croire Diakité Daouda, conseiller municipal dans une mairie d'Abidjan, le chef douanier qui se démerde avec son enseignante et sa nouvelle femme sous-préfet aurait graissé la patte à un huissier pour que ce dernier se chargea de tout arranger.

‘'Le douanier, raconte Daouda, a fait établir un faux document de divorce d'avec l'enseignante qui a servi de prétexte à la +sous-préfète+ pour accepter sa proposition de mariage. Entre temps, la nouvelle parvient à l'enseignante dont les investigations aboutissent à l'huissier faussaire qui passe, sans coup férir, aux aveux''.

Sous ouvert de l'anonymat, ce magistrat spécialisé dans les problèmes d'enfants, met tout sur le dos des conjoints, au motif que, souligne-t-il, ils s'abstiennent ‘'par ignorance ou mauvaise foi'' de remplir ‘'les actes de mariage qui sont consignés dans le jugement supplétif pour signaler leur nouveau statut matrimonial''.

Pourquoi la prolifération de ces ‘'mariages clandestins'', là où la loi ivoirienne est sans équivoque pour reconnaà®tre un seul mariage ou un second en cas de ‘'décès de l'un des époux dà»ment constaté'' ?

En tous les cas, le phénomène prolifère et fait les gros titres de la presse qui, tout comme l'homme de la rue, s'interroge et cherche réponse.

Tout en flétrissant l'infidélité dans le couple, considérée ici et là comme un des facteurs qui pousse les conjoints à se jouer de leurs partenaires pour in petto contracter mariage.
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