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Politique Publié le vendredi 7 février 2014 | Le Patriote

Libération massive de pro-Gbagbo : les Ivoiriens entre espoir et inquiétude

Tous les hommes sont des êtres de soupir et de désir, d'inquiétude et d'espérance. C’est dans ce schéma que se trouvent les Ivoiriens aujourd’hui. La libération des pro-Gbagbo suscite passion et émotion. Elle ne cesse d’alimenter les débats. On dira même, qu’elle a réveillé les vieux démons. Cette libération est diversement appréciée par les populations ivoiriennes. Si pour certains, la libération des personnes proches de l’ancien Chef de l’Etat, est un acte salutaire et donne espoir; pour d’autres en revanche, cela dénote du mépris qu’a la justice pour les victimes et parents de victimes de la crise postélectorale. Ce qui favorise un sentiment d’inquiétude. En effet, pour un camp, la mise en liberté, provisoire ou définitive des détenus de la crise de 2010, participe à la décrispation de la situation sociopolitique et à la réconciliation nationale. Pour l’autre, il s’agit, ni plus, ni moins, de sacrifier la justice sous l’autel de la réconciliation et de l’impunité totale. Chacun y va de son commentaire. Qu’on soit dans un camp ou dans l’autre, la libération massive des personnes impliquées ou sousponnées d’avoir participé aux graves violations commises de la crise postélectorale ; ne fait pas l’unanimité et défrai la chronique. On se souvient, qu’au terme de l’élection présidentielle de 2010, notamment au second tour ; le camp Laurent Gbagbo s’accrochaient au pouvoir d’Etat, qu’il avait perdu face à Alassane Ouattara ; par tous les moyens. Des graves crimes et violations, ont été ainsi commis, dans le seul but de conserver le fauteuil présidentiel. A la faveur de la prise du pouvoir effectif par le président Alassane Ouattara, plusieurs personnalités de l’ancien régime se sont exilés et d’autres ont été mis aux arrêts, pour leur participation présumée à ces délits. Ceux-ci, après le rétablissement de l’ordre constitutionnel et la mise en place des institutions juridiques nationales, ont suivi la procédure judiciaire ; en vue de leur déclarer coupables ou innocents. Par ailleurs, pour donner une chance à la réconciliation et détendre l’atmosphère politique, le chef de l’Etat a demandé, qu’un coup d’accélérateur soit donné aux dossiers. Résultat de ce qui précède, la libération de plus d’une centaine détenus pro-Gbagbo. La dernière en date, est le relax de 10 officiers de la police, dont le commandant en second du Cecos et le directeur de la DST. Il faut y ajouter, la libération encore, hier, d’une soixantaine de pro-Gbagbo. Vu le rôle qu’ont joué ces personnes dans la crise ayant entrainé 3000 morts, la colère est monté d’un cran chez les victimes et parents de victimes. Que faire dans la confusion et l'inquiétude? C'est simple, dire ce qu'on croit. Les victimes croient donc qu’ils ont été oubliés, laissés pour compte et sacrifiés au nom de la réconciliation. Il est inadmissible pour les victimes, que leurs bourreaux d’hier soient en liberté, sans avoir payés pour leurs forfaitures. Peut-il avoir réconciliation sans justice ? Peut-il avoir réconciliation sans pardon ? Quand on sait que les bourreaux d’hier, sont des voisins, des collègues, des amis etc. Dans une autre lecture, ont dira, que là où il y a de la vie, il y a de l'espoir. Les parents des détenus, on peut le dire, ont eu espoir en la vie. Eux qui avaient perdu tout espoir dans la libération de leurs parents et amis. Ils ont cru aux engagements et à la bonne foi du président Alassane Ouattara. Ils ont cru aussi, à l’impartialité de la justice ivoirienne. Ils ont, peut-être eu raison, de croire à la volonté du chef de l’Etat, de réconcilier les Ivoiriens et créer les conditions de la décrispation sociopolitique. En tout état de cause, l’équation est difficile à résoudre. En ce sens, qu’une partie des Ivoiriens est heureuse et a de l’espoir ; et de l’autre côté, ceux qui sont inquiets pour que justice soit rendue. En un mot comme en cent, les sentiments sont mitigés et partagés. Espoir et inquiétude sont désormais, le quotidien des Ivoiriens.

FT
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