x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Politique Publié le mercredi 26 février 2014 | Le Patriote

Attaque de Grabo, réveil de la FESCI, appels d’Affi N’Guessan : Le serpent FPI est-il en train de se recomposer ?

“En politique, il n’y a pas de coïncidence », aiment à répéter certains grands analystes. Et les douloureux événements qui ont eu cours ces derniers temps en Côte d’Ivoire incitent à le corroborer. La ville de Grabo a été attaquée dans la nuit du samedi au dimanche dernier. Cinq éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire ont perdu la vie dans cette attaque. A Abidjan, le week-end dernier été meublé par la Convention et ensuite par la rentrée politique du Front populaire ivoirien à la place FICGAYO de Yopougon. Au cours de cette rentrée politique qui s’est vite transformée en meeting de la haine et en foire aux injures, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a demandé aux militants et sympathisants de son parti de se tenir prêts les jours à venir pour la reconquête du pouvoir. Le mardi dernier, ce fut au tour de la Fédération estudiantine et Scolaire de Côte d’Ivoire (FESCI), bras séculier de l’ancien régime, de faire son entrée avec fracas sur la scène sociopolitique. Coups de sifflet, intimidations sur les étudiants récalcitrants, arrêt des cours. Conséquence : les universités de Cocody et d’Abobo-Adjamé paralysées. Un scénario que les Ivoiriens croyaient définitivement révolu dans nos temples du savoir, qui malheureusement refait surface.

En l’espace de quarante-huit heures, l’environnement sociopolitique a tourné du vert au vif rouge. Une situation qui nous ramène, de triste mémoire, aux années sombres de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Que ce soit dans l’attaque de Grabo comme dans la contestation estudiantine qui a cours en ce moment, dans les deux principales universités de la capitale économique, le Modus Operandi rappellent curieusement des méthodes auxquelles le FPI à habituer les Ivoiriens. Comme en août 2012, l’attaque de Grabo fait suite à une série de meetings du FPI. On se souvient que l’attaque du camp d’Akouédo est survenue au lendemain du meeting animé par le secrétaire général du FPI à Djibi-Village, dans la commune d’Abobo, le 4 août 2013. Avant cette date, Laurent Akoun avait animé d’autres meetings dans plusieurs villes de la Côte d’Ivoire. « Le FPI se réveille, vous verrez. Ne parlez pas trop, les choses bougent », avait lancé l’ancien député d’Alépé à Abobo. La suite, on la connait. Six éléments des FRCI avaient été lâchement assassinés dans la nuit du 5 au 6 août 2012 par des assaillants lourdement armés proches de l’ancien chef d’Etat, Laurent Gbagbo. L’attaque du camp d’Akouédo a été le coup d’envoi d’une série d’attaques ciblées contre les positions de l’armée ivoirienne du mois d’août au mois d’octobre. Après une année 2013 relativement calme, il est quand même curieux qu’au moment où le FPI hausse le ton, les positions des FRCI fassent encore l’objet d’assauts armés. Pire, que la FESCI décide de faire parler d’elle de la manière la plus triste. Cette poussée de fièvre, au demeurant inexplicable dans un contexte où le pouvoir ces derniers temps a multiplié plusieurs gages de bonne foi dans le sens de la réconciliation, amène à s’interroger. Pourquoi, l’attaque de Grabo a eu lieu, comme par hasard, pendant la Convention et la rentrée politique du FPI ? Comment se fait-il que la FESCI qui s’est montrée plutôt discrète, jusqu’ici décide de paralyser maintenant l’université ? A vrai dire, dans cet enchevêtrement d’événements, la thèse de la coïncidence est difficilement défendable.

Il est clair qu’en l’état actuel des choses, la quasi- simultanéité dans laquelle se sont déroulés ces fâcheux événements ne manque pas d’intriguer. Car, il ne faut pas l’oublier, trop de coïncidences tuent la coïncidence. Les appels à une remobilisation presqu’insurrectionnels de Pascal Affi N’Guessan, l’attaque de Grabo et le réveil subit de la FESCI, dans la même période, ressemblent fort étrangement à une répétition d’ensemble avant la lettre. Voire à des signes avant-coureurs d’un vaste programme de déstabilisation contre la Côte d’Ivoire. Le FPI sonne la remobilisation pour, dit-il, la reconquête du pouvoir. Pendant ce temps, à Grabo, des miliciens attaquent les positions des FRCI. A Abidjan, la FESCI fait de nos universités un champ d’expérimentation à insurrection. Le serpent n’est-il pas en train de se recomposer ? L’hydre n’est-il pas en train de faire repousser ses têtes ? De toutes les façons, comme le dit, l’écrivain britannique, Kate Atkinson : « Une coïncidence n’est qu’une explication qui attend son heure ». Les jours à venir nous situeront.

Jean-Claude Coulibaly
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Politique

Toutes les vidéos Politique à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ