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Art et Culture Publié le samedi 1 mars 2014 | AFP

Retour de la culture à Abidjan après plus d’une décennie de crise

ABIDJAN - Le Marché des arts du spectacle africain (Masa), un événement d’importance à l’échelle du continent africain, qui a
démarré samedi et durera une semaine, doit consacrer le renouveau culturel que veut afficher la Côte d’Ivoire après une décennie de crise.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans le stade
Houphouët-Boigny, le plus grand du pays, pour assister à un concert géant rassemblant des têtes d’affiche africaines, dont le Malien Salif Keita, les Ivoiriens Magic system ou les Nigérians de P-Square.

Trois heures de retard et de pénibles coupures d’électricité ne sont pas venues à bout de la bonne humeur des spectateurs, chauffés à blanc par une manifestation d’une ampleur rare en Côte d’Ivoire.

"C’est une très bonne occasion pour les jeunes de se retrouver et cultiver la paix et l’entente", a salué Mabintou, une informaticienne d’une trentaine d’annéees venue avec sa fille et des amis pour voir P-Square, "son groupe favori".

"C’est la fête", s’est réjoui Ismaël, un ferrailleur de 22 ans. "Tout le
monde vient ici. Il y a des Burkinabè, des Maliens, des Sénégalais... Et tout le monde s’amuse."

Créé en 1993 à Abidjan sous l’impulsion de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), le Masa est une biennale dédiée aux professionnels africains de la danse, du théâtre et de la musique, qui vise à faciliter aux artistes l’accès au marché international.

"Vitrine des meilleurs créations africaines", il doit "aider les meilleurs
artistes africains" et "mettre en réseau les professionnels du continent", a souligné Abdou Diouf, l’ancien président sénégalais, actuel secrétaire général de l’OIF, présent à l’ouverture de l’évènement.

La septième et avant-dernière édition du Masa date de 2007.
Mais "déjà depuis 2001, ce n’était pas la joie. Les acheteurs ne venaient plus. En 2005, il n’y a pas eu de Masa. Et à partir de 2007, ça a été très très préoccupant", explique à l’AFP Yacouba Konaté, son directeur général.

La Côte d’Ivoire est entrée en 2000 en grave crise politique, dont les
violences postélectorales de 2010-2011, qui ont fait plus de 3.000 morts, ont constitué l’épilogue.

- "Diplomatie culturelle" -

"Tout était arrêté" dans le pays, témoigne Maurice Bandaman, le ministre ivoirien de la Culture. Mais "tout a repris", "les investissements, les infrastructures", se félicite le ministre. "Il était donc normal que le Masa reprenne."

Ce nouveau départ se fait avec ambition. Le budget, financé par l’Etat
ivoirien, le district d’Abidjan, l’OIF ainsi que divers organismes
internationaux et partenaires privés, est conséquent: 1,3 milliard de FCFA (2 millions d’euros).

Alors que 24 groupes avaient fréquenté la première édition du festival, 63 s’y retrouveront pour ce 8e opus, soit 450 artistes et 1.500 festivaliers, selon M. Bandaman.

Et le ministre de la Culture de se féliciter : "la Côte d’Ivoire redore son
blason. (...) Elle reprend sa place au sein du concert des Nations".

Yacouba Konaté va plus loin. Le Masa, "l’une des principales vitrines
sociales" et de "diplomatie culturelle" de la Côte d’Ivoire, doit permettre de montrer que le pays "a changé de logiciel", abandonnant celui de "la violence" pour s’"engager" dans "l’harmonie".

Le Masa revient avec des innovations, observe-t-il. Aux disciplines
habituelles (théâtre, danse) ont été ajoutés le conte, l’humour et la mode, selon l’organisateur. Le festival s’ouvrira aussi à l’art anglophone et lusophone.

Un effort a également été fourni pour rendre l’évènement "populaire",
notamment via le concert de samedi, quand il concernait davantage un petit monde de programmateurs culturels lors des éditions précédentes.

Le Congolais Koffi Olomidé, l’Ivoirien Meiway et d’autres grands noms de la musique africaine se produiront ailleurs à Abidjan, ainsi qu’à Grand-Bassam (près d’Abidjan) et Bouaké (centre).

D’après Yacouba Konaté, 215 promoteurs culturels, dont 50 Africains, sont attendus. Le Masa, au-delà de son cadre ivoirien, pourrait même "traduire l’avènement du temps des festivals en Afrique", s’enthousiasme-t-il.

eak-jf/jpc/jeb
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