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Société Publié le mardi 4 mars 2014 | L’Inter

Immobilier : Les insuffisances de la politique de logement en Côte d’Ivoire

© L’Inter Par Atapointe
Programme présidentiel de logement – le BNETD visite les chantiers de la SICOGI
Mardi 29 Janvier 2014. Abidjan. Une délégation du BNETD conduite par son directeur a entrepris aux cotés des responsables de la SICOGI, une visite de terrain pour constater l`effectivité de la mise en oeuvre de la construction des logements prévue par le programme présidentiel.
La politique de promotion de logement en Côte d'Ivoire nécessite un engagement plus fort de la part de l'Etat, si l'on veut voir aboutir ce projet cher au président ivoirien, Alassane Ouattara qui en a fait un point essentiel de son programme lors de la campagne électorale. Avec un déficit de 22 000 logements par an dans le seul district d'Abidjan et plus de 100 OOO logements par an sur l'ensemble du territoire national, le pays connaît une véritable crise du logement depuis plusieurs années. Selon des architectes, l'offre émanant généralement de promoteurs privés n’atteint pas 3000 logements par an à Abidjan. Si par le passé, les gouvernements d'alors ont pris le taureau par les cornes en multipliant des initiatives pour la promotion d'opérations destinées essentiellement à la location avec notamment des sociétés d'Etat comme la SICOGI et la SOGEFIHA, la crise des années 80 qui a secoué le pays a poussé l'Etat à se retirer du secteur de la production de logements. Toutefois, de nouveaux mécanismes ont été mis en place, à savoir le Fonds de Soutien à l'Habitat (FSH) pour le financement du logement social et le Compte de Mobilisation de l'Habitat (CDMH) pour le financement du logement économique et le Compte des Terrains urbains (CTU). Cependant, ce désengagement de l'Etat au profit des opérateurs privés a accentué la crise du logement. Selon des statistiques, à Abidjan, 75 % de la population est locataire contre 25 % de propriétaires, quand les cours communes dominent encore le paysage immobilier abidjanais et concentrent près de 36 % de la population. Cette crise du logement a d’ailleurs motivé la tenue d’un séminaire du 12 au 15 juillet 2005 portant sur l’analyse des différents aspects de l’Habitat social et économique, notamment les conditions de financement, les volets fonciers et institutionnels en vue de la mise en place d’une politique générale de financement de l’Habitat en Côte d’Ivoire. Dans le prolongement de cette rencontre, le gouvernement a admis en 2013 qu’il faut au moins 400 milliards de francs CFA par an pour financer l’habitat en Côte d’Ivoire. Certes, il existe des promoteurs immobiliers qui se sont investis dans le secteur de l’habitat, mais leurs offres atteignent à peine 3000 logements par an. Ces derniers sont d’ailleurs critiqués pour la qualité des matériaux utilisés et le coût exorbitant des maisons. Selon certains analystes du domaine de l'immobilier, l'Etat a intérêt à rester un acteur majeur dans la promotion des logements sociaux s'il veut tenir les engagements pris par l'autorité suprême du pays. Car, avancent-ils, ''le social se fait avec des ressources dédiées en termes de taux d'intérêt et de longue durée''. Le coût du terrain et des matériaux de construction, la marge du promoteur immobilier, la fiscalité sont autant de facteurs qui contribuent au renchérissement des prix des logements en Côte d'Ivoire. Il faut donc une forte volonté politique traduite dans les faits comme au Maroc, pays avec lequel les relations sont en cours de rédynamisation qui est un modèle de réussite relative dans ce domaine.

Le financement, point d'orgue

Si le gouvernement ivoirien espère voir aboutir son projet de 60 000 logements d’ici 2015, il va s'imposer des actions encore plus fortes. « La question du logement se pose en termes de financement », avait déclaré en septembre 2013, lors d'une tribune offerte par un confrère, le directeur général de la Société de construction et de gestion immobilière (SICOGI), Camara Loukiman. Ajoutant que la problématique du logement repose sur la satisfaction des données que sont le foncier, le financement, le coût des intrants, l’organisation de la production et la viabilisation des titres. Dans ce sens, la Banque de l'Habitat de Côte d'Ivoire(BHCI) semble être l'instrument idéal que l'Etat a positionné à l'effet de faciliter le financement de l’immobilier et du logement social en Côte d’Ivoire. Mais aussi la recherche et la mise en place des ressources financières nécessaires à la réalisation des programmes de construction de logements économiques, l'octroi de prêts aux promoteurs pour la construction ainsi qu'aux particuliers pour l'acquisition et/ou l’aménagement des logements réalisés. Cependant,pour remplir de telles missions, il y a urgence à doter cette banque en ressources longues publiques utiles au financement de l'habitat. « Bien que la BHCI demeure liquide comme auparavant, ses ressources qui sont à court terme ne sont pas adaptées au financement du logement », nous confiait M. Souleymane Dogoni, directeur général de la BHCI, lors d'une édition des "Grands Rendez-vous de Fraternité Matin".
Aucun pays au monde n'a réussi une politique de logements sociaux en comptant sur le système bancaire privé, lequel vise le profit rapide et ne se sent pas toujours obligé d'accompagner la vision de l'Etat. Les incessantes invitations du Ministre de la Construction du Logement et de l'Urbanisme au système bancaire pour soutenir le vaste programme gouvernemental en cours, appuyé par la récente sortie du Premier ministre illustrent le peu d'engouement des banques à emboîter le pas. Si donc le gouvernement ivoirien espère voir aboutir son projet de 60 000 logements d’ici 2015, il va devoir aussi s'imposer des actions encore plus fortes pour donner les moyens de sa politique à la BHCI qu'il a créée de soutenir le financement du logement.
Bertrand GUEU
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