De nombreux usagers du cimetière municipal de Bouaké ne sont pas satisfaits des services municipaux en charge du cimetière. L’on évoque les nombreuses difficultés éprouvées pour inhumer les morts. « Aujourd’hui enterrer un parent au cimetière municipal de Bouaké est un véritable parcours du combattant. Une honte pour la famille éplorée. L’entretien de ce cimetière ne semble plus préoccuper la mairie, mais plutôt les frais pour le droit d’inhumation. C’est vraiment pénalisant pour Bouaké », dénonce Fofana Cheick Tidiane. Des tombes profanées, des exhumations au bénéficie d’un autre corps, le manque de voie et d’entretien restent les principales préoccupations des usagers. «Je viens de refermer la tombe profanée de ma défunte mère quand je vous ai aperçu. Imaginez-vous ma double souffrance», s’offusque Diallo Mamadou. Les deux gardiens que nous avons identifiés lors de notre passage sont en nombres insuffisant. L’état des voies ne facilite pas le passage des corbillards parce qu’elles sont obstruées pour la plupart par des hautes herbes et arbustes. «Vous ne pouvez pas imaginer toute la gymnastique faite par les parents du défunt pour atteindre la parcelle indiquée par la mairie pour les enterrements et qui souvent se trouvent à plus de 3 km de la grande porte d’entrée du cimetière. Il arrive même que certaines voitures rentrent au garage après avoir accompagné un corps. Pour ce faire, à défaut de voir un entretien complet des lieux, nous demandons à la mairie de nous ouvrir les voies et de protéger nos morts», signalent plusieurs usagers rencontrés au terme d’un constat fait dans les lieux. Etat de fait et de dégradation très avancée que reconnait M. Oulai K. Cyrille, Directeur des services techniques de la mairie de Bouaké que nous avons rencontré «L’état du cimetière est un problème réel à Bouaké. Sachez que Bouaké sort de dix années de crise militaro-politique avec toutes les conséquences entraînées. Tout est à refaire à Bouaké, notamment ; la piscine municipale, le zoo, le foyer des jeunes au quartier Kôko, le cimetière municipal, etc. Le maire Djibo Nicolas et la nouvelle équipe dirigeante sont à pied d’œuvre dans la mesure du possible pour remédier à ces désagréments, en particulier celui du cimetière. Nous avons fait l’état des lieux là-bas et des études sont en cours. Nous sommes en train de voir comment réaménager cet espace afin de donner à la ville de Bouaké, un cimetière digne de son nom et même les bâtiments administratifs qui s’y trouvent. Le maire Djibo prend à bras le corps cet épineux dossier, malgré les maigres moyens de la commune. Un projet de délocalisation est même en cours. Si nous trouvons un site approprié, cela sera chose faite», rassurera le Directeur technique de la mairie.
Aboubacar AL Syddick à Bouaké
Aboubacar AL Syddick à Bouaké
