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Politique Publié le jeudi 13 mars 2014 | Le Patriote

affaire blé goudé maltraité : Des négationnistes patentés

© Le Patriote
Des images de Charles Blé Goudé diffiusées par le ministère de l’intérieur via la page Facebook du ministre Hamed Bakayoko
Mercredi 12 mars 2014. Abidjan. Des images de Charles Blé Goudé diffiusées par le ministère de l’intérieur via la page Facebook du ministre Hamed Bakayoko.
Ils nient tout ! Ils ne sont responsables de rien ! Pis, ils ont tendance à vouloir imputer aux autres – très souvent à leurs victimes – les faits (les crimes pour la plupart) dont ils sont eux-mêmes accusés. Mais, bien plus grave, ils refusent de reconnaître jusqu’à l’existence même de ces faits d’histoire (parfois très récents) dont ils ont pourtant été, de notoriété publique, partie prenante. Il y a même quand on les observe, cette sorte de fascination morbide, qui n’échappe à personne, face à la souffrance de ceux à qui ils ont infligé du supplice.
Vous l’aurez sans doute deviné, ceux dont il s’agit ici, c’est le Fpi. Notamment les hommes et femmes répondant de ce parti, qui a gouverné la Côte d’Ivoire au cours de la décennie passée. Et l’attitude à laquelle il est fait allusion ci-avant, ressemble à s’y méprendre à du négationnisme. C’est-à-dire, ce discours qui a consisté à nier la réalité du génocide juif perpétré par les Nazis et leurs complices pendant la seconde guerre mondiale. La laideur de ce système de pensée, que leurs concepteurs ont tenté vainement d’ériger en démarche scientifique, résidant dans leur volonté, diabolique s’il en est, de prétendre, notamment par la négation de l’existence des chambres à gaz voire même de la volonté d’extermination des Juifs par les Nazis, que la réalité de ces crimes était un mythe. On verra du reste que le négationnisme fera des émules, notamment chez bien des régimes qui se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité, à l’instar des génocides arménien et rwandais, du massacre de Nankin par l’Armée impériale japonaise, de celui de Srebrenica en ex-Yougoslavie, des Khmers rouges au Cambodge, etc., et qui ont tenté sinon de les contester du moins de les minimiser.
Eh bien, au Fpi, toute proportion gardée (la Shoa ayant quand même fait quelques 5 à 6 millions de victimes), pour peu qu’on ait suivi la marche de cette formation politique, surtout lorsqu’elle détenait le pouvoir d’Etat, on est frappé par la similitude entre les négationnistes hitlériens et leurs adeptes et les socialistes à l’ivoirienne. Toute la démarche politico-idéologique du Front populaire ivoirien n’a jamais, en effet, emprunté, ces dernières années, que le cynique et ténébreux chemin du négationnisme, dont les principaux ingrédients restent le mensonge et la falsification des faits puis leur négation, pour aboutir à termes à leur effacement total dans la conscience collective.
L’un des tout premiers exemples du négationnisme fpiien, est venu, il faut s’en souvenir, d’un certain Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée nationale sous l’ex-régime de Laurent Gbagbo, mais surtout 3ème vice-président du FPI. Au cours d’un meeting qu’il animait à Anyama, le …. Octobre 2006, il a qualifié de « songes et mensonges » le charnier de Yopougon, du nom du « cimetière à ciel ouvert » de 57 corps découvert le 27 octobre 2000, cinq jours après l’élection présidentielle « calamiteuse » du 22 octobre 2000, dont l’un des faits marquants fut la répression sanglante d’une marche de protestation de partisans du RDR réclamant une reprise du scrutin. Koulibaly formalisait ainsi l’idée, déjà cyniquement répandue par la presse pro-Fpi et les officines à propagande du tout nouveau parti au pouvoir, selon laquelle les corps retrouvés à la lisière de ce quartier populaire d’Abidjan, avaient été ramassés dans les rues de la capitale économique (suite à la répression meurtrière de la veille) et entassés à cet endroit. Par qui et comment ? Aucune réponse n’a jamais été donnée par les négateurs. Pour Koulibaly donc, les responsables du RDR, mais surtout les parents des victimes qui, dans la consternation et la douleur, prétendaient le contraire, étaient des affabulateurs doublés de rêveurs.
Une autre illustration de la mauvaise propension du parti de Laurent Gbagbo au déni sans concession des faits d’histoire, c’est la théorie développée et entretenue par les propagandistes de ce parti et qui a prétendu, pince-sans-rire, que les sept femmes massacrées à l’arme lourde à Abobo, le …, par une escouade de soldats dissimulés dans des chars de combat, alors qu’elles ne participaient les mains nues qu’à une simple marche de soutien à leur candidat, était une mise en scène. Alors que les images du carnage étaient diffusées par toutes les télévisions du monde, la nôtre alors aux ordres ainsi que les journaux inféodés au FPI, laissaient croire que le sang dans lequel baignaient les victimes était factice et qu’il était à base de Bissap, un jus de fruit local de couleur rouge. Pour ajouter une couche de banalité à cet événement, qui a pourtant plongé l’opinion nationale et internationale dans l’émoi, les journaux bleus ont même baptisé cette tragédie de « complot du Bissap ».
Au nombre des « plaisanteries de mauvais goût » du FPI, il y a également « l’article 125 », inventé et mis en pratique par les jeunes patriotes de Charles Blé Goudé, au plus fort des moments de braise de la crise postélectorale, et qui a consisté à brûler vif (avec une buchette d’allumette, dont la boîte coûte 25 FCFA), après les avoir aspergé de pétrole lampant (acheté à 100 FCFA) les personnes soupçonnées d’être soit proches du RDR ou de son président ou ressortissante d’un pays de la sous-région, notamment Burkina Faso et du Mali. De terribles images de torches humaines, captées furtivement par des caméras de portable) ont à ce sujet circulé sur les réseaux sociaux et dans des journaux de la place. Or, il se trouve aujourd’hui, que le FPI et ses journaux entreprennent, trois après, de nier cette autre réalité en prétendant que ce sont des montages.
En réalité, ce sont les conséquences dramatiques de la crise postélectorale même et ses 3000 morts officiels, que le FPI nie. Jamais en effet, les responsables de ce parti n’ont reconnu et même admis, ne serait-ce que verbalement, la réalité de cette catastrophe humaine. Aucune de leur déclaration n’y a jamais fait allusion. Pour le FPI, c’est comme si, après la présidentielle de novembre 2010, rien ne s’était passé en Côte d’Ivoire. La négation de cette partie de notre histoire récente est si saisissante chez les refondateurs qu’ils vont jusqu’à faire croire que s’il ya avait (vraiment) 3000 victimes, c’est plutôt dans leurs camps qu’il fallait les rechercher. Ils ne reconnaissent ni les dégâts humains causés par les ex-FDS à la solde de Laurent Gbagbo, ni la désolation répandue dans le pays par la horde de ‘’fescistes’’ et de ‘’jeunes patriotes’’ transformées en miliciens à la gâchette facile, encore moins les mercenaires libériens redoutable tueurs, qui ont ôté la vie a tant d’Ivoiriens. Les négationnistes a-t-il une autre définition ?

KORE EMMANUEL
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