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NTIC Publié le mercredi 26 mars 2014 | Le Nouveau Réveil

Interview Konaté Adama, directeur général de l’Esatic :«Formation professionnelle et qualifiante : le Gouvernement a pris de très bonnes décisions pour nous »

© Le Nouveau Réveil
Konaté Adama, directeur général de l’Esatic
Konaté Adama, directeur général de l’Esatic
Le Directeur général d’Esatic, Konaté Adama, présente, dans cette interview, cette école publique qui a connu des difficultés avant de se lancer sur la voie de l’émergence.
M. le directeur général, quel type d’école est Esatic ?
L’Esatic, c’est l’école supérieure africaine de technologie de l’information et de la communication. C’est un établissement public national créé par le décret 2012-20 du 18 janvier 2012. Il est installé au kilomètre 4 du boulevard de Marseille dans les anciennes écoles de l’Isapt.

Vous formez quels types de cadres dans cette école ?
Nous formons des cadres supérieurs dans le secteur des Tic, notamment dans les services, les réseaux et télécommunications, en informatique mais également sur les aspects management et gestion dans le domaine des Tic, mais surtout toutes les questions qui concernent la maintenance de la fibre optique, la cyber sécurité, etc.

La Côte d’Ivoire a-t-elle besoin de ces cadres ? Y a-t-il un déficit ?
Tout à fait, aujourd’hui, le déficit est criant. Il y a un besoin énorme de cadres dans ce secteur, mais surtout avec tous les nouveaux projets que le Gouvernement est en train de mettre en place, notamment le projet e-gouv, le projet e-agriculture, les projet e-santé, le Cdma, toutes les cases informatiques dans les gros villages et surtout les milliers de kilomètres de fibres optiques que l’Etat est en train de construire au niveau national, il faudra des milliers de jeunes formés, capables d’assurer la maintenance de l’ensemble de ces équipements et la mise en route de tout ce qui sera réalisé.

Comment on y entre ?
Pour entrer à l’Esatic, il faut, dans un premier temps, avoir son Bac, le Bac de l’année et passer un concours organisé par l’Esatic mais en liaison avec le ministère de l’Enseignement supérieur. C’est un test qui est organisé, qui tient compte à la fois des notes de la seconde à la terminale en mathématique et en physique, en français et en anglais, également, les notes du Bac qui sont pondérées deux fois, la note de classe qui est pondérée une fois, la note de Bac pondérée deux fois et surtout le concours qui est pondéré pratiquement six fois, de sorte que les meilleurs qui sont retenus en général sont des étudiants qui ont des mentions, qui sont en général autant admis à l’Esatic qu’à l’Inp. Pour la promotion dernière, nous avons recruté un effectif de 75 et sur les 75, il y a avait 45 mentions dont deux mentions bien.

Combien de promotions sont déjà sur le marché du travail ?
En ce moment, il y a deux promotions. La première a été recrutée en novembre 2012 et la deuxième promotion est rentrée en septembre 2013. Pour le moment, aucune promotion n’est sortie, le cycle de formation le plus court dure trois ans, donc la première promotion est en deuxième année et nous nous activons à recruter la troisième promotion. C’est au terme de l’année 2014-2015 que nous pourrons avoir nos premiers étudiants titulaires de licence professionnelle qui iront sur le marché du travail.

Vos filières sont un peu rares. Est-ce que vous avez les enseignants qu’il faut ?
Nous avons, pour la plupart du temps, un certain nombre d’enseignants, venant de l’Institut polytechnique Houphouët-Boigny, des enseignants de l’université Félix Houphouët- Boigny et de l’université Nangui Abrogoua, mais depuis deux ans, nous-mêmes, nous avons commencé à recruter, à travers la Commission nationale de l’enseignement supérieur de recrutement, des enseignants du supérieur. Nous avons commencé à recruter un certain effectif et aujourd’hui, nous avons 21 enseignants qui sont recrutés à l’Esatic. Pour certaines spécialités, notamment les télécommunications, il y a quelques soucis. Pour toutes les personnes recrutées, elles ont été à la fois recrutés à l’Esatic, mais aussi recrutées dans le privé. Donc, il y a quelques difficultés, mais nous avons mis en place des partenariats pour bénéficier d’expérience d’enseignants venant de l’extérieur pour pouvoir assurer pour les formations les plus pointues la formation de nos enseignants.

Le site de l’Esatic était occupé par une autre école. Où en êtes-vous aujourd’hui avec ce problème ?
Effectivement, à la création, l’Esatic au kilomètre 4 du boulevard de Marseille avait été totalement cédée. Le site qui abrite les cours avait été mis en location à deux écoles privées. Mais avec toute la diligence du ministre des Tic, Koné Bruno Nabagné, toutes les dispositions prises par le ministre nous ont incités à la négociation, à la discussion, nous avons dû nous résoudre à aller au tribunal et le tribunal d’Abidjan a tranché en faveur de l’Esatic de sorte qu’en janvier 2013, nous avions déjà la décision, mais le ministre a demandé que nous puissions atteindre la fin de l’année pour récupérer nos locaux. Au terme de l’exercice 2012-2013, les écoles qui occupaient illégalement le site ont libéré les locaux et nous avons procédé à la réhabilitation des sites et aujourd’hui, 60% du site ont été récupérés.

On avait constaté également que la résidence du directeur général ainsi que l’infirmerie avaient été vendues ou louées. Quelle est aujourd’hui la situation ?
Cette situation a été soumise au Gouvernement et au profit de la visite que le Premier ministre a effectuée le 13 février à l’Esatic, nous lui avons encore soumis cette question. Il a instruit le ministre de faire une communication en conseil des ministres pour poser la question de sorte que le site soit déclaré d’utilité publique. Je pense que c’est la démarche qui est adoptée et nous allons la suivre jusqu’ à son terme.

Y a-t-il encore d’autres problèmes auxquels l’Esatic est confrontée ?
Disons aujourd’hui qu’il y a dans les perspectives, la nécessité de construire une résidence universitaire pour accueillir l’ensemble des étudiants qui viendraient de l’étranger. Pour l’essentiel, le Gouvernement a pris de très bonnes décisions pour nous accompagner depuis 2012 et aujourd’hui, les sites sont réhabilités, les équipements ont commencé à arriver, l’ensemble des marchés pour doter l’établissement d’infrastructures de pointe sont également en train d’être exécutés et pour l’essentiel, l’ensemble des difficultés parait être résorbé. Nous attendons que les dotations budgétaires soient mises en place pour favoriser la construction d’une cité de sorte à ouvrir cette école aux étudiants venant de l’étranger.

Avez-vous des partenaires dans le cadre de la gestion de cette école ?
En Côte d’Ivoire, le décret nous donne trois orientations précises. Lancer la formation initiale et continue, développer la recherche mais surtout mettre en place un cadre de partenariat propice. Au titre du partenariat, nous avons tout de suite commencé avec d’importantes sociétés de la place. Il y a la Société nationale de développement informatique qui est une société d’Etat qui nous accompagne, qui facilite l’accès des étudiants à internet pour leurs études et il y a l’Autorité de régulation des télécommunications également qui est partenaire à l’Esatic, il y a les clubs des directeurs des systèmes d’information des sociétés pour faciliter demain avec ;le groupement des opérateurs des Tic, l’emploi de ces jeunes. A l’étranger, nous avons signé des partenariats productifs avec l’université de Bretagne occidentale pour tout ce qui concerne la recherche et dans la formation des réseaux télécommunications, nous avons mis en place un partenariat avec l’Institut Télecom-Bretagne à Brest, également pour monter pour la première fois en Afrique noire, la délocalisation du diplôme de Master spécialisé en technologie du Web. Après le Maroc, Abidjan est la destination qui a été privilégiée. Et puis dernièrement, nous venons de signer avec la fibre zone Afrique qui est une filiale de fibre zone Canada qui est une agence de certification de la fibre optique, qui montera à partir du mois prochain, un laboratoire de certification de la fibre optique à l’Esatic, de sorte que tous les étudiants venant de la sous région seront certifiés à la fibre optique, sauront la réparer et automatiquement l’employabilité, c’est-à-dire au-delà de la formation théorique et des Tp qui sont faits traditionnellement, nous travaillons à développer l’employabilité de nos jeunes.

Etes-vous également en rapport avec la zone franche de Grand-Bassam ?
Tout à fait, nous sommes en train de finaliser un partenariat avec le Vitib pour que l’Esatic puisse utiliser un laboratoire à ce niveau-là dont le laboratoire de simulation des réseaux télécom et des réseaux informatiques qui seront montés par la coopération indienne au niveau du Vitib.

Qu’avez-vous à dire aux étudiants qui visent votre école pour y faire leurs études ?
Nous allons recruter chaque année environ une centaine d’étudiants et il se pourrait que la première promotion venant de l’étranger arrive déjà l’année prochaine. Ce que nous allons dire aux étudiants, c’est de travailler. Ils ont encore quelques mois pour aller au Bac, c’est un examen très relevé et nous les encourageons à passer le test de l’Esatic, en tout cas, nous encourageons les meilleurs. Pour entrer à l’Esatic, il faut disposer d’une bonne mention en sciences et technologie. Nous les encourageons à choisir l’Esatic parce que c’est l’école de l’avenir. Je voudrais, en guise de conclusion, remercier le Gouvernement pour tous les soutiens qui ont été apportés à l’Esatic car n’eût été sa détermination, nous n’aurions pu récupérer le site et nous n’aurions pas atteint tous les résultats en terme de réhabilitation, d’ouverture, d’équipement que nous sommes en train de mettre à l’Esatic en ce moment.
Interview réalisée par DIARRASSOUBA SORY
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