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Politique Publié le jeudi 27 mars 2014 | Le Democrate

Politique nationale - L’ex-Premier ministre, Pascal Affi Nguessan(président du Fpi) : « Il faut restaurer la confiance de tous les acteurs».

© Le Democrate Par Atapointe
Conférence de presse du président du FPI
Jeudi 20 mars 2014. Abidjan. Riviera Attoban. Le président du FPI, Pascal Affi N`Guessan anime une conference de presse.
Le Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo – a appelé au boycott du recensement général en cours. Officiellement, ce clash survient à la suite du transfèrement, le week-end dernier, de l’opposant Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale (CPI). Mais en réalité, le mal est plus profond. Où sont les vrais problèmes entre le pouvoir et l’opposition ? L’ancien Premier ministre Pascal Affi Nguessan qui préside le Fpi déballe tout.
Vous dites que le transfèrement de Charles Blé Goudé est un cas de rupture. Mais pourquoi avez-vous accepté de dialoguer ces derniers mois avec un pouvoir qui avait déjà transféré Laurent Gbagbo à La Haye ?
Mais justement le dialogue avait pour objectif de mettre fin à cette escalade et d’entrer dans une logique de décrispation. C’est pour cela que nous luttons pour la libération du président Laurent Gbagbo parce que nous considérons que sa détention constitue un obstacle à toute réconciliation. Et ce transfèrement de monsieur Blé Goudé constitue un acte qui ne va pas dans le sens de la décrispation. C’est un acte qui vient renforcer la logique de la conflictualité. C’est un acte qui vient constituer même une injure à l’opinion nationale et internationale.
Mais si ce transfèrement de Blé Goudé ouvre la voie à celui de personnalités pro Ouattara, c’est ce que souhaite la procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, est-ce qu’à ce moment-là vous ne réviserez pas votre jugement ?
Ce que nous constatons à l’heure actuelle, c’est que c’est le camp Gbagbo qui est victime de la justice des vainqueurs, aussi bien au plan national qu’au plan international. Au plan national, ce sont les pro-Gbagbo seuls qui sont arrêtés, qui sont pourchassés, qui sont détenus dans des conditions inhumaines, parfois en secret, qui n’ont aucun droit. Et la justice internationale vient renforcer cette justice des vainqueurs puisqu’à ce jour, il y a seulement le camp Gbagbo. Nous appelons les autorités de la Cour pénale internationale à agir dans le sens d’une justice équitable et impartiale.
Donc si demain des personnalités pro-Ouattara sont livrées à la Cpi, vous changerez d’avis ?
Franchement cela impactera notre avis, mais- ne signifie pas que cela va dans le sens de la réconciliation. Parce que la réconciliation pour nous consiste à sortir de la logique de la justice pénale. Ce n’est pas par la logique de la punition ou de la répression que nous pouvons amener les Ivoiriens à se retrouver. Donc si la CPI veut équilibrer les choses, il faut qu’elle travaille effectivement dans le sens d’une justice équitable parce que nous ne pouvons pas comprendre, nous ne pouvons pas accepter qu’à l’heure actuelle, ceux mêmes qui ont déclenché la rébellion du 19 septembre 2002 restent en liberté alors que des rapports d’organisations internationales de défense des droits de l’homme et même d’une commission nationale d’enquête incriminent la plupart d’entre eux. Et nous attendons la Cpi là-dessus.
Il y a une semaine, le 18 mars, quand vous avez annoncé une conférence de presse pour y lancer un appel au boycott du recensement de la population, la décision de transférer Charles Blé Goudé n’avait pas encore été prise. Quelle est la raison fondamentale de votre changement de ton ?
La raison fondamentale, c’est qu’il n’y a pas de volonté politique en Côte d’Ivoire pour amener le pays à la paix, à la stabilité, à la réconciliation. Cela fait plus d’un an que nous sommes dans les dialogues politiques avec le gouvernement. En un an, nous n’avons eu que neuf heures de discussions effectives et aucune décision concrète : pas de libération des prisonniers, mais les Ivoiriens sont toujours en exil, les Dozos sont toujours éparpillés sur l’ensemble du territoire et sèment la terreur dans les villages. Donc nous considérons que le gouvernement, non seulement n’a pas la volonté, mais il veut faire un passage en force en organisant un recensement général de la population et de l’habitat, alors que des centaines de milliers d’Ivoiriens sont encore refusés au Liberia. Des dizaines de milliers d’eux sont en exil au Ghana, au Togo et un peu partout en Afrique. C’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de sortir des négociations.
Les autorités promettent que les Ivoiriens exilés à l’étranger seront recensés grâce aux informations données par leur famille. Le recensement général de la population et de l’habitat, c’est un acte administratif pour savoir combien de personnes habitent dans votre pays. Est-ce que ce n’est pas un outil statistique indispensable au développement ?
C’est un outil statistique indispensable au développement certes. C’est pourquoi le gouvernement qui veut les mettre en œuvre doit réunir toutes les conditions de sa crédibilité, de son efficacité. Le boycott a une signification politique. Ce n’est pas le recensement en tant que tel qui est en jeu, mais les conditions dans lesquelles le gouvernement veut les mettre en œuvre.
En fait ce que vous voulez, ce sont ces Etats généraux de la République que vous réclamez depuis plusieurs mois ?
Ce que nous voulons, c’est la réconciliation nationale. La nécessité de réunir toutes les composantes de la nation pour qu’elle situe les responsabilités et qu’elle mette en œuvre les réformes politiques, les réformes au plan des différentes institutions, au plan de la Commission électorale indépendante. Comment faire en sorte que ce qui s’est passé ne se reproduise plus. C’est tout ce processus-là que nous voulons engager à travers les Etats généraux de la République. On peut les appeler comme on veut. Ce qui est important, c’est de garantir la non-répétition de ces évènements.
Vous avez boycotté les législatives de 2011. Si demain vous n’obtenez pas la table ronde que vous réclamez et si vous boycottez la présidentielle de 2015, est-ce que votre parti, le Fpi, ne risque pas de disparaître du paysage politique ?
Nous n’en sommes pas encore là. Ce qui est important pour nous à l’heure actuelle, c’est le combat pour la réconciliation nationale parce que quelle serait la finalité et la fonction d’une élection qui se ferait avec la moitié, si non moins de la moitié de la population.
Si vous boycottez 2015, ne craignez-vous que vos anciens compagnons Mamadou Koulibaly, ancien président de l’Assemblée nationale, et Gervais Coulibaly, ancien porte-parole de Laurent Gbagbo, qui sont plus modérés que vous, ne prennent la place que vous laissez vacante ?
Je disais que nous n’en sommes pas encore là. Ce qui est important, ce ne sont pas les ambitions des uns et des autres, c’est l’intérêt de la nation. Il faut restaurer la confiance de tous les acteurs. Il faut un consensus national.
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