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Société Publié le vendredi 28 mars 2014 | Nord-Sud

Affaire «Fadiga Awa» Ses proches réclament des sanctions

Le feuilleton du drame de la jeune dame décédée, le mardi, au Centre hospitalier universitaire (Chu) de Cocody, « par manque de soins », selon ses proches, suite à une agression, se poursuit.

Vêtus de tee-shirts frappés du slogan « Le taxi-maître l’a agressée, le Chu l’a assassinée », avec la photo de la défunte, la famille et les proches d’Awa Fadiga avaient du mal à contenir leurs émotions et sentiments. Cris, colère, indignation, injures, larmes…tout y était mêlé. Les médecins qui passaient en blouse blanche étaient hués. De façon unanime, les proches ont souhaité que les responsables du Chu soient condamnés pour leur implication présumée dans le décès du jeune mannequin. Ils étaient venus en grand nombre, hier, à la levée de corps de la défunte, à la morgue du Chu de Cocody. Mais sur injonction du substitut du procureur, M. Bioplou Kémahon Toussaint, arrivé sur les lieux, la cérémonie a été différée. L’Etat a décidé de garder le corps encore 72 heures pour nécessité d’enquête. En outre, une autopsie contradictoire est également prévue. Pour rappel, la jeune dame de 23 ans conduite d’urgence dans cet établissement sanitaire des suites de blessures liées à une agression par un chauffeur de taxi-compteur (et un complice), dans la nuit de dimanche à lundi, serait morte par « manque de soins » et négligence de la part du personnel médical, selon sa famille. « Elle est restée 24 heures sans soins. Quand ils nous ont vus, nous étions tellement nombreux qu’ils ont pensé à l’argent en même temps. Ils nous ont tendu aussitôt une ordonnance », se souvient sa tante. Une ordonnance des urgences d’un montant de 12 000 FCfa signée du Pr Tétchi Yavo, responsable de ce service. Les médicaments sont aussitôt achetés par la famille. « Ma fille est donc morte pour 12 000 F ?», s’offusque-t-elle. « Le professeur qui l’a reçue a dit clairement qu’il n’ont pas de premiers soins au Chu. Emergence 2020 là c’est zéro, c’est zéro. Elle ne va plus revenir», lance la dame en sanglots, en se jetant au sol. Elle est inconsolable. Son autre tante, Sira Koné Fadiga, qui déclare avoir élevé le jeune mannequin, est révoltée. Elle dénonce les conditions dans lesquelles elle a trouvé Awa à l’hôpital. « Ce sont les gendarmes qui l’ont retrouvée sous le pont d’Agban. Les sapeurs-pompiers l’ont ensuite con­duite baignant dans son sang aux urgences du Chu de Cocody », rapporte-t-elle. Et de poursuivre entre deux soupirs : «Les médecins l’ont laissée dans le sang et c’est une pauvre balayeuse qui l’a nettoyée. Une autre dame lui a fourni un collant parce que tous ses habits étaient en sang ». La tante qui a visiblement d’amples informations ajoute : « Elle n’était pas encore morte quand elle est arrivée à 23 heures au Chu de Cocody. Sa bienfaitrice dit qu’elle lui a répondu avec une voix à peine audible qu’elle s’appelle Awa ». Cependant, ce qui l’a écœurée, c’est surtout l’attitude des médecins. Dame Fadiga précise : « Après les formalités à la gendarmerie, nous sommes venus retrouver notre fille aux urgences à même le sol, le torse nu avec comme seul vêtement le collant de la bonne dame. C’est sa grand-mère qui a enlevé son foulard pour couvrir le corps». Elle termine son récit : « Quand elle a entendu notre voix, elle a bougé mais elle ne pouvait plus parler ». La demoiselle sera mise sous perfusion aux environs de 16 heures, puis conduite pour le scanner dans une clinique, à la Riviéra 2. « A notre retour, elle ne respirait pas bien sous la perfusion. Et ma grande sœur est allée alerter le professeur qui était sur son ordinateur. C’est ainsi qu’elle sera conduite en réanimation parce qu’elle était dans le coma. Elle n’en ressortira plus», regrette-t-elle, non sans interpeller la ministre de la Santé et de la lutte contre le Sida, Raymonde Goudou-Coffie sur la défaillance des soins dans les urgences. Un autre des amis de feue Awa abonde dans ce sens. « La ministre dit n’importe quoi dans les médias, voici la réalité des faits. S’ils avaient fait un seul geste plus tôt, elle serait en vie », hurle-t-il. Adama Ouattara, un de ses intimes qui a été alerté en premier par les gendarmes persiste et signe : « L’hôpital ne s’est aucunement occupé d’elle avant notre arrivée lundi à 13 heures. C’est moi qui ai acheté tous les médicaments ici. J’ai reçu une autre ordonnance pour le collier cervical que j’ai acheté à la pharmacie Mermoz». Des personnalités politiques, notamment le député Pascal Soro, Karim Ouattara conseiller du président Charles Konan Banny de la Commission dialogue, vérité et réconciliation, Mamadou Koulibaly sont venus soutenir la famille éplorée. Nelly Yavo, agent de la victime et tous ses amis présents comptent poursuivre la mobilisation sur les réseaux sociaux afin que « les coupables de cet assassinat soient punis ». Un sit-in est prévu, ce samedi, devant le Chu de Cocody pour dénoncer les conditions dans lesquelles est décédée Awa Fadiga.


Danielle Tagro
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