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Diplomatie Publié le mardi 1 avril 2014 | Le Patriote

Interview/ Mustapha Jebari (Ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire) : “Le bilan du séjour du Roi est largement positif”

© Le Patriote Par C I bou T
Audiences du chef de l’Etat: l`ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d`Ivoire, SEM. Mustapha Jebari reçu par le Président Alassane Ouattara
Lundi 6 mai 2013. Abidjan. Présidence. Le chef de l`Etat, Alassane Ouattara accorde une audience à Mustapha Jebari, ambassadeur du Royaume du Maroc en Côte d`Ivoire
SEM Mustapha Jebari est l’Ambassadeur du Maroc accrédité en Côte d’Ivoire. Quelques trois semaines après le séjour d’une semaine en terre ivoirienne, de Sa Majesté Mohammed VI, Roi du Maroc, il dresse le bilan de sa visite. Tout en déclinant la vision de son pays pour le continent africain.
Le Patriote : Excellence, vous êtes l’ambassadeur du Maroc en Côte d’Ivoire, nous avons vu sa Majesté le Roi du Maroc, Mohammed VI, passer une semaine en Côte d’Ivoire. Est-ce que cela est courant ?
SEM. Mustapha Jebari : Effectivement, il y a cette habitude avec des pays frères et amis. Au Sénégal par exemple, il a eu l’occasion de passer une semaine, sinon plus. Je voudrais juste dire que pour la Côte d’Ivoire, il s’agit de sa seconde visite. La première était une visite officielle, la seconde, une visite de fraternité et de travail. Avant cela, Sa Majesté le Roi a fait une visite en tant que prince héritier du fait des relations privilégiées qui ont toujours existé entre la Côte d’Ivoire et le Maroc. Pour moi, le fait que le Roi ait passé une semaine est habituel. Cela est habituel, vu les relations qui existent entre ces deux pays. Et aussi en tenant compte de l’appartenance du Maroc au continent africain, les relations privilégiées entre sa Majesté le Roi Mohammed VI et le président Alassane Ouattara. Sa Majesté le Roi a bien voulu passer une semaine à Abidjan. Pendant cette semaine, il a eu beaucoup d’activités dans le domaine économique et social. Une semaine, c’était un peu le temps qu’il fallait pour finaliser tous les projets.

LP : Le Roi est venu, il a passé une semaine. Quel bilan tirez-vous de cette visite ?
MJ: Le bilan a été positif. C’est la première fois que le Maroc organise un forum économique en dehors du territoire marocain. Il l’a organisé en terre ivoirienne. Cela a plusieurs significations. Au cours de son séjour, les deux parties marocaine et ivoirienne ont signé 27 accords et conventions entre les deux pays, entre les secteurs publics et privés, le lancement de plusieurs projets sociaux et économiques. Comme le village de pêche de Locodjoro, comme l’inauguration d’une cimenterie, comme le lancement des logements sociaux à Koumassi et à Abobo. Le tout a été couronné d’un nouveau tronçon de route portant le nom de Sa Majesté le Roi. Le bilan est donc très positif. Il augure des bonnes relations qui existent entre les deux pays pour l’avenir. Je voudrais faire remarquer qu’il y aura le suivi des retombées de cette visite. Des commissions ont été constituées pour poursuivre les conventions et les accords qui doivent être mis en œuvre. Il y aura des visites de part et d’autres. Il y aura une participation à des conférences, à des séminaires. La période qui va suivre la visite du Roi est une période qui va nous donner des preuves réelles du succès de cette visite.

LP : Nous avons lu dans certains journaux : « Mohammed VI, un Roi pour l’Afrique ». Pensez-vous que ce titre est justifié?
MJ : Sa Majesté le Roi Mohammed VI est très attaché à l’Afrique. Nous appartenons au continent africain. Nous croyons fermement à la coopération sud-sud. Nous pensons que nous avons l’obligation d’accompagner et de participer au développement de l’Afrique. Les problèmes du continent africain sont nos problèmes. Le Maroc a une avancée en ce qui concerne le développement socio-économique. Nous voulons faire partager notre expérience, notre expertise. Sa Majesté le Roi a toujours honoré ses engagements en assumant toute sa responsabilité vis-à-vis de l’Afrique en ce qui concerne son développement social et économique.

LP : Le Maroc est-il en train de se positionner comme une puissance africaine comme le Nigéria, l’Afrique du Sud ou l’Egypte?
MJ : Je ne pense pas qu’il faille prendre les choses dans cet esprit. Ce qui nous intéresse, c’est la coopération sud-sud. Ce qui nous intéresse, c’est le développement du continent africain. Nous nous sommes mis dans la logique du développement du continent africain. Nous n’avons pas le souci d’être une puissance. Notre souci majeur c’est le développement de l’Afrique dans tous les secteurs. A chaque fois que le Maroc peut apporter son expertise ou son savoir faire pour aider le continent africain, il n’hésite pas à le faire.

LP : Vous étiez dans les secteurs bancaires. On parle de plus en plus du bâtiment et des travaux publics. Qu’est ce qui fait courir réellement le Maroc dans les pays de l’Afrique subsaharienne ?
MJ : Les besoins de l’Afrique subsaharienne sont énormes. Ce qui compte en premier lieu pour son développement et surtout pour la Côte d’Ivoire, c’est une relance économique. Après la période de guerre que la Côte d’Ivoire a connue, beaucoup d’infrastructures ont été affectées. Nous participons à leur construction. Pour cela, il faut cibler les structures comme les logements sociaux pour que le citoyen ivoirien puisse avoir le minimum d’une vie, pour qu’il puisse s’intégrer dans le tissu social. Construire les infrastructures fait partie des ingrédients d’un début de développement pour la Côte d’Ivoire.

LP : Nous avons vu l’Europe avec l’Afrique, puis la Chine aujourd’hui. Est-ce que le Maroc veut constituer un autre pôle avec l’Afrique Subsaharienne ?
MJ : Avec l’Afrique, nous ne parlons pas de pôle. Nous parlons de relations de coopération, on parle d’échanges d’expertise, nous parlons d’entraide. Il y a beaucoup d’autres pays que je n’aimerais pas citer qui ont d’autres politiques. Le Maroc le fait d’une manière sincère. Le Maroc le fait partant de ce principe de base, qui est la solidarité. Quand le Maroc initie un projet comme ici en Côte d’Ivoire, il s’agit de contribuer à la stabilité politique, à la stabilité économique, pour le bien être des citoyens ivoiriens.

LP : Le Maroc n’est donc pas à la recherche d’un positionnement ?
MJ : Pas du tout.

LP : Pensez-vous que les hommes d’affaires ivoiriens peuvent s’implanter, faire des affaires sans contrainte au Maroc ?

MJ : le forum économique qui a eu lieu, n’était pas dans un sens unique, parce que le Maroc a ouvert ses portes aux investisseurs étrangers. Le Maroc a toujours invité les autres pays à venir investir chez lui. La porte du Maroc est ouverte aux investisseurs. S’il y a des investisseurs ivoiriens qui souhaitent investir au Maroc, la porte leur est ouverte. Il y a beaucoup de domaines prometteurs.

LP : Y-a-t-il déjà une présence ivoirienne au Maroc en termes d’affaires ?
MJ : Je ne peux pas vous dire exactement. Mais je crois qu’il y a des investisseurs ivoiriens qui investissent dans certains domaines. Ils ne sont pas nombreux pour l’instant. Mais la porte est ouverte comme je le dis. Je suis optimiste. Ça peut venir très prochainement.

LP : Maroc-Côte d’Ivoire. S’agit-il de relations en termes d’aide ou une coopération gagnant-gagnant ?
MJ : Le partenariat entre le Maroc et la Côte d’Ivoire est un partenariat gagnant -gagnant. Toutefois, dans certains domaines, le Maroc peut apporter son aide comme il l’apporte à beaucoup d’autres pays. Je peux citer l’exemple du domaine des étudiants avec les bourses que nous accordons aux étudiants Ivoiriens au Maroc. Il y a parfois une demande d’expertise. La Côte d’Ivoire est un pays souverain, un pays qui a ses potentialités. Nous essayons d’être sur le même pied d’égalité dans ce partenariat.

LP : les pays visités par le Roi sont confrontés à un certain nombre de difficultés en termes de démocratie, de stabilité et d’apaisement du climat social.
MJ : Nous n’intervenons pas dans les questions politiques. Ce qui nous intéresse, c’est le développement économique et social. A chaque fois qu’il y a une démarche auprès d’un pays africain, c’est pour atteindre les objectifs du développement économique. Chaque pays a sa structure, son régime politique. Notre objectif premier, c’est le développement économique et social, et surtout répondre aux besoins de la coopération sud-sud pour permettre au continent africain de se développer comme les autres continents.

LP : Sans juger leur politique, vous pouvez tout de même aider ces pays qui ont des problèmes en leur apportant des appuis pour que les choses marchent en termes de démocratie.
MJ : Je vous l’ai dit, nous, notre objectif premier, c’est le développement économique et social.

CS
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