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Société Publié le mercredi 2 avril 2014 | Nord-Sud

‘’Microbes’’, gangs à moto… : ces bandits qui terrorisent les Ivoiriens !

© Nord-Sud Par Prisca
Les auteurs de l’attaque contre un car à la sortie de Bouaké aux arrêts
Mercredi 17 juillet 2013. Police criminelle. Les auteurs de l`attaque d`un car de transport du mardi 09 juillet à la sortie de Bouaké mis aux arrêts par le CCDO.
C’est comme la croissance que les Ivoiriens ont besoin de ‘’sentir’’ dans leurs assiettes. Certes, depuis la fin de la crise postélectorale, la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. Selon le ministre auprès du président de la République, chargé de la Défense, l’indice de sécurité qui était à 3.8 en début 2012 est passé en fin 2013 à 1.2. Et pour renforcer ce climat de sécurité, notamment pour favoriser le retour des investisseurs et des organisations internationales qui avaient fui le pays, les autorités ne ménagent pas leurs efforts. Mais, aussi bien dans les villes de l’intérieur du pays que dans la capitale économiques, les populations continuent de faire face à des actes de délinquance plus qu’inquiétants. Vols à main armée, braquages, tout y passe. Ces bandits qui opèrent avec toujours un peu plus d’audace, avaient même poussé le bouchon si loin en attentant à la vie de hauts commis de l’Etat. Le 12 mars 2013, ils ont ouvert le feu, aux-Deux-Plateaux, sur le directeur général de l’Ecole de police d’alors, le général Alain Yao Brou. Malgré la mobilisation des médecins à son chevet, le général Alain Yao Brou n’a pas survécu à cette agression. 48 heures seulement après cette attaque, le directeur général de l’Ecole normale supérieure (Dg), Prof Valy Sidibé, est, à son tour, pris en chasse par des bandits. Criblé de balles, il aura cependant plus de chance que l’ex-Dg de l’Ecole de police qui meurt finalement, le 3 avril 2013, dans un hôpital parisien. Au-delà du fait que Valy Sidibé s’en est sorti vivant, ses agresseurs ont été arrêtés. Mais, avant leur procès, il s’en est fallu de peu, que ces gangsters reprennent du service. Ils ont failli par le Parquet qui avait estimé que les preuves réunies contre ces criminels, n’étaient pas suffisantes pour les conduire devant un jury. Depuis lors, si les ‘’grands’’ qui vivent dans les quartiers huppés, ont retrouvé une certaine quiétude, ce n’est pas le cas pour les populations, dans les quartiers populaires. Depuis un an, les habitants d’Abobo, en plus des délinquants traditionnels, doivent désormais lutter contre des ‘’microbes’’, des adolescents constitués en gangs, qui agressent en groupe au moyen d’armes blanches. Face à la mollesse de la réaction des forces de sécurité, ces gangs ont commencé à tisser leur toile dans toute la capitale économique ivoirienne. Ces microbes sont désormais installés à Adjamé, à Attécoubé et depuis un mois environ, à Yopougon. Composé en majorité d’adolescents, ces gangs opèrent en masse et utilisent des armes blanches, notamment des couteaux et des machettes pour taillader ou tuer avant de s’emparer de ce qu’ils convoitent chez leurs victimes. Devant la montée en puissance de ces petits délinquants, le Centre de coordination des décisions opérationnelles (Ccdo) a engagé la lutte. Selon le bilan des activités après un an, cette unité mixte revendique 68 jeunes délinquants appréhendés à Abobo, Adjamé, Attécoubé et Yopougon. Mais cette riposte ne semble pas répondre aux attentes des populations. « Il faut un peu plus de vigueur dans la traque des forces de l’ordre. On a même l’impression qu’elles sont toujours inactives », fait remarquer Abou T., habitant d’Attécoubé, contacté par téléphone. « Ce qui se passe dans nos quartiers avec ces ‘’microbes’’ est écœurant. C’est une vraie boucherie qu’ils organisent quand ils viennent opérer. Ils nous terrorisent, ils découpent les gens à la machette, sans que nous soyons en mesure de faire quoi que ce soit ». Ce qu’il regrette par-dessus tout, c’est le manque de réaction des forces de l’ordre. « Pis, nous sommes abandonnés à nous-mêmes. Quand on appelle la police, les agents nous répondent qu’ils n’ont pas d’armes et nous recommandent d’en référer aux militaires », se désole Abou T. Un sentiment que partage Robert N’Guessan, habitant le quartier Wassakara, joint lui aussi par téléphone. Ulcéré, il propose d’éliminer, sans autre forme de procès, ces fameux ‘’microbes’’. « Il faut les tuer, n’en déplaise aux Ong de défense des droits de l’Homme qui ne disent rien, face à ces bandits. Il faut initier de vraies opérations coup de poing contre ces bandits. Tant qu’on ne fait pas ça, ces bandits vont toujours prospérer », fulmine M. N’Guessan. Ce dernier reste persuadé que « c’est cette inaction qui encourage d’autres jeunes gens qui agressent désormais en pleine journée à moto. Ils sillonnent toutes les communes sur les engins pour opérer ». Face au fléau, Mariam Traoré, commerçante à Adjamé, pense que c’est un véritable Sos qu’il faut lancer en direction des autorités. « Si elles sont aux côtés du Président, c’est pour l’aider. Et la question de l’insécurité est une préoccupation pour les Ivoiriens. Il faut se pencher là-dessus et agir. C’est urgent », lance-t-elle, dans sa plainte recueillie au téléphone.


Marc Dossa
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