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Région Publié le vendredi 11 avril 2014 | AIP

Le ramassage du bois de vène exceptionnellement autorisé pendant trois mois

Touba - Après huit mois d’interdiction d’abattage, le Comité de pilotage du bois de vène vient de donner son accord pour le ramassage du bois déjà coupé dans la région du Bafing où la direction départementale des Eaux et Forêts supervise l’opération depuis la semaine dernière, a constaté l’AIP.

"Quand le 23 juillet 2013, l’exploitation du bois de vène a été interdite, une quantité très importante de bois était déjà coupée. Ce sont ces bois-là qui seront ramassés et cette opération sera menée de manière exceptionnelle pendant trois mois", a expliqué le directeur départemental des Eaux et Forêts, le Cdt Djan Yapo.

"Nous allons veiller afin d’éviter tout nouvel abattage de bois. L’opération ouverte sera sécurisée par les Eaux et Forêts, les FRCI, la gendarmerie et la Police", a-t-il assuré.

Bien que l’abattage du bois y soit interdite, la région du Bafing, située au-delà du 8ème parallèle, a été le lieu d’exploitation anarchique et abusive du bois de vène durant plusieurs mois jusqu’à la prise du décret interdisant son abattage en juillet.

"Cette interdiction a été très dure pour nous. Nous avions investi beaucoup d’argent et les bois que nous avions coupés sont restés en brousse. Ce fût la désolation. Nous sommes soulagés que l’Etat nous permette de ramasser le bois abattu", a expliqué Koné Abdoulaye, "coupeur de bois de vène", qui dit avoir perdu plusieurs millions de francs CFA.

Un mode opératoire de ce ramassage a été mis en place et le comité de pilotage régional présidé par le préfet de la région du Bafing, préfet du département de Touba, Benoit Yao Kouakou, veille pour éviter tout débordement, tout désordre.

Les trois départements et huit sous-préfectures de la région sont concernés par cette opération de ramassage car des bois ont été abattus dans presque toutes les localités.

"Notre sous-préfecture est investie par des dizaines de camions pour le ramassage des bois coupés depuis près de huit mois", a confié un habitant du village de Bambadougou, dans la sous-préfecture de Borotou, Dosso Losséni.

Ce constat est le même dans tout le Bafing, aux dires des populations.

Le bois de vène (Pterocarpus Erinnaceus) est un arbre de diamètre moyen dont la taille peut atteindre 10 mètres et qui produit des fruits sombres. Ces fruits ressemblent aux gousses d'ail et sont consommés notamment par des animaux, tandis que les hommes utilisent ses écorces à des fins médicinales et comme bois de chauffe.

Il est utile comme plante fixatrice de l’azote qui contribue à améliorer en nutriments les terres agricoles appauvries. Sa sève est utilisée comme colorant pour teindre les pagnes et son feuillage comme fourrage nutritif pour les animaux de ferme.

Impliquée dans la lutte contre la déforestation et l’avancée du désert, une ONG avait tiré la sonnette d’alarme.

"Le bois de vène constitue pour plus de 80 % du couvert végétal au-dessus du 8ème parallèle. Ce couvert se situe à la porte d’entrée du désert. S’il est détruit, alors tout le nord sera exposé à la sécheresse et à la famine", selon Jacob N’Zi, secrétaire exécutif de l’ONG Groupe écologique de Côte d’Ivoire (GECI).

L’Etat avait toujours interdit l’abattage et l’exportation à l’état brut de cette espèce de bois dans cette zone pour équilibrer l’écosystème. Toutefois, des opérateurs économiques, en complicité avec des agents du ministère des Eaux et Forêts procédaient à une exploitation abusive de cette essence.

Le mètre cube du bois de vène se négocie à 330.000 FCFA à Abidjan et est revendu à 700.000 FCFA dans des pays comme la Chine, indique-t-on.

Un scandale relatif au trafic du bois de vène avait secoué en février 2013 le ministère des Eaux et Forêts, après la saisie de 30 conteneurs frauduleux de 40 pieds aux ports d’Abidjan et de San-Pedro.

Le scandale impliquait le directeur et le chef de cabinet de ce ministère, respectivement Yamani Soro et Maméry Koné, qui avaient été cités par des exportateurs comme ayant facilité le transport des chargements de la zone d’abattage, dans le nord du pays jusqu’auxdits ports.

Le premier a été suspendu de ses fonctions, tandis que le second a été arrêté puis relâché pour insuffisance de preuves.

(AIP)
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