Kangandi est un village de la tribu Essandanin, dans la commune de Bongouanou. Malheureusement, un conflit oppose, depuis de longues années, ces deux autorités coutumières, le chef de tribu refusant de reconnaître les pouvoirs du chef de village parce que n’ayant pas été associé à sa procédure de désignation, au point que le village a été divisé en deux clans. Situation qui n’est pas faite pour arranger les choses. Tout au contraire, elle s’oppose à tout acte de développement. C’est consciente de cela que Mme le ministre, Amah Marie Téhoua, fille de ce village et femme de développement incarnant les valeurs d’amour, de paix et de rassemblement a mis sur place un comité de médiation avec à sa tête nanan Kadjo Oi Kadjo Théophile pour le règlement de ce litige. Fort heureusement, cette longue médiation a porté fruits. L’entente, l’unité et la cohésion l’ont emporté sur la division. C’est donc pour célébrer la paix retrouvée qu’une journée dite «Journée de réconciliation» a été organisée à Kangandi, dimanche dernier, jour de Rameaux. C’était sous le parrainage de Mme le ministre Amah Marie Téhoua, vice-présidente de l’Assemblée nationale, en présence de la quasi-totalité des têtes couronnées du Moronou. M. Tiémélé Oi Tiémélé, président du comité d’organisation de cette fête a rappelé, d’emblée, que c’est parce que le Satan a horreur de l’harmonie, de l’élégance que cette situation de discorde est arrivée. Mais qu’aujourd’hui, cette page sombre étant tournée, il faille maintenant agir pour rattraper le retard dans le développement de ce village. Toute chose que soutient le maire de Bongouanou qui a exhorté à la consolidation de cet acquis. Prenant la parole au nom du comité de médiation, le président du collectif des chefs de Bongouanou, Nanan Kadjo Oi Kadjo, a reconnu que cette crise a engendré des divorces, des divisions. Mais que la sagesse ayant prévalu, leur mission s’est soldée par un bilan positif. «C’est seulement à partir de là que notre village peut aller de l’avant pour contribuer au développement du Moronou», a renchéri sa majesté nanan Téhoua 2, roi de l’Ahuanou. Après que ces deux chefs aient obtenu l’autorisation de prendre la parole en public, nanan Ettien Koffi 2 a soutenu que cette situation n’était juste qu’un malentendu entre son collègue et lui. Et que maintenant que tout est levé, il reste à la disposition de son supérieur. Dans la même veine, le chef de tribu, nanan N’ganza 4 qui se dit heureux que ces débats soient clos, a invité les uns et les autres à ne plus écouter les «on dit» qui ne sont que source de divisions. «Regardons désormais dans la même direction pour la construction du village», a-t-il recommandé. «Chers parents, le village de Kangandi que je découvre aujourd’hui avec bonheur est le Kangandi qui a toujours meublé mes souvenirs : un village chaleureux, des populations attachantes et une ambiance familiale. Ce Kangandi que vous présentez à tout le Moronou est le village que j’ai connu lorsque j’étais maire de Bongouanou ; un village qui rêvait d’avenir et de développement ; un village dont j’ai apprécié le sens de la mesure et de l’ordre». C’est en ces termes que la marraine de cette journée de réconciliation a entamé ses propos. «Finis donc l’antagonisme, l’adversité et la défiance ! Vivent la paix et la concorde à Kangandi !», s’est-elle réjouie. Avant de recommander que cette réconciliation soit une réconciliation véritable, sans calcul, sans mesquinerie. C’est pourquoi, elle a salué la grandeur des deux chefs et félicité l’ensemble de leurs pairs de cette tribu pour leurs concours au retour de l’entente au sein de leur tribu.
T.K.H.
T.K.H.